On le dit et on le redit : Pokémon Go n’est pas juste un nouveau jeu vidéo. C’est un phénomène à part entière qui intéresse même celles et ceux qui ne sont pas forcément des gameur•ses à la base. Il était donc évident que quelqu’un penserait à créer un service de rencontre pour dresseur•ses Pokémon.
Le truc, c’est que cette idée qui part sans doute d’un bon sentiment (et du besoin de gagner de la thune) pose plusieurs problèmes. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.
A-t-on vraiment besoin d’un service pour ça ?
Pokématch applique le concept de Tinder à Pokémon Go : l’appli repère les dresseur•ses Pokémon autour de vous, et vous permet de valider si la personne vous plaît ou de passer si elle ne vous plaît pas. D’une certaine façon, on chasse les Pokémons et l’âme sœur en même temps.
Ce service mise donc sur la proximité pour vous permettre de rencontrer quelqu’un qui vous plaît et qui partage la même passion que vous. Sauf qu’il y a un hic : on peut bien se débrouiller tout•e seul•e.
Quand on s’interrogeait sur la dimension sociale de Pokémon Go, beaucoup de lectrices nous ont raconté leurs histoires de rencontres avec d’autres joueur•ses, certaines précisant qu’elles étaient pourtant plutôt timides.
Tant qu’on n’est pas team Instinct, ça va
Alors pourquoi s’embêter à passer par une appli « spéciale drague » ? Le jeu invite déjà à la rencontre, rien que parce qu’on constate qu’on partage une passion avec son voisin/sa voisine de banc public. Et je ne parle pas de rencontre « pour pécho
» mais simplement de discussion amicale autour d’un jeu cool.
La drague partout, tout le temps
C’est l’autre problème de ce type d’initiative : pourquoi tout réduire à de potentielles rencontres amoureuses ? Le simple fait d’ajouter une dimension drague à Pokémon Go a de quoi m’énerver un peu.
Parfois, la drague, c’est plutôt pénible : dès qu’on est dans une situation de loisir, les gens pensent qu’on est potentiellement abordable et ouvert•e au flirt. Ce serait bien, pour une fois, d’avoir un loisir qui n’invite pas à la séduction.
Et puis bon, on sait pas sur qui on peut tomber…
Pokémon Go a un côté nostalgique. On est tou•tes des gamin•es qui courent dans un parc pour choper un Pikachu, on se remémore ces soirées passées sous notre couette avec une vieille version du jeu et notre console portable…
Pokédates est aussi un site de rencontre via Pokémon Go : il s’agit en fait d’un service déjà existant, Project Fix Up, qui a été adapté spécialement pour les dresseur•ses Pokémon. Ici, on donne quelques informations sur qui on est et comment on joue, ainsi que sur nos habitudes de sorties pour aller chasser.
Les petites mains derrière le site s’occupent alors de nous trouver le ou la partenaire idéal•e : un rendez-vous est donné à un Pokéstop, et vous n’avez plus qu’à vous y retrouver pour jouer ensemble. Le site fait payer vingt dollars le rendez-vous, du coup pas sûr que le concept ait beaucoup de succès !
Les deux services assurent qu’ils peuvent aussi être utilisés pour trouver de simples potes pour jouer, mais l’idée est là quand même : les deux applis sont avant tout présentées comme des services de dating, et c’est en cela que selon moi, c’est problématique.
Tout•e seul•e, c’est moins drôle
Avoir des potes avec qui discuter du jeu et sortir jouer, c’est génial : le sujet de discussion est intarissable, les promenades deviennent super excitantes et en plus, bientôt, on pourra même échanger nos Pokémons.
Je peux donc comprendre le problème de celles et ceux qui vivent dans un milieu pas très geek et qui n’ont personne avec qui jouer.
L’idéal serait encore un site ou une appli permettant de former des groupes pour jouer en fonction de la team, des horaires, des habitudes de jeu… sans qu’il y ait d’ambiguïté ! Parce qu’effectivement, ce n’est pas toujours évident d’aborder des gens qu’on ne connaît pas, même quand on voit qu’on est en train de jouer au même jeu.
Et au final, si la romance doit naître, ça se fera naturellement, et c’est pas mal de pouvoir dire « On s’est rencontré•es en chassant le même Leviator » !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
(Et pour ceux qui n'ont pas Facebook, peut etre que certains de ces groupes sont ouverts et accessibles sans avoir de comptes, au pire les créateurs de ces groupes ont aussi des site/blogs qui reprennent l'actualité de la page et qui permettraient de se tenir au courant malgré tout ? )