Article initialement publié le 12 juillet 2014
Savoir coder est un plus indéniable sur un CV, surtout quand on sait que le secteur du numérique, en situation de quasi plein emploi, peine à recruter alors que le taux de CDI y atteint les 93,4% (à titre de comparaison il atteint 86,6% pour les salarié·es du privé toute profession confondue).
Comment apprendre à coder ?
De plus avec seulement 27,4% des femmes employées, les madmoiZelles sachant coder et programmer peuvent profiter de réelles opportunités. Mais comment apprendre à coder ?
De plus en plus d’initiatives innovantes se développent :
- Des sites comme CodeCombat pour apprendre un langage précis, ici le JavaScript.
- Des écoles d’informatique et autres formations du supérieur. Vous pouvez vous pencher du côté d’EPITECH pour les écoles payantes ou de l’école, gratuite, intitulée 42 fondée récemment par Xavier Niel.
- Les formations offertes par des établissements en partenariat public-privé comme Simplon où des formations longues de 6 mois gratuites, voire rémunérées, sont dispensées sur des critères de motivation mais aussi de représentation (les candidatures féminines sont par exemple bien vues).
- Et bien sûr, les bouquins d’informatique plus traditionnels…
- …mais aussi les MOOCs spécialisés dans la programmation !
Quand les MOOCs tentent leur chance
Depuis quelque temps, le web a cependant pris en main un nouveau outil : les MOOCs. Ces cours en ligne construits pour être ultra-pédagogiques et didactiques te proposent d’apprendre gratuitement et en plusieurs semaines les bases du code.
Le plus célèbre, c’est bien sûr l’ancien Site du Zéro, OpenClassrooms qui édite également des manuels. En plus de cours très techniques pour apprendre à débuter avec Linux, améliorer la visibilité d’un site grâce à son référencement ou coder en PHP, il propose également des cours sur la « culture Web », et par exemple une formation au community management.
Un petit nouveau arrive à la rentrée pour lui faire concurrence via la plate-forme de MOOC par Orange : Solerni. Encore à ses débuts, elle propose une initiation à la « vie commune » sur Internet avec une sensibilisation à la protection des données, de la vie privée… Dès l’automne prochain, elle ouvrira sa nouvelle plateforme « décoder le code ».
À noter également l’estival mais payant « Cet été je code » qui propose en 8 semaines de parvenir à l’élaboration de son premier petit site Web pour une cinquantaine d’euros.
De son côté, Simplon propose une FOAD, formation ouverte à distance, pour 40 à 70€ par mois, avec des objectifs ambitieux revendiqués :
« Simplonline va beaucoup plus loin qu’un CLOM/MOOC et place d’emblée la barre très haut puisqu’il s’agit bel et bien de disposer des mêmes conditions de formation que les apprenants physique, mais en ligne et à distance, en français. »
Et pourquoi pas à l’école ?
C’est la question à la mode du moment : « Pourquoi ne pas apprendre, et pourquoi pas dès le primaire, aux enfants à coder ? ». Une députée UMP, Laure de la Raudière a déposé en juin dernier une proposition de loi visant à rendre l’apprentissage de la programmation obligatoire à l’école.
L’idée semble tellement évidente que certains organismes privés se sont lancés dans ce qui pourrait s’avérer être un commerce juteux. GleamCode par exemple propose sur Kiss Kiss Bank Bank un projet de tablette à grosse LED que l’on code pour voir s’illuminer le dessin de son choix.
Sollicité par divers acteurs du secteur, Benoît Hamon, ministre de l’Education Nationale, s’est dit favorable au développement des enseignements informatiques à l’école. L’idée, qui semble pleine de bon sens, est cependant loin de faire l’unanimité… Petite revue des arguments soulevés contre ce projet :
- Les langages informatiques évoluent trop vite et ceux (Python, PHP, etc.) appris par les enfants seront rapidement dépassés. Cette critique souligne surtout le manque de réactivité traditionnel de l’Éducation Nationale.
- Il faudrait plutôt insister sur des gestes simples de prévention comme apprendre aux enfants à protéger leur vie privée sur Internet, à réagir face au harcèlement informatique…
- La logique nécessaire à l’apprentissage du code informatique n’est pas vraiment le point fort des plus jeunes.
- Les programmes sont déjà surchargés.
- L’Éducation Nationale n’a pas les moyens de se payer un nombre suffisant de professeurs supplémentaires et les informaticiens les plus doués ne seront pas attirés par les salaires qu’elle peut proposer.
- La pédagogie vieillissante française (on apprend en cours, on applique à la maison) ne serait pas adapté à ces enseignements.
Il semblerait bien que l’apprentissage de l’informatique, à défaut d’être une question réglée, a le mérite de soulever le géant poussiéreux qu’est l’Éducation Nationale et le pousse à se remettre en question si celui-ci ne veut pas que des organismes privés ne prennent sa place, moyennement finances.
Et il y a urgence : en plus d’être une question d’éducation et de savoir, la question de l’éducation à l’informatique s’avérera être, avec le temps, une question d’égalité sociale !
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