Le 15 septembre 2018
Si j’avais écrit cet article il y a dix ans, je n’aurais peut-être pas passé un mois d’été merdique à rédiger ce mémoire de 3ème année en urgence.
Cette tâche énorme (une centaine de pages à écrire) m’a paralysée tout au long de mon année scolaire, si bien qu’il a fallu que je sois au pied du mur pour enfin commencer, et gâcher magistralement mes vacances.
Si j’avais connu l’effet Zeigarnik, j’aurais pu l’utiliser pour hacker mon cerveau, me lancer et me gratter les fesses au soleil tout le mois d’août.
Mais pas le temps pour les regrets, il n’est jamais trop tard pour tacler la procrastination et achever les tâches les plus angoissantes de ta to-do list.
Arrêter de procrastiner : l’effet Zeigarnik
Notre cerveau recèle des mécanismes que tu peux utiliser pour augmenter ta productivité et enfin venir à bout des corvées accablantes. L’effet Zeigarnik en fait partie.
Dans les années 20, la psychologue et psychiatre Bluma Zeigarnik observe que les serveurs d’un café de Vienne retiennent toutes les commandes sans prendre de note.
Aussitôt la note réglée, ils oublient ce qu’ils viennent de servir pour mémoriser de nouvelles additions.
Pour étudier ce phénomène, elle décide de mener une expérience sur 164 participants. Ils doivent réaliser des puzzles et d’autres tâches simples qui ne demandent pas plus de 5 minutes de leur temps.
Régulièrement, les participants sont interrompus et ont leur demande de se souvenir de la tâche qu’ils étaient en train d’accomplir.
Résultat : les gens se rappelaient beaucoup mieux des tâches qu’ils n’avaient pas encore achevées.
Cet effet Zeigarnik désigne la faculté de notre cerveau à se souvenir davantage de ce qui doit être fini et à le rappeler sans cesse. En d’autres termes, s’interrompre dans une tâche nous rend plus motivé à l’achever.
Utiliser l’effet Zeigarnik pour arrêter de procrastiner
L’effet Zeigarnik est bien connu du marketing qui l’utilise par exemple via les bandes-annonces de films et les jingles.
Ces extraits visuels ou musicaux sont identifiés par notre cerveau comme inachevés, en suspens, et créent donc un sentiment d’anticipation.
Voici quelques options pour utiliser ou détourner l’effet Zeigarnik au quotidien et arrêter de procrastiner indéfiniment !
Pour arrêter de procrastiner, fais un plan
L’auteure et diplômée de psycho Sarah Allen explique dans cet article :
« L’effet Zeigarnik fonctionne en fait tant que nous n’avons pas de plan concret, et non parce qu’une tâche n’est pas achevée.
Notre inconscient ne peut pas établir un plan donc il pousse notre conscience à penser davantage à cette tâche et à se demander comment la réaliser. »
Ainsi, notre esprit ne cesse de passer en revue ce qui n’est pas terminé, causant au passage distraction et anxiété.
Pour éviter ces désagréments, tu peux donc commencer par lister tes tâches et être sûr·e de savoir quand et comment tu vas les réaliser.
Pour arrêter de procrastiner, lance-toi
Si tu manques de motivation, tu peux diviser un gros travail en plusieurs étapes. Cette technique des baby steps te permettra de créer le besoin de poursuivre cette tâche jusqu’à ce qu’elle soit achevée.
De plus, atteindre tes objectifs à court terme augmentera ta confiance en toi. Même si tu n’as pas complètement fini, tu as fait de ton mieux et cela t’a rapproché du but final.
Cela fonctionne aussi pour acquérir de bonnes habitudes, en revoyant ton temps de footing à la baisse ou en commençant par manger un fruit/légume par jour sur les cinq recommandés.
Regarde comme tu seras fière de toi
En fait, je réalise au terme de cet article que l’ex qui m’a soutenu pendant la rédaction de mon mémoire avait tout compris à l’effet Zeigarnik…
Le conseil qu’il m’a donné à l’époque m’avait beaucoup aidée à me lancer et ne m’a plus quitté depuis. Il s’agissait d’une phrase de son grand-père, qui donnait à peu près ceci :
« Pour moissonner tout le champ, il faut commencer par une botte de paille. »
Vous avez l’idée.
Et toi, tu as des techniques pour hacker ton cerveau et et arrêter de repousser ce que tu dois faire ?
À lire aussi : Tu procrastines ? Tu as enfin une bonne excuse
Les Commentaires
Sinon l environnement est aussi important dans mon cas. J arrive beaucoup mieux à travailler en extérieur que chez moi (sauf en soirée. Le matin et l apres midi j ai vraiment du mal à me concentrer dans mon appart.)