Si vous avez dans votre entourage des gosses qui dès dix ans compartimentent leurs argent de poche comme des financiers aguerris et utilisent une carte bancaire, ne soyez pas surprise ! Autrefois oubliés de la numérisation des services bancaires, les enfants et ados sont aujourd’hui leur public privilégié. Ces futurs clients et clientes sont l’objet de toutes les attentions.
D’ailleurs, les nouveaux outils et l’innovation dans la banque ont changé les discussions et le rapport à l’argent de poche, c’est indéniable. Pour en savoir plus, Madmoizelle s’est entretenue avec Hélène Ducourant, sociologue de la consommation et maître de conférences à l’Université Gustave Eiffel à Marne la Vallée, et Alizée Scherer, ergonome chargé de recherche en éducation financière.
L’éducation financière est-elle possible grâce à l’argent de poche ?
Quelle est votre définition de l’argent de poche ?
Hélène Ducourant : Durant mes recherches dans le cadre de mon métier de sociologue, j’ai interrogé plusieurs familles issus de différents milieux sociaux. Nous avons découvert que l’argent de poche représente des pratiques diverses. On pourrait ainsi le définir comme des transferts familiaux de petits montants — c’est-à-dire que cela concerne aussi bien mamie qui donne de l’argent à Noël, la pièce de la petite souris, ou des parents qui font un transfert chaque mois à leur enfant étudiant.
Alizée Scherer : C’est généralement de l’argent physique, des pièces ou des billets. Il est souvent associé aux enfants et adolescents et sert à faire de petits achats, pas forcément réguliers.
À quel âge et à quelle fréquence pensez-vous qu’il faudrait commencer à le donner ?
Alizée Scherer : On sait qu’aujourd’hui, les premiers achats commencent entre 7 et 10 ans, on peut donc estimer qu’on peut donner des petites sommes à partir de 7 ans, qui augmenteront au fil du temps.
Est-il indispensable dans la construction de bonnes habitudes de consommation ?
Hélène Ducourant : Il y a mille et une raisons de donner de l’argent de poche à ses enfants, et l’éducation aux bonnes habitudes financières en est une parmi d’autres. Donner de l’argent peut aussi servir de récompense à un bon comportement, au travail fourni… On peut en donner simplement pour que l’enfant s’amuse, pour qu’il entre dans une culture adolescente qui implique de fréquenter des lieux de consommation comme les galeries commerciales aussi.
Alizée Scherer : Je ne pense pas qu’il n’y ait qu’une bonne façon de faire, ou que l’argent de poche soit obligatoire, parce qu’on peut très bien en discuter en famille et voir les parents faire. Mais je pense effectivement que ce sont les prémices pour comprendre comment fonctionne l’argent, comment on peut mettre de petites sommes de côté pour ensuite pouvoir s’acheter un jeu. Cela permet de se rendre compte que l’argent est une ressource limitée et de comprendre le mécanisme d’achat.
Comment le sujet devrait-il être abordé dans l’idéal par les parents ?
Hélène Ducourant : Au fur et à mesure, sous forme de petits conseils de gestion. Il faut pouvoir placer des barrières, un peu comme avec les tirelires que nous étions obligés de casser pour obtenir notre argent.
Les parents peuvent ainsi enseigner aux enfants à faire un budget, afin de leur montrer que ce n’est pas seulement avoir un petit carnet dans lequel on fait ses comptes, c’est aussi mettre à part l’argent en fonction de sa provenance et de sa destination, pour faire en sorte qu’il y en ait encore à la fin du mois.
Alizée Scherer : Quand on commence à donner de l’argent de poche, il faut que cela s’accompagne d’explications des concepts financiers : ce qu’est l’argent de poche, à quoi il peut servir… Maintenant, des applications pour les enfants se développent, proposant des contenus d’éducation financière sur l’argent numérique, car il est vrai que les enfants tendent de plus en plus à aller vers ce mode de consommation en ligne.
Comment apprendre à son enfant à être autonome dans la gestion de son budget ?
Pensez-vous que la dématérialisation de l’argent fait davantage prendre conscience de sa valeur ?
Hélène Ducourant : Dans l’étude Orange, qui concerne surtout les collégiens et lycéens, nous avons remarqué qu’ils recevaient des petits billets, mais aussi des virements. Pour ces jeunes qui ont été socialisés à l’argent de cette manière-là, l’argent placé en banque est un argent plus important, donc à épargner.
Je pense aussi qu’il y aura une certaine créativité des banquiers et des nouvelles start-up pour aider à séparer les sommes d’argent, à avoir des cagnottes, à avoir des projets, à avoir des comptes avec ses colocs… en résumé, tout un tas de nouvelles pratiques.
Alizée Scherer : Je ne sais pas si dématérialiser l’argent fait davantage prendre conscience de sa valeur, mais en tout cas, cela donne peut-être une autre valeur à l’argent, parce qu’on est dans une valeur d’immédiateté.
Cela permet de prendre plus rapidement conscience de l’impact de ses achats ou de son épargne ; par contre, payer avec un smartphone ou payer avec des billets ou pièces ne donne peut-être pas la même valeur à l’argent, on se rend moins compte des dépenses que l’on fait.
Le fait d’avoir une carte bancaire à l’adolescence permet-il de gagner en autonomie ?
Hélène Ducourant : J’ai eu l’occasion de rencontrer des parents qui recevaient des notifications dès que leurs enfants utilisaient leurs cartes de crédit. Je trouve donc cela drôle de dire que cela autonomise les enfants, alors que cela peut renforcer le contrôle des parents !
Ce qui est intéressant, c’est de voir comment les familles réinventent, avec ces nouveaux outils, des pratiques qui correspondent à leurs valeurs.
Alizée Scherer : Oui, je pense qu’une carte bancaire permet de prendre en autonomie, de savoir où on en est avec son argent, de ne pas avoir à demander aux parents une somme pour aller payer telle ou telle activité… C’est un objet physique qui permet d’être plutôt libre de ses achats et de ses choix.
Le fait de pouvoir se servir d’une application, par laquelle nous pouvons dédier des sommes à certains achats, permet-il vraiment de mieux gérer son budget ?
Hélène Ducourant : Oui, en faisant des sous-dossiers ou des cagnottes. Il y a plein de services à inventer pour faciliter ces petites choses. Après il faut voir comment les ados et les familles s’en saisissent…
Alizée Scherer : L’autonomie d’avoir son propre compte et sa propre carte bancaire doit obligatoirement être accompagnée des parents, dans ce sens, je pense qu’une application accessible par parents et enfants est une bonne chose.
Au niveau de la gestion du budget, l’application permet de cloisonner les budgets selon les achats souhaités, et donc de mieux savoir gérer son budget pour voir ses projets aboutir.
Observez-vous une différence de consommation depuis que l’argent est plus immatériel ?
Hélène Ducourant : Pour avoir discuté avec des adolescents durant la crise sanitaire à propos de leurs pratiques, ce que j’ai remarqué, c’est que le fait d’acheter plus en ligne leur faisait faire moins de petites dépenses, en fast-food ou en boulangerie par exemple. Ce budget était réaffecté, notamment vers les enseignes de fast fashion.
Par conséquent, il fallait en parler à ses parents — cela implique donc des pratiques de négociation et de verbalisation des achats qui ne sont pas les mêmes que quand l’enfant se rendait au centre commercial. On a donc vu des petits changements qui impliquent de nouvelles négociations.
Alizée Scherer : Cela montre bien le principe d’immédiateté de la jeune génération, les jeunes sont prêts à payer pour des services donnant accès à tout, tout de suite.
Lorsqu’on est étudiant et que l’on vit encore chez ses parents, on touche souvent des bourses mais également de l’argent de nos parents, idem quand on est jeunes actifs, auriez vous des conseils pour commencer à prendre l’habitude d’épargner ?
Hélène Ducourant : Je n’aime pas beaucoup ce mot… Peut-être faudrait-il le remplacer par l’idée de « stocker de l’argent pour faire des projets », et laisser de côté le mot épargne ?
Alizée Scherer : Apprenez à épargner dès le jeune âge et tout en vous faisant plaisir, prévoyez une trésorerie, aussi bien pour les dépenses imprévues (PC en panne, voiture à réviser…), que pour les projets à long terme. Pensez également à regarder régulièrement l’état de vos comptes via votre application bancaire — au moins deux fois par mois, en milieu et fin — car plus on laisse traîner un problème financier, plus il s’aggrave.
Enfin, n’hésitez pas à parler à des proches ou des parents, pour glaner des conseils, et aussi à lire des contenus financiers, beaucoup sont aujourd’hui accessibles aux jeunes et simples à comprendre.
Mettre des mots sur les nouvelles pratiques liées à la numérisation de l’argent de poche est bénéfique pour les enfants et leurs parents
Toutes ces nouvelles pratiques et innovations numérique ont profondément changé le rapport à l’argent de poche.
Pour les enfants, adolescents et jeunes adultes, elles engendrent un changement dans ses habitudes de consommations. Pour les parents, cela permet d’encadrer plus clairement les dépenses grâce à des applications sur lesquelles ils reçoivent des notifications en temps réel comme avec celle du Pack Premium Orange Bank. Mais petit à petit, cela peut aussi mener à des discussions autour de l’éducation financière plus poussées.
D’après les deux expertes, il n’est pas directement prouvé que recevoir de l’argent de poche dès l’école primaire permettra réellement de conscientiser la valeur de l’argent plus vite, ou d’apprendre à mettre de l’argent de côté plus tôt. Mais apprendre à se familiariser avec ce type d’outils est un avantage qui servira tout au long de sa vie !
Les services bancaires ainsi que l’argent comme le reste, tend à se numériser, alors autant prendre de bonnes habitudes dès le plus jeunes âges. Cela pourra peut-être même créer des vocations, on ne sait jamais…
Orange Bank, le partenaire de cet article, propose une offre bancaire dédiée à toutes les familles, le Pack Premium. Il permet aux enfants, dès 10 ans, d’apprendre à mettre de l’argent de coté et aux ados jusqu’à 17 ans, d’être accompagnés en toute sécurité sur le chemin de l’autonomie.
Les avantages du Pack Premium pour toute la famille :
Pour les ados de 10 ans à 17 ans :
- jusqu’à 5 cartes bancaires
- 1 App adaptée
- Des tirelires pour mettre de l’argent de côté
Pour les parents :
- 1 carte Premium
- 1 App pour tout gérer
- Pilotage complet et paramétrable
des comptes utilisés par les enfants.
Pour un proche des parents :
- 1 carte Premium offerte
En plus avec le Pack Premium, toute la famille bénéficie des avantages de la carte Premium, le top de la banque mobile :
- Élue meilleur application bancaire 2022
- Solde en temps réel
- 0 frais cachés, 0 frais de tenue de compte.
- Paramétrage des notifications
- Envoi et demande d’argent instantanés par SMS
- Gestion et visualisation de son budget en un coup d’œil
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Crédit : Monstera / Pexels
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