Beaucoup d’entre nous cherchent souvent un moyen de partir à l’étranger, après les études ou dans le cadre d’une année de césure.
Je vais vous narrer mon histoire, celle d’une étudiante qui a eu envie de « vivre à l’espagnole ».
Ma rencontre avec l’Espagne en tant que jeune fille au pair
C’est le cœur lourd que j’ai quitté Madrid le 31 août 2017, après y avoir passé deux mois en tant que jeune fille au pair.
J’avais choisi cette destination car je souhaitais découvrir cette capitale européenne durant un été, améliorer mon niveau d’espagnol, mais surtout profiter du soleil.
La fin de ces deux mois était là, et pourtant je me refusais à quitter définitivement cette ville.
Étudiante en communication, j’entrais en licence professionnelle quelques jours plus tard et étais bien déterminée à trouver le moyen d’y retourner après cette année scolaire.
Assistante de français me semblait être la solution idéale pour revenir à Madrid.
Après quelques recherches et surtout grâce à l’aide d’un ami qui avait déjà vécu cette expérience en Allemagne, j’ai pris contact avec le CIEP (aujourd’hui France éducation international, l’organisme par lequel il faut passer), pour prendre connaissance des modalités d’inscription afin d’intégrer ce programme.
Pour pouvoir être assistante de français à l’étranger, il faut :
- Être étudiante l’année du dépôt de sa candidature et être titulaire d’une première, deuxième ou troisième année (mais c’est plutôt une troisième année qu’il faut en général),
- Être de nationalité française ou ressortissante européenne (une fois de plus c’est variable selon les pays) et avoir effectué sa scolarité secondaire dans un établissement français, en France ou à l’étranger,
- Avoir entre 20 et 35 ans et avoir une bonne connaissance de la langue du pays d’accueil, niveau B1 minimum.
Une fois que vous avez bien regardé tous les critères d’éligibilité, il vous faudra entrer en contact avec deux professeurs de votre établissement.
Parfois un seul suffit pour assumer les deux rôles mais dans ce cas il faut bien préciser pourquoi vous n’en avez qu’un, ce fut le cas pour moi car je ne faisais confiance qu’à ma professeur d’espagnol.
Vous devez donc avoir un professeur « référent » qui testera votre motivation et votre projet ainsi qu’un professeur de langue qui évaluera votre niveau linguistique.
Ma professeure d’espagnol avait eu les deux casquettes concernant mon inscription.
Une fois ces « tests » réalisés, vous devrez vous inscrire sur la plateforme du CIEP (organisme par lequel je suis passée) et y constituer un dossier avec des éléments :
- derniers relevés de notes et attestations de diplômes,
- une lettre de motivation en français ainsi qu’une lettre de motivation rédigée dans la langue de la destination choisie,
- papiers d’identité, etc.
S’ajoutera à toute cette paperasse les éléments notés par vos ou votre professeur.
Ensuite il faudra retenir trois villes dans le pays que vous choisissez, les classer par ordre de préférence, mais si votre vœu 1 n’est pas sélectionné il n’y a pas de liste d’attente, vous devrez vous contenter de la ville qui vous est attribuée.
Le dossier doit être déposé milieu février. Une fois votre dossier en ligne, vous devez attendre mi ou fin mai avant de recevoir un courrier indiquant si vous êtes sélectionnée, ainsi que votre affectation.
Mon choix de devenir assistante de français en Espagne
N’étant pas de nature timide dans un cadre professionnel, je ne ressentais aucune angoisse à l’idée de me retrouver seule face à une classe d’ados. Je crois qu’au fond de moi je savais que ça allait bien se passer.
Entre nous, ce poste n’était pas ma motivation première, ce que je désirais fortement, c’était profiter de Madrid et pouvoir m’exprimer correctement en espagnol à la fin de l’année.
C’est donc le 1er octobre 2018 (après des mois de stress et d’attente et un deuxième été comme jeune fille au pair avec la même famille espagnole), que j’ai pris ma fonction d’assistante de français au sein d’un institut bilingue.
Je dirais que tout s’est bien déroulé dès le début. Même si j’ai eu la surprise d’apprendre que je n’allais pas enseigner uniquement le français mais également l’histoire et la biologie
!
N’ayant clairement pas été une élève passionnée par les sciences, j’avais affaire à un nouveau défi qui me semblait de taille ! Mais avec le temps, j’ai réussi à apprivoiser ces matières, que je n’avais plus étudiées depuis quelques années déjà.
Ma relation avec mes élèves espagnols
Il faut savoir une chose sur les Espagnols en général, c’est qu’ils sont beaucoup plus tactiles que nous, les Français. Il n’est pas impossible, voire complètement normal, de se faire prendre dans les bras assez rapidement.
C’est relativement surprenant au début mais ces gestes finissent par devenir de véritables déclarations.
Durant cette année scolaire, j’avais la charge de six classes, mes élèves avaient entre 12 et 18 ans. À priori ce n’est pas forcément la tranche d’âge la plus simple à gérer surtout vis à vis de l’autorité.
Ne nous voilons pas la face, nous avons tous été ados.
Mais petit à petit j’ai réussi à les intéresser, à créer un lien entre nous, plus fort qu’un simple lien « élève- prof ». Je n’avais jamais enseigné et je ne pense pas m’être trouvée une vocation, cependant j’ai pris un plaisir immense et inimaginable.
Préparer les cours (même ceux de bio, c’est dire !), échanger avec les élèves, tisser une relation prioritairement de professeur, mais aussi de conseillère ou de confidente, m’a fait énormément de bien.
J’ai pris confiance en moi, j’ai réalisé que j’avais les compétences pour enseigner, pour éduquer, pour partager des connaissances et des expériences.
Je me suis amusée avec eux autour de différents thèmes, à l’aide de multiples outils.
Ils m’ont rendue un peu plus vivante, j’adorais me lever le matin et c’est toujours avec le plus grand des enthousiasmes que je franchissais la porte de chaque salle de classe.
Pourquoi toi aussi tu devrais tenter cette expérience
Je tenais à écrire cet article surtout pour partager mon expérience, pour celles qui n’osent pas franchir le pas ou hésitent à partir à l’étranger, pour celles qui n’ont pas forcément d’idée sur le type d’emploi qu’elles pourraient occuper à l’étranger.
Être bilingue en arrivant n’est pas du tout une obligation, je savais me débrouiller avant de prendre mon poste mais je n’avais normalement pas le droit de parler espagnol.
L’objectif pour les instituts est d’avoir des professeurs natifs qui obligeront les élèves à travailler leur compréhension, mais également leur expression dans une autre langue que leur langue maternelle.
Ce que je tente d’expliquer c’est qu’il faut se lancer, ne pas avoir peur d’échouer car nous sommes entourés par l’équipe pédagogique.
Et pour conclure ce témoignage, je dirais simplement que si c’était à refaire, je ne réfléchirais pas deux fois !
À lire aussi : Comment partir à l’étranger sans passer par Erasmus ?
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Les Commentaires
Moi, je dis que c'est une expérience à faire. Cependant, je peux comprendre que partir dans certains pays peut paraître compliqué avec le coût de la vie. Après, c'est une question, moi je fais une Licence de langue mais personnellement, les métiers de l'enseignement ne m'intéresse pas du tout. Mais l'expérience d'assistante m'intéresse surtout que je n'aime pas tellement faire parti de cette compétition " 1 an d'université à l'étranger, erasmus et je ne sais plus le nom des autres parce que les profs nous vendent du rêve mais je ne vois pas autant de places disponibles que d 'étudiants qui veulent voyagés.