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Carte postale d’Argentine – Religion football à l’heure du mondial

La Coupe du Monde a commencé et si jamais tu y avais échappé, voici un lieu sur Terre où il est IMPOSSIBLE de passer à côté : récit du premier match de l’Argentine en direct de Buenos Aires.

Esther est partie recueillir les témoignages des jeunes femmes de plusieurs pays, à travers le monde, avec une attention particulière portée aux droits sexuels et reproductifs : liberté sexuelle, contraception, avortement.

Elle a déjà rendu compte de ses rencontres avec des Sénégalaises, puis avec des Libanaises, elle a aussi suivi les débats sur l’avortement en Irlande et sa quatrième étape l’a menée en Argentine !

Tu peux suivre au jour le jour ses pérégrinations sur les comptes Instagram @madmoizelledotcom et @meunieresther, avant de les retrouver ici bientôt !

Buenos Aires, 16 juin 2018.

Les chaînes d’infos tournent en boucle sur le mondial de football depuis une semaine.

Mis à part le vote sur l’avortement mercredi et jeudi, peu de choses ont pu détourner les yeux des Argentins et Argentines de leur équipe nationale.

Ce matin on ne parle plus que de ça : Messi et sa clique sont sur le point de disputer leur premier match !

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Buenos Aires, le 16 juin 2018. © Esther Meunier

Et si tu veux lire une analyse de jeu, passe ton chemin, ce n’est pas ici car mes compétences en la matière sont très limitées.

Le foot au-delà de la passion

Non, j’ai surtout envie de te parler de la passion des locaux.

Ici, on dirait bien que le foot est une religion comme une autre, au point que les dispenses de travail sont fréquentes au moment des matchs.

Et je ne parle pas de dispenses de travail comme on ferait un mot pour dire qu’on est malade : on permet très souvent aux employés de s’arrêter de travailler le temps de la partie.

Rien que ces derniers jours j’ai entendu plusieurs personnes dire « ha non mais t’inquiète, la semaine prochaine la prof a dit qu’on n’était pas obligés de venir car il y a match ».

« Jeudi prochain mon boss a dit qu’on travaillait pas l’après-midi. »

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Buenos Aires, le 16 juin 2018. © Esther Meunier

Et ce matin, samedi 10h, cela se confirme : sur le chemin de la Plaza San Martin où est installé un écran géant,

les rues sont désertes et beaucoup de magasins fermés.

Chez le coiffeur, un écran est installé dans un coin et les employés sont amassés devant, dans certains cafés on ne sert pas : le personnel a les yeux rivés sur la télé.

La concentration comme mot d’ordre

En arrivant devant le fameux écran, Plaza San Martin, je constate d’abord le monde…

Puis, une fois le coup d’envoi donné, le calme.

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Buenos Aires, le 16 juin 2018. © Esther Meunier

Je m’attendais – en particulier après avoir vu les Argentines manifester comme des folles ces derniers jours – à ce que ça soit la fête, que ça crie, que ça chante, que ça danse.

Et bien non. Je suis presque déçue, et finalement je comprends ce qui se passe : le public est concentré.

Les chants, la joie, ce sera manifestement pour plus tard, pour l’instant tout le monde a le regard rivé sur l’écran et on ne plaisante pas.

On prend conscience de l’importance de l’enjeu au moment du but marqué par Aguero, vu leur capacité à le célébrer comme pas possible en 10 secondes top chrono pour retrouver tout de suite après un calme impressionnant : faudrait pas louper la prochaine action.

« Finalement, c’est peut-être ça la vraie passion, non ? Là on sent le respect pour le jeu, pour le sport. »

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C’est seulement à la mi-temps que les chants et danses se sont manifestés. Buenos Aires, le 16 juin 2018. © Esther Meunier

Match nul

Je suis fascinée par leur sérieux. Ce n’est que dans la dernière partie du match, au fil des multiples occasions manquées par son héros national Lionel Messi, que la foule a semblé s’animer un peu.

Elle frémit à chaque fois que son capitaine s’approche du but.

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Buenos Aires, le 16 juin 2018. © Esther Meunier

Comme une pression qui monte : l’Islande ayant égalisé seulement quelques minutes après le but de l’Argentine, on a attendu un but qui viendrait faire la différence tout au long du match.

Mais sans jamais que les tressaillements ne se terminent en embrassade générale.

La fin du match est sifflée alors que le score a stagné à 1-1 et je perçois dans l’air la frustration, le sentiment qu’on « aurait dû » gagner.

J’ose à peine demander aux argentins qui m’entourent comment ils se sentent à l’issue de ce premier match.

« Mal. »

(Ça me donne envie de leur faire des câlins et de leur dire que ça ira mieux contre la Croatie, mais je sens que c’est pas le moment.)

Allez, ciao on va manger de la pizza argentine pour se consoler.


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