Ce qui est frustrant avec les modes liées aux séries, c’est qu’elles ont une temporalité bien à elles qui peut vite nous laisser sur le carreau.
Par exemple, en septembre, le phénomène c’était Squid Game. Une série au succès sans précédent qu’il fallait avoir vue, dont il fallait parler du matin au soir, et dont il fallait vite acheter les produits dérivés.
Quiconque se lancerait dans Squid Game aujourd’hui, à peine deux mois après sa sortie, se sentirait probablement un peu seul, parce que le monde est d’ores et déjà passé à autre chose.
Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil au top 10 de Netflix. Y figurent désormais Arcane, Jack Reacher, Red Notice, Christmas Flow et bien sûr, à la première place, Hellbound, la nouvelle obsession sud-coréenne des abonnés de la plateforme.
Alors si vous ne voulez pas être à la ramasse, flanquée de cette désagréable sensation d’avoir loupé le train pour cause de grasse mat’, plongez dès à présent dans les enfers de Yeon Sang-ho.
Hellbound, qu’est-ce que c’est ?
L’heure du jugement dernier a sonné pour Yeon Sang-ho et Kyu-Seok Choi, les créateurs de Hellbound, qui façonnent un programme aussi spectaculaire que mystico-philosophique.
Sans faire ni dans le prosélytisme ni dans le pamphlet anti-religieux, le nouveau programme sud-coréen de Netflix explore une planète Terre où des créatures infectes sont envoyées pour expédier des humains directement aux enfers.
Une mission moyennement sympathique remise en cause par de nombreux vivants, qui s’interrogent sur la provenance réelle de ceux qu’on considère tantôt comme des anges, tantôt comme des créatures du diable.
Évidemment, et comme il est coutume de faire dans les thrillers dystopiques à l’instar de The Walking Dead, ce sont les hommes qui se révèlent rapidement plus dangereux que les créatures de l’enfer, se divisant pour mieux régner (surtout sur les plus fragiles), érigeant des sectes et propageant le chaos.
Mise en scène sensationnelle, questionnements philosophiques sur la nature même du genre humain, et scénario aussi serré qu’une bonne saucisse de Strasbourg : Hellbound a surpassé Squid Game dans nos cœurs, et mérite d’après nous un succès tout aussi conséquent.
Hellbound porte les stigmates des œuvres majeures qui l’ont inspirée
Si Hellbound est aussi efficace, c’est sans doute parce qu’elle est un programme qui a pris le temps de mûrir dans l’esprit de ses créateurs et qu’elle arrive après quelques œuvres qui leur ont permis de se faire la main.
En effet, derrière Hellbound, il y a Yeon Sang-ho, que vous connaissez surtout pour avoir écrit et réalisé Dernier train pour Busan, sorti sur nos écrans en 2016, ainsi que Peninsula, sa suite.
Difficile alors de ne pas relever de similitudes, qu’elles soient d’ordre scénaristiques ou de mise en scène, entre ces deux grands films d’horreur et cette série dystopique.
Adapté du webtoon que Yeon Sang-ho a lui-même écrit, Hellbound va aussi puiser sa force narrative dans des thrillers fiévreux et brutaux tels qu’Old Boy, de Park Chan-wook, Snowpiercer, le Transperceneige, de Bong Joon-Ho ou encore Death Note, le manga écrit par Tsugumi Ōba et dessiné par Takeshi Obata.
Autant de grandes influences qui nourrissent en profondeur ce nouveau programme Netflix, qui s’ingère par ailleurs en deux coups de cuiller à pot, puisqu’il est seulement composé de 6 épisodes.
Aussi cousue de fil blanc que soit en tout cas cette allégorie manichéenne, opposant ceux qui se fient à la loi des hommes et ceux qui ne jurent que par les lois divines, et en dépit de sa trop grande rapidité qui empêche un attachement réel aux personnages, Hellbound mérite vraiment le coup d’œil.
La belle galerie de personnages de Hellbound
Bien que les créateurs du programme ne fassent que survoler la psychologie de leurs personnages, trop aspirés qu’ils sont par la lourde tâche qui leur incombe de raconter l’histoire de L’HUMANITÉ, ils donnent à voir des profils différents et plutôt bien sentis.
Une mère de famille dans la tourmente (extraordinaire Kim Shin-rok), un cyber-harceleur, une avocate résistante et un gourou sans foi ni lois : tels sont les protagonistes qui vous mèneront dans l’enfer de Hellbound.
L’occasion pour vous de consommer un programme Netflix qui a de la gueule après la déception Christmas Flow et le très oubliable Red Notice.
À lire aussi : « Un misogyne et une féministe » : on a maté Christmas Flow, la comédie romantique de Noël signée Netflix France
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Contenu spoiler caché.
Je ne sais pas si ça aura autant de succès car je le trouve moins large public que Squid game surtout en terme de réalisation et de photographie. Et puis je trouve la comparaison malheureuse... Oui elles sont sur la même plateforme, elles sont coréennes et violentes mais c'est le seul point commun.
C'est un programme que j'ai quand même dévoré. Je l'ai beaucoup aimé et je recommande à ceux qui aime ce genre de série