J’ai un problème (« je crois bien que je t’aime », toi qui me lis, mais ce n’est pas tout) : j’adore la musique. Seulement, comme toi, je n’ai pas d’arrangements financiers avec la SNCF, ni de poumon en réserve dans un bocal à céder pour m’offrir une place pour Beyoncé (ou tout autre star du même acabit).
Mauvaise nouvelle : je n’ai pas de solution pour remplir ton compte en banque. En revanche, j’ai une proposition lumineuse pour ramener le groove dans tes oreilles : aller écouter les « petits » artistes locaux, ceux qui sont dans ta ville et font de la musique de qua-li-té. Car non, il n’est pas obligatoire d’être signé sur un gros label ou de passer sur une radio nationale pour faire des choses très agréables à l’oreille. Les artistes pas-encore-trop-connus-mais-bientôt ont l’immense avantage d’être accessibles : ils sont près de chez toi, et leurs concerts ne sont pas chers. Sans oublier que la scène, c’est aussi ce qui fait vivre les musicien•ne•s.
Si tu le veux bien, je te propose donc de partir pour un Tour de France (et pourquoi pas d’Europe) de la musique locale, en commençant par Lyon. Voici donc une sélection qui ne se prétend ni exhaustive ni objective, mais qui mérite qu’on lui accorde un tympan !
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Black Lilys
Un clip qui t’agrippe aux larmes sans tu le comprennes, ça arrive, et c’est ce que m’a fait Memories of a blind mind, celui de Black Lilys.
Camy et Roby, les membres du duo, sont frère et soeur. Elle, l’aînée (qui est aussi infirmière), s’est lancée seule sur scène avec sa voix légèrement fêlée, avant que Roby ne vienne la rejoindre à la guitare. Leur musique est une folk soul avec des mélodies douces et un chouïa de sauvagerie qui devient presque mystique, parfaite pour les jours où tu as besoin de dorloter tes oreilles en rêvant. Si tu aimes Lily Wood and the Prick, il est compliqué de contourner la comparaison, puisque Black Lilys est complètement dans l’air de ce qui se fait en ce moment. En plus simple et en plus enthousiaste, j’en suis sûre.
Ils ont été repérés par les Inrocks Lab pour 2015, donc autant te dire que j’hume déjà qu’on va les entendre partout fort prochainement : je te conseille d’aller vite voir ça histoire de pouvoir te la jouer hipster du tympan !
- À voir bientôt — Le 31 janvier 2015 à 21 heures, avec Yeast, au Sonic, 4 quai des Étroits, 69005 Lyon. Et l’entrée est libre, donc ce serait bien dommage de ne pas emmener tes pieds jusque là-bas. Au pire je t’encourage vivement à cliquer sur le site, la page Facebook et sur Deezer, n’est-ce pas.
Sur les Mains
La chanson française n’est pas un genre réservé aux vieux névrosés
: des jeunes en écrivent , et le font très bien.
Sur les Mains est l’histoire de deux amis, Joris Fistolet et Martin Luminet, qui faisaient partie d’un groupe puis se sont transformé en duo piano-voix, avec de faux airs de Vincent Delerm. Leur grande force, c’est l’écriture hyper travaillée, qu’il s’agisse de te parler d’amour et de maladresse avec tendresse, ou de tout ce qui nous dépasse un peu, comme le bonheur et la misère. Bref, Sur les Mains est sur un filet de voix léger et délicat, se définit comme timide et a l’air presque trop sensible, mais il y a dedans matière à faire de jolies éclipses qui te touchent le coeur pour la fin d’après midi.
Sans oublier que le duo est hyper créatif, fait de ses concerts des spectacles ou se lance dans des expos photos, donc si tu es un peu curieux•se, ça peut valoir le coup d’oeil.
- À voir bientôt — Le 6 février 2015 à 20h30 à la salle Léo-Ferré, 5 place Saint-Jean, 69005 Lyon. L’entrée est à 9 ou 12€ suivant ton profil. Et bien sûr, pour mettre un peu de souffle dans tes idées, rendez-vous sur la page Facebook, le site ou Deezer !
DJ Fly
DJ Fly est une star locale, qui a depuis longtemps dépassé les frontières du Rhône mais qui n’est pas encore arrivé sur les radios mainstream. Et c’est fort étrange, puisque Yoan (son vrai prénom) a été champion du monde de DMC (« disco mix club », une technique de mixage) et qu’en plus de scratcher, il fait son propre son, qui te met dans l’ambiance graffiti et béton tout de suite tout en restant facile d’écoute.
Il a commencé par le hip-hop avant de mélanger les influences, avec du funk et de la dubstep : un sacré mix sur lequel tu peux te laisser porter à la tombée de la nuit en secouant l’ensemble des membres de ton corps.
DJ Fly bosse aussi avec le collectif lyonnais l’Animalerie, d’où sortent tout un tas de talents urbains, et notamment les rappeurs Anton Serra et Kacem Wapalek, avec lesquels tu peux poursuivre ton écoute si le flow et les mots sont ton affaire.
- À voir bientôt — Le 3 avril 2015 à partir de 21 heures, dans le cadre du festival Reperkusound, au Double Mixte, 19 avenue Gaston Berger, 69100 Villeurbanne. Le prix pour la soirée complète (avec plein d’autres artistes) est à 30,99€. Et sinon, tu peux scratcher sa page Facebook par là, le site du collectif l’Animalerie et ses titres sur Deezer.
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Erotic Market
Après ces rafraîchissements musicaux, il est temps de te rassurer : à Lyon, on peut aussi bouncer. Pour cela, il y a Erotic Market, un groupe mené par Marine Pellegrini, une nana fort charismatique !
Elle prête sa voix à tout un bazar plein d’influences qui vont du hip-hop, au garage en passant par le r’n’b et même la trompette, qui est l’instrument de base de Lucas Garnier, cofondateur du groupe. Erotic Market fait un peu dans la provoc’ et n’a pas grand-chose à envier aux artistes américains dès qu’il s’agit de te faire enclencher des mouvements du bassin ; j’irai même jusqu’à évoquer certaines inflexions de voix à la Nicki Minaj pour t’en convaincre…
Le groupe a déjà été repéré par le Printemps de Bourges en 2013 et tourne au-delà des limites de la France, donc si tu veux mettre de l’énergie dans l’ambiance et surprendre ton auditoire tout à la fois, ça me semble relativement fiable.
- À voir bientôt — Bon, c’est vrai, je triche un peu sur ce coup, parce qu’Erotic Market est en tournée européenne en ce moment, donc le retour à Lyon n’est pas prévu pour tout de suite, ou du moins les dates ne sont pas annoncées. Allez, ne sois pas rancunier, viens te déhancher par là sur la page Facebook et sur le site de leur label, et sur Deezer.
À toi de jouer !
Maintenant que tu t’es bien rasséréné•e les oreilles, je t’invite à les ouvrir toutes grandes : pour les prochains bons plans musicaux, j’ai besoin de toi !
- que ces artistes ne soient pas des blockbusters de l’industrie musicale qu’on entend partout à la radio
- que le prix de leurs concerts reste accessible pour un•e étudiant•e en rade d’argent
- qu’ils fassent si possible des dates dans leur ville d’origine (si si représente)
- et bien sûr, qu’il y ait un endroit sur Internet où on puisse écouter leur musique !
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