L’heure n’est pas à la l’humour en ce lundi 4 avril au soir, dans le grand auditorium cannois, dont les lumières illuminent la mer.
Il faut dire que le programme diffusé ce soir, qui concourt au festival Canneséries, n’a rien de très drôle ni de très joyeux.
Il a tout d’un lanceur d’alerte, en revanche. Un appel résolument nécessaire à une heure où l’agriculture, sur nos terres, a l’air en péril.
Du moins c’est ce que nous avance Jean-Xavier de Lestrade, dans une série qui est certes fictive, mais semble avoir des enjeux bien réels.
Jeux d’influence : les combattantes, l’effrayante série de Jean-Xavier de Lestrade
Jean-Xavier de Lestrade est un Français bien connu des Américains. En 2002, il a en effet remporté l’Oscar du meilleur film documentaire pour son magistral Un coupable idéal, qui mettait le doigt sur un système policier américain raciste.
Aujourd’hui, et après avoir présenté sur Arte, en 2019, une première saison de Jeux d’influence, sur les pesticides qui gangrènent l’agriculture, le scénariste et réalisateur revient avec une seconde saison, encore plus effrayante.
Celle-ci s’ouvre sur des élèves de collège, en visite à Vitalia, une entreprise agricole, qui tombent dans les pommes. En cause, des produits chimiques dangereux, qui auraient empoisonné les enfants.
Claire Lansel, qui officie de nouveau comme journaliste, décide de mener l’enquête. Elle se rend directement chez les agriculteurs dont les bêtes sont malades à cause d’un grain plein d’antibiotiques fourni par Vitalia.
De son côté, Guillaume Delpierre essaie de composer tant bien que mal avec son nouveau rôle de ministre de l’agriculture, tandis que des manifestations éclatent dans le nord de la France, contre l’entreprise Vitalia.
Vitalia, quant à elle, manipule (dangereusement) son monde, pour continuer à faire des profits sur le dos des agriculteurs.
Beaucoup de points de vue différents, autant de protagonistes : Jeux d’influence, ou du moins ses 2 premiers épisodes, diffusés dans le grand auditorium Louis Lumière, à Canneséries, saisit par sa manière de naviguer entre plusieurs visions d’une même problématique.
Glaçante, cette série sous forme de scandale sanitaire vous fera réfléchir à deux fois avant d’ingurgiter ce que vous avez choisi, un peu à la va vite, au supermarché.
Car, sait-on jamais vraiment ce qu’on avale ?
Jean-Xavier de Lestrade, ou la maestria sérielle
Jean-Xavier de Lestrade est de ces réalisateurs qui enchainent les projets sans aucune anicroche
En plus des ses documentaires coups de poings, comme Un coupable idéal ou encore Soupçons : la dernière chance, il a également réalisé bon nombre de séries françaises, dont toutes gravitent autour d’enjeux sociaux forts.
Si ses intérêts portent souvent sur thématiques criminelles, c’est pour mieux dénoncer les pires tares de l’humain. Ce qu’il fait de nouveau à merveille dans cette saison 2 de Jeux d’influence, qui aura laissé ceux qui sont restés jusqu’au bout de la projection parfaitement pantois.
Précisons que beaucoup de spectateurs se sont levés et ont quitté l’auditorium — moins pour la dimension dénonciatrice du sujet de la série que, c’est certain, pour son rythme assez lent — sans doute épuisés par l’enchainement des projections.
Il n’en demeure pas moins que Jeux d’influence : les combatanttes est un excellent programme français, qui a le mérite de questionner nos habitudes de consommation.
Portée par la prodigieuse Alix Poisson ainsi que par Laurent Stocker, entre autres grands habitués de la télé et du cinéma français, Jeux d’influence : les combattantes n’a pas encore de date de sortie mais devrait débarquer sur Arte dans le courant de l’année.
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Crédit photo à la Une : Image tirée de Jeux d’influence via Canneséries
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