Quand la musique est bonne, bonne, bonne, elle guide les pas de Jean-Jacques Goldman. Quand elle remplit ce critère et a en plus le mérite d’être accessible sans faire le tour de la mappemonde et sans vider son compte-épargne, elle fait mon bonheur et sûrement le tien. Bref, tu l’auras compris, re-bienvenue dans cette rubrique dont le but est de t’aider à connaître les perles musicales de ta ville, non pas pour te les monter en collier comme un•e radin•e, mais pour en faire profiter tes esgourdes et tout ton entourage !
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Car oui, la scène musicale locale, c’est le bien, faut-il le marteler aussi sûrement qu’une chanson de René La Taupe. Les artistes locaux sont accessibles, leurs concerts ont lieu à ta porte ou presque, et pour une somme généralement modique, tu es assuré•e de passer une soirée agréable, qui n’aura rien à envier (bien au contraire) à un show au Stade de France devant un écran au milieu de la foule.
Ce mois-ci, halte aux clichés sur la choucroute et le marché de Noël, je t’emmène faire un tour à Strasbourg, ville où la scène musicale est discrète sur l’Internet mais très dynamique. Voici donc quatre formations strasbourgeoises à suivre du coin de l’oreille… et plus si affinités !
The Grand Bay
Pour ce plongeon en terre alsacienne, je t’emmène dans le bain de la douceur. Laisse-moi te présenter une formation musicale auditivement charismatique. The Grand Bay est un groupe né à Strasbourg, mais dont les membres ont parcouru un peu tous les coins du globe, de l’Autriche à la Lettonie en passant par l’Île Maurice.
Le groupe existe depuis 2009 et joue de la minimale pop, mâtinée d’électro, parfois qualifiée de « pop cosmique ». Ce qui, concrètement, signifie que la voix très claire et vibrante de Lukass Edgar, le chanteur, se balade sur la basse posée de Rajen Gimbro, que font pétiller les percussions discrètes de Jérôme Grelo. Leur musique, tantôt posée tantôt planante, coule toute seule dans les esgourdes, se danserait presque et apaise même les tympans les plus aguerris.
Et The Grand Bay n’a pas de grand que l’adjectif de son blaze, puisque le groupe a fait partie des finalistes du concours 2015 des Inrocks Lab. Et hop, hardi petit, voilà que ses membres ont lancé un KissKissBankBank pour financer la réalisation d’un premier EP, c’est-à-dire enregistrer 5 titres en studio ! L’objectif de la collecte de fonds a été atteint il y a peu ; autant te dire que The Grand Bay met le cap vers de nouveaux horizons que je vois aussi aquatiques que radieux.
- À voir bientôt — Un concert est prévu bientôt pour le lancement de l’EP… Lorsque celui-ci aura une forme physique, c’est-à-dire en novembre 2015, selon les prévisions du groupe. Tout ceci reste bien mystérieux, et d’ici là, je ne t’ai pas déniché de concert de The Grand Bay en session strasbourgeoise. Mais chacun sait que c’est les vacances, alors profites-en pour baigner tes oreilles dans la fraîcheur de leur page Facebook, sur YouTube, ou sur Soundcloud !
Fumer Tue
Le rejeton suivant de la ville de Noël est beaucoup moins sage. Il s’appelle Fumer Tue, ce qui est probablement approuvé par la loi Veil contre le tabac, mais dont le nom laisse deviner un petit arrière-goût de fumer pour la provoc’ rock’n’roll. Ca tombe bien, parce que l’« Electro Punk New Wave Dancefloor » (oui, rien que ça), de Fumer Tue a un petit air de rockeur•se à crête qui aurait rencontré la musique électronique des années 80…
Le groupe fait preuve d’une belle parité, puisqu’il est composé de Nathalie Grosse à la voix, soutenue par Romain Muller, que tu retrouves aussi à la guitare
; ils sont tous deux bookers à la base, et sont accompagnés de Nelly Grandjean à la basse et de Rémi Traunecker au synthé. Le mix de leurs belles personnes donne une musique faussement vintage, qui rappelle un peu Sexy Sushi, donne envie de se mettre beaucoup d’eye-liner, de se rebrousser les cheveux au gel et d’aller balancer les membres de ton corps dans tous les sens possibles et imaginables.
Fumer Tue est fringuant malgré ses avertissements de santé. Le groupe a sorti en 2013 son premier EP, Flying in the Supermarket. Il a dévoilé en avril dernier un titre tout neuf dopé aux synthétiseurs, Lieven, assorti d’un clip maison assez psychédélique, qui là encore devrait de parler si tu es un•e « sex-fans des eighties. »
- À voir bientôt — Je suis absolument navrée de t’avoir allumé les oreilles avec Fumer Tue, car je n’ai pour l’instant déniché aucune date de concert précise pour un prochain show à proximité de Strasbourg. Comme tu le sais, c’est l’été et le monde s’arrête. Aussi, pour patienter, je te propose de raviver la flamme en allant suivre le groupe sur sa page Facebook, sur YouTube et sur Bandcamp !
Call Me Cherry
Il faut toujours une cerise sur le gâteau, et donc en l’occurrence sur le kouglof. Pour toi, pour moi et tous ceux qui le veulent, ce sera Call Me Cherry. La recette consiste en une formation de quatre musiciens, battue au fouet électrique sur scène depuis 2012, avec Lara Issa au chant, Julien Chassard à la guitare, François Delamarre à la basse et Lucas Blum à la batterie.
La voix légèrement éraillée de Lara Issa sonne plutôt soul, mais la base qui l’accompagne la fait osciller entre funk et rock. La musique de Call Me Cherry ne se déguste définitivement pas à l’arrache : elle s’écoute plutôt à la cool, pour accompagner tes trajets en voiture ou ta fin de journée en terrasse.
Le groupe fruité a sorti son premier EP éponyme en 2013. Il a remis le couvert cette année, avec un menu tout frais et qui m’a tout l’air de prendre un tour résolu vers le rock qui se danse. Ce nouvel EP, baptisé Wild & Messy, est sorti en avril dernier, s’écoute sur iTunes ou Deezer, et s’achète à la sortie des concerts, à l’ancienne. Il est porté par Hey Hey Hey, un titre qui fait taper du pied et frapper tes paumes de mains l’une contre l’autre. Call Me Cherry a aussi dans les fourneaux un véritable album, dont la sortie est envisagée pour 2016 !
- À voir bientôt — Le 5 septembre 2015 à la Ruche aux Deux Reines, 34 rue de la course à Strasbourg. Pas de prix ni d’heure en vue pour le moment, mais patience, force et courage, tout ceci devrait rester à la portée de ta bourse. Et si tu veux te mettre au temps des cerises en attendant, viens donc cueillir leur musique sur leur page Facebook, sur leur site, sur YouTube et sur Bandcamp !
Lauter
Il y a des musiciens capables de passer d’un style à l’autre sans faute de goût, avec panache et talent, sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Boris Kohlmayer, a.k.a Lauter dans sa version scène, fait partie de cette catégorie. Un jour, il fait du rock, le lendemain de la country, puis de l’électro grasse, sans que tu saches vraiment où sont posées les limites de son imagination musicale.
Il a sorti en 2005 son premier album, A Walk Will Take My Mind Off Things, et a rejoint le label Herzfeld, spécialiste des pousses prometteuses de la scène alsacienne. Depuis, Lauter a enfanté une collection d’EP et singles divers. Il a aussi multiplié les collaborations avec d’autres musiciens, comme la chanteuse Little Red ou le dessinateur Vincent Vanoli.
Avec son dernier EP, Take Me I’m Yours – 5 Songs With No Guitar, dévoilé en janvier dernier, le musicien alsacien a amorcé un virage un peu violent, mais ma préférence va à son double album The Age of Reason, datant de 2009, qui respire le folk et la country à l’américaine. C’est globalement un disque sûr pour dorloter tes tympans en période de repos. Mais tu es curieux•se, n’hésite pas à pousser plus loin ton exploration de la discographie de Lauter !
- À voir bientôt — Je n’ai pas encore de date annoncée sur Strasbourg pour Lauter, mais sache qu’il sera le 19 juillet 2015 à 16 heures, au Parc du Natala, 36 chemin du Natala, à Colmar, dans le cadre du Festival Natala, avec Vanoli. Le prix pour la soirée n’est que de 5€, et d’autres groupes de la région sont à voir, bref, c’est cadeau. Après ou avant, tu peux donner de l’amour à la hauteur à Lauter, sur sa page Facebook, sur Bandcamp, ou sur le site du label Herzfeld !
À toi de jouer !
Tu commences à connaître le concept, padawan : pour trouver les gens qui font la force de l’industrie musicale locale, j’ai besoin de toi, de ton enthousiasme et de ta connaissance auditive approfondie du terrain que nous défrichons ensemble à grands coups de casque !
Si tu connais un peu la scène musicale de ta ville ou que tu as une chouette découverte à partager, tu peux m’envoyer un mail à lea.bucci [at] madmoizelle.com ayant pour objet « Découverte musicale [NOM DE TA VILLE] » (si possible une dont je n’ai pas déjà parlé !), avec des noms de petits labels, de groupes, des liens vers des clips… Tous les styles de musique sont appréciés, à quelques conditions :
- que ces artistes ne soient pas des blockbusters de l’industrie musicale qu’on entend partout à la radio
- que le prix de leurs concerts reste accessible pour un•e étudiant•e en rade d’argent
- qu’ils fassent si possible des dates dans leur ville d’origine (si si représente)
- et bien sûr, qu’il y ait un endroit sur Internet où on puisse écouter leur musique !
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Les Commentaires
Coucou Alors pour te répondre, pour cette rubrique je fais un mix entre ce qu'on m'envoie par ville (et je ne reçois pas toujours de mails) et mes proches recherches sur l'Internet, donc il est tout à fait possible que des artistes m'échappent... D'autant qu'en en sélectionnant 4, je ne prétends pas faire un panorama complet des scènes locales, ce serait effectivement un peu réducteur (Par contre, ceux que j'ai sélectionné ont bien fait des dates à Strasbourg sur les 6 derniers mois)
Du coup, c'est tout l'intérêt d'avoir vos commentaires sur ces articles, pour que vous puissiez compléter mes propositions et vous faire découvrir des artistes entre vous ! Merci d'ailleurs pour les tiennes et pour tes bons plans, j'écouterai tout ça avec plaisir et j'espère que les madZ aussi