Aranya Johar, la poétesse indienne qui nous avait émues avec son slam A Brown Girl’s Guide to Gender est de retour avec un nouveau morceau : A Brown Girl’s Guide to Beauty (Guide de la beauté d’une jeune indienne.)
La vidéo A Brown Girl’s Guide to Beauty
Comme d’habitude, son discours est plein de bon sens, d’humanité, empreint d’un féminisme et d’une bienveillance qui font du bien à entendre.
Toutes les couleurs, toutes les formes
Aranya Johar mets en lumière les injonctions et contradictions impossibles auxquelles elle fait face, en abordant dans un premier temps le rapport difficile qu’elle a longtemps entretenu avec sa couleur de peau :
« Depuis l’âge de 9 ans, je me gifle le visage avec des crèmes éclaircissantes. Chaque soin devenait une gifle sur ma joue parce que la nuance de ma peau était… moche. […]
Je suis de la couleur du thé parfumé que ma tante boit nonchalamment, remarquant que « Bipasha serait plus jolie si elle était plus claire ». »
En parallèle, elle dénonce aussi les standards en termes de poids, de courbes, et leur irréalisme :
« Ma taille fine et mon thigh gap malsain ont longtemps été les seules choses que j’arborais fièrement. […]
On m’a dit qu’ils veulent des filles avec des courbes, mais pas la cellulite qui va avec, ils veulent de grosses fesses mais pas de cuisses fortes. »
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Aranya Johar dénonce l’injonction à la virilité
Elle n’oublie pas non plus les hommes et
l’injonction à la virilité qu’ils subissent, s’additionnant à celle qui concerne aussi leur apparence :
« Mon cousin s’affamait pour avoir des abdos dessinés, parce que c’était plus simple que d’avoir un régime sain. […] On oublie que la beauté des hommes a aussi un prix. »
Faisant référence aux mêmes « fairness creams » que les femmes appliquent pour avoir la peau plus claire, elle détaille la souffrance que cela peut engendrer chez les mecs aussi :
« Les hommes se cachent pour se frotter avec les mêmes crèmes parce qu’apparemment ne pas avoir confiance en soi fait de toi un homme faible. »
Aranya Johar incite à devenir sa propre amoureuse
Aranya Johar termine son slam en faisant un appel à la bienveillance entre nous, mais aussi avec nous-même :
« Donc j’ai demandé à ma mère, plutôt que de chercher des fiancé•es à la peau claire, cherchons des fiancé•es qui nous traitent bien. […]
Nous sommes bien plus que notre couleur ou nos formes, parce que vous et moi, nous sommes tou•tes pareil. »
Avec sa propre version feel good de l’idée de devenir sa propre meilleure amie, Aranya Johar termine :
« Avec l’espoir de pouvoir un jour aimer quelqu’un, commençons par devenir nos propres premiers amoureux. […]
C’est le moment de réaliser que l’amour existe en toutes couleurs et toutes formes. »
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