Mardi 10 octobre, une ex-employée du groupe d’assurances Assu 2000 (rebaptisé Vilavi) a porté plainte contre le directeur général Amir Messadi, qu’elle accuse de viols au Maroc. L’ancien PDG du groupe, Jacques Bouthier, est quant à lui mis en examen depuis mai 2022 pour traite d’êtres humains et viols sur mineure.
Des violences sur fond de chantage
Selon une information de l’AFP, confirmée par le parquet de Paris, la plaignante affirme avoir subi du harcèlement sexuel dès son arrivée dans l’entreprise, en août 2021, avant d’être violée à quatre reprises sur le sol marocain. L’avocat du dirigeant a fait savoir que son client « conteste tout viol ou agression, qui lui sont faussement attribués ».
La plaignante reproche par ailleurs à Amir Messadi de lui avoir réclamé « des photos de nu, de ses seins et de ses fesses », selon les mots de son avocate, Anne-Claire Le Jeune. Au sujet des viols présumés, « il était clairement établi qu’en cas de refus ma cliente perdrait son emploi », a abondé Me Le Jeune auprès de l’AFP. L’ancienne employée, qui souhaite conserver son anonymat, aurait déposé une première plainte au Maroc, où le groupe a des succursales, mais Amir Messadi « a fui » le pays, selon Aïcha El Guella, l’avocate marocaine de la plaignante.
Un dossier Assu 2000 très rempli
Comme le rapporte Le Monde, cette plainte vient alourdir le dossier Assu 2000 : « mardi 17 octobre, le procès de huit autres collaborateurs doit reprendre à Tanger, notamment pour traite d’êtres humains et harcèlement sexuel de 2018 à 2022 ». À cela s’ajoute les accusations qui pèsent sur l’ancien PDG, Jacques Bouthier, d’abord écroué puis placé sous contrôle judiciaire pour raisons médicales.
En effet, une jeune femme de 22 ans l’accuse de l’avoir violée et de l’avoir « placée » en 2017 dans un appartement en région parisienne où il lui aurait imposé des rapports sexuels avec plusieurs hommes. Elle accuse également le septuagénaire de lui avoir demandé de lui trouver une jeune femme mineure en échange de 10 000 euros, ce qu’elle aurait fait dans le but de tendre « un piège » au PDG en le filmant au lit avec une adolescente de 14 ans qui l’aurait aidée. Elle aurait ensuite transmis la vidéo aux enquêteurs.
Comme le rapporte Le Monde, « après cet épisode, l’ex-PDG est soupçonné d’avoir voulu mettre sur pied une équipe pour récupérer la vidéo et forcer la plaignante à quitter la France. Sept autres personnes sont mises en examen, dont son épouse et un ancien membre du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). » Jacques Bouthier fait par ailleurs l’objet d’investigations pour harcèlement sexuel.
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