Mercredi 26 juillet 2023, les députés italiens se sont prononcés en faveur d’un projet de loi rendant illégale la gestation pour autrui à l’étranger. Les couples qui y recourront tout de même s’exposeront à des amendes allant de 600 000 à un million d’euros, assorties de trois mois à deux ans de prison. Joie.
« Un délit universel »
Ce projet de loi, porté par l’extrême droite italienne actuellement au pouvoir, s’inscrit dans le contexte d’une croisade conservatrice plus large, visant à imposer un retour au modèle de la famille nucléaire hétéronormée.
Exemple de cette bataille judiciaire : Depuis la fin du mois de juin, à Padoue, dans le Nord de l’Italie, 27 couples lesbiens ayant un enfant ont reçu un courrier de la part de la procureure leur retirant des droits familiaux : les actes de naissance mentionnant les deux mères doivent être amendés afin de retirer le nom de celle qui n’est pas la mère biologique, a rapporté le journal local Corriere del Veneto.
En punissant les GPA à l’étranger, l’Italie entend donc étendre son contrôle en érigeant la GPA en « délit universel ».
Des politiques restrictives déjà en place dans le pays
C’est donc une attaque de plus contre les couples homoparentaux. Comme le souligne Libération, jusqu’alors, « une loi approuvée en 2004 prévoyait la sanction de toute personne qui, dans le pays, « sous n’importe quelle forme, réalise, organise ou promeut la commercialisation des gamètes ou d’embryons ». Le nouveau projet de loi permettra donc d’étendre cette sanction au-delà des frontières nationales.
Lors du débat parlementaire, la majorité s’est défendue de toute politique homophobe et a affirmé vouloir uniquement empêcher le recours aux mères porteuses et à la commercialisation du corps des femmes. Mais c’est une nouvelle étape dans la bataille menée depuis des années par l’extrême droite pour affirmer, avec le soutien de la hiérarchie catholique, « la défense de la famille naturelle ».
Libération, En Italie, les députés votent pour faire de la GPA un «délit universel». 26 juillet 2023
Dans l’hémicycle, la gauche d’Elly Schlein, secrétaire du Parti démocrate (PD) ouvertement bisexuelle, s’est fermement opposée à cette mesure LGBTphobe. Mais elle n’a pas su faire le poids face au vote massif de Fratelli d’Italia (le parti de Giorgia Meloni), de la Ligue de Matteo Salvini, de Forza Italia et de certains députés catholiques du centre.
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