On nous ment, on nous spolie : alors que tous les films américains de ce bas monde nous font croire que le bonheur est aussi simple à choper qu’un herpès dans un club échangiste, il arrive des fois où, lasses et déprimées, nous traînons notre gras du lit au canapé et du lit au lit en nous morfondant.
Après tout, nombreuses sont les raisons de s’enterrer sous sa couette en boycottant tout contact avec une douche : quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, que ta mère t’annonce qu’elle se met en couple avec ton ex, que ta moyenne aux partiels frise le négatif, tu es bien en droit de t’adonner au spleen.
Mais comment faire revenir des papillons de lumière dans ta vie ? Voici quelques petites idées qui devraient te remonter le moral. Ne me remercie pas, c’est cadeau.
Le gras et/ou le sucre
Lao Tseu a dit : « il faut bouffer pour oublier ». En partant de ce sage adage, libre à toi de faire grimper ton taux de cholésterol au plafond en te gavant d’outrages à la diététique tels que le foie gras ou le vacherin mont d’or.
Si ta cellulite ne cautionne pas tes orgies de raclette, dis-toi que ton moral t’en sera reconnaissant — de plus, selon une étude émanant du cervelet de ta servante dévouée, le gras favoriserait les connexions inter-neuronales et ferait de toi une Einstein en puissance. Conclusion ? Reprends encore un peu de Nutella, c’est pour ton bien.
Les séries télé débiles
Quand je vivais de Petits Poneys et de Coca frais (il y a quinze ans, donc), ma grand-mère m’avait très sérieusement mise en garde sur les dangers de la télé, m’expliquant que mon cerveau risquait de couler par mes narines si je regardais Le Bigdil tous les jours, et que les gens qui passent trop de temps devant la petite lucarne finissaient par avoir le QI de Loana (comme un pied de nez à ma Mamie, il s’est avéré que Loana avait en réalité 140 de QI
).
Comme Loana me faisait peur, et que je tenais à l’intégrité physique de mon cervelet, je n’ai pas regardé la télé pendant quinze ans. Jusqu’à un jour gris d’hiver où, entre deux infâmes partiels, j’ai découvert les joies coupables de C’est ma vie, 66 minutes inside et autres grands moments de l’art moderne. Tout ça pour dire que lorsque ton moral touche le fond mais creuse encore, regarder les péripéties de « Maryse, 56 ans et toujours pucelle » peut t’aider à améliorer ton estime de toi-même.
Les plans sur la comète
Si mon Karma n’était pas si mauvais, je serai fille de Bernard Tapie et d’une ressortissante du Qatar — manque de chance, mes parents ont du mal à joindre les deux bouts et le seul héritage qu’ils me laisseront est celui de quelques maladies génétiques peu ragoûtantes.
Mais si j’étais riche, je prendrais le premier jet pour Honolulu au moindre coup de blues. En attendant de breveter la double nasoflûte et de devenir riche, j’aime écumer les sites de voyage et rêver à des croisières dans les îles Grenadines que je ne ferai jamais. C’est un peu masochiste, mais néanmoins sympathique.
Un jour, je prendrai le bateau avec Leonardo.
L’auto-congratulation
Tu as fait ta vaisselle avant qu’un microcosme ne s’y développe ? C’est bien. Tu as fini par jeter à la poubelle les 40 cartons de rouleaux de papier toilette qui jonchaient ta salle de bain ? C’est très bien. Tu as réussi à cuisiner des nouilles gourmandes et croquantes ? Cyril Lignac serait très fier de toi. Tu t’es brossé les dent plus de trois fois dans le mois ? Une championne, voilà ce que tu es.
Pour chaque action accomplie — même sortir tes poubelles avant que tout ton immeuble ne pense que l’odeur de décomposition qui émane de ton appartement provient d’un cadavre planqué sous ton lit — n’oublie pas de te rappeler combien tu es géniale : c’est un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour ton égo.
Le cramage de carte bleue
Tu ne peux t’empêcher de dépenser des mille et des cents dès que tu te sens un peu triste, alors même que tu n’as pas un rond, que ton déficit est abyssal et que ton banquier te regarde avec des yeux qui veulent dire « je vais vendre ton foie sur Ebay et me repaître de tes agios » à chaque fois qu’il te convoque dans son bureau.
Même si tu sais fort bien que tes pulsions consuméristes sont viles et basses, ça te fait un bien fou de dévaliser Zara et de mettre ta carte bancaire à l’agonie ; d’ailleurs, toi Présidente de la République, tu feras rembourser toutes les séances de shopping par la Sécu.
Kikoo, j’ai 40 paires de chaussures et un déficit qui avoisine celui de la Grèce.
Et toi, quels sont les petits trucs qui t’aident à moins déprimer ? Lâche un coum’s pour nous narrer tout cela !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je plussoie les émissions débiles, j'ai découvert sous un coup de déprime que j'adore les reines du shopping. Voilà voilà.
Et le sport. Et se féliciter de tous les trucs qu'on arrive à accomplir alors que c'était en attente depuis 6 mois et que ça commençait a bien prendre la tête (genre descendre ce foutu carton de recyclage, faire tes candidatures, écrire le plan de on devoir même si ça s'arrête là...) Commencer à faire ce qu'on sait qu'on doit faire et en faire une expérience positive, c'est la première étape pour se débarasser de tous ce qui nous pourrit la vie !