AR Wear, c’est le nom d’une marque qui propose un sous-vêtement « révolutionnaire » : « une ligne qui offre une protection à porter en toutes occasions pour quand les choses tournent mal ». Autrement dit, un short anti-viol.
Dans la vidéo du projet, on découvre que le short est conçu de telle manière qu’on ne peut pas l’arracher ou le retirer : en effet, seule la personne qui le porte peut se désolidariser de ce sous-vêtement un peu particulier. Ses créateurs expliquent qu’il devient utile à porter dans des situations comme aller à un premier rendez-vous, courir le soir, aller en club « et toutes autres activités qui peuvent nous angoisser à l’idée d’une éventuelle agression ».
Ils décrivent d’ailleurs le short comme une façon de résister de manière passive aux attaques.
Parce qu’il faut bien avouer que nous ne sommes pas à égalité sur nos chances de nous défendre physiquement.
C’est tellement improbable que j’ai un temps pensé que c’était un fake : ces vêtements me font beaucoup trop penser aux ceintures de chasteté. L’idée d’une ligne entière de vêtements suffisamment solides pour n’être ni arrachés, ni retirés, ni découpés tout en restant confortables a un fort potentiel grotesque.
Surtout, le principe peut faire débat et Ruth et Yuval, les fondateurs d’AR Wear, en sont bien conscients comme on peut le lire dans la description du concept sur IndieGogo :
« La seule personne responsable d’un viol est le violeur et AR Wear ne résoudra pas le problème fondamental qui est que le viol existe dans notre monde. Ce n’est qu’en faisant prendre conscience et en éduquant, en plus de traîner les violeurs en justice, que nous pouvons tous espérer d’enfin atteindre le but d’éliminer la menace du viol pour les hommes et pour les femmes.
En attendant, tant que des prédateurs sexuels peupleront notre monde, AR Wear aimerait proposer des produits pour les femmes et les filles qui leur offriraient une meilleure protection contre les tentatives de viol, pendant que le travail pour faire disparaître la culture du viol de notre société continue. »
Le secret de ces vêtements, c’est que seul-e l’utilisateur ou utilisatrice peut le retirer, puisque qu’il ne s’ouvrira qu’avec la combinaison choisie. Actuellement en phase de projet, AR Wear cherche à récolter des dons sur Indie Gogo. À l’heure où je vous parle, ils ont déjà réunis près de 25 000$ sur les 50 000 requis, à dix-neuf jours de leur date butoir.
Je sais pas toi, mais à titre très personnel, ma première réaction a été de me dire que je vivrais — très bizarrement — ça comme un échec d’en porter un. Pourtant, j’envisage clairement de prendre des cours d’auto-défense, pour exactement la même raison que celles qui enfileront la création d’AR Wear le feraient : pour me protéger.
Est-ce que finalement, ça ne revient pas à faire preuve d’hypocrisie que de s’en offusquer ? Peut-on vraiment, donc, mal vivre que les créateurs d’AR Wear créent un tel besoin ? D’ailleurs, créent-ils un besoin ou répondent-ils à un besoin qui existe déjà ?
Et surtout : est-ce que toi, tu envisagerais de porter un des vêtements de la marque si celle-ci était commercialisée ?
– Merci à Anna d’avoir partagé l’info avec nous !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
à croire que les hommes seraient des incontinents sexuel
Pour moi, un homme, un "vrai", sait se contenir face à une femme (ou un autre homme, ça dépend de ses préférences)