Comme tu as pu le remarquer, le tatouage est arrivé en force sur madmoiZelle. Les Street Tattoos nous permettent de faire des portraits de tatouées, on essaie de te tenir au courant de l’actualité du milieu et je ne vais pas tarder à lancer des portraits de tatoueurs, histoire de te faire découvrir des artistes talentueux.
Cette fois-ci, j’ai envie d’aller encore plus loin, et, à la demande d’une madmoiZelle, j’ai pensé que ce serait vraiment intéressant de se pencher sur le quotidien des personnes adeptes des « modifications corporelles » et sur leur(s) façon(s) de « vivre avec ».
Bref, je veux crouler sous les histoires et les avis !
Car c’est vrai, modifier son corps c’est l’embellir pour certain-e-s, le mutiler pour d’autre. Même si le tatouage et le piercing se répandent de manière plutôt croissante, il n’est pas rare de faire face à des réactions plus ou moins vives de la part de son entourage.
Les réactions de proches
« C’est moche », « Pourquoi t’as fait ça ? », « Tu ne pourras plus jamais être mannequin » (c’est vrai, si il n’y avait que ça hein), « Cache-moi ça pour la photo
», « Pourquoi tu t’abîmes ? »… Peut-être que tu as entendu ce genre de propos pas très sympathiques dans la rue, chez tes parents ou lors d’une réunion de boulot. Ou peut-être que tu les as déjà prononcés devant une personne tatouée et/ou piercée. Dans tous les cas, si tu te reconnais (un peu, beaucoup, passionnément), ton avis m’intéresse !
Cachez-moi cette encre que je ne saurais voir !
Le milieu professionnel
Dans le monde professionnel, les « originalités » trop prononcées peuvent être l’objet de plusieurs formes de discrimination. Dans certaines branches, il est parfois jugé préférable de mettre une chemise à manches longues pour cacher des tatouages sur ses bras, de retirer ses piercings jusqu’au soir, etc.
Certain-e-s n’hésitent pas à renoncer à un tatouage à cause d’un job, d’autres en retirent carrément au laser pour avoir accès à un certain poste. L’apparence forge la première impression, et comme le disent les recruteurs : elle est souvent la bonne. Forcément, si ta DRH a horreur des modifications corporelles et que tu as un anneau dans le nez, c’est mal barré…
On a besoin de toi !
Moi-même percée et tatouée, j’aurais pu raconter ma vie en long, en large et en travers mais ça n’aurait pas vraiment été intéressant (j’écrirai mon autobiographie un jour, ne crains rien). Ce que je veux c’est que tu me parles de ta vie, de toi, de ta soeur ou de ton cochon d’Inde (à condition qu’il soit déjà passé sous une aiguille, ce qui est fort peu probable, mais bon). Pour écrire ce papier assez conséquent sur la place des modifications corporelles dans la société de 2014, j’ai besoin de ton avis !
Si tu manques d’inspiration voici quelques pistes que tu peux creuser (mais bien entendu tu peux développer ou envoyer valser certains points s’ils ne te parlent pas) :
- Tu es tatouée/percée et tu as ressenti un changement dans la façon ton entourage te perçoit, perçoit ta façon de vivre, de penser…
- Tu es tatouée/percée et tes proches (amis, famille, petit-e ami-e) ont eu une réaction plutôt violente, ou n’ont vraiment pas compris ce choix.
- Tu es tatouée/percée et tout le monde s’en fiche.
- Tu es tatouée/percée et tu n’arrives pas à trouver un boulot, et/ou tu as déjà été licenciée à cause de ces modifications corporelles.
- Lors d’un entretien d’embauche, tu es plutôt tentée de cacher tes tatouages/piercings.
- Au contraire, tu préfères annoncer direct que tu en as et que tu n’es pas prête à t’en séparer/les cacher.
- Tu n’es pas tatouée/percée et tu es tout à fait contre cette idée. Pourquoi ?
- Tu as toujours déconseillé à ton entourage de se faire tatouer/percer car tu as peur des discriminations.
- Tu ne veux pas te faire tatouer/percer à cause de la peur des discriminations et/ou des remarques envers ton image.
Là, ça ressemble à un appel à témoins de Confessions Intimes, je te l’accorde, mais juré-craché ce sera pas le même délire !
Je compte sur toi pour m’écraser sous les mails. Je suis préparée psychologiquement, tu peux y aller. Go.
Les Commentaires
Je suis tatouée et piercée. J'ai deux lobes, j'ai eu le nostril et désormais j'arbore fièrement un industriel et un labret centré vertical. J'ai un tatouage sur chaque poignet.
A mes cinq ans, j'avais déjà demandé à ma mère de me faire percer les lobes. J'en ai fais deux autres à mes 12ans.
Puis j'ai eu un nostril en troisième. Mes parents ont eu du mal à m'autoriser à le faire (ce que je peux comprendre vu l'âge que j'avais). J'ai fais mon indus à mes 17ans avec mes sous pour mon noël, ma mère m'a accompagnée, mon père m'avait donné l'autorisation, mais ne supporte pas l'idée que la cicatrisation me faisait mal "si tu as mal, tu l'enlèves!" ... Puis à mes 18 ans j'ai quitté le cocon famillial, et avec mon argent encore je me suis fait mon labret. J'ai seulement envoyé un texto à ma mère pour lui dire, elle m'a répondu que je faisais ce que je voulais. J'ai laissé la surprise à mon père qui a réagi de façon différente de ma mère. Il a comparé ça à de la mutilation, que je faisais n'importe quoi etc...
Puis à mes 19ans, très récemment, je me suis fais tatouer sur l'intérieur de mes deux poignets. Ma mère était là quand je me suis fais tatouée (elle s'est également fait tatouée ce jour-ci) , et mon père n'est absolument pas au courant.
Je n'ai pas de problème d'acceptation avec ma mère, elle est tatouée et piercée, elle aime pas certaines choses, mais vu que je reste dans le "sobre" pour elle, et elle sait bien que si je veux faire quelque chose, je le ferai quoi qu'il arrive. Mon père, même s'il est tatoué, a beaucoup de mal avec ça. Mon entourage est très "prout prout" et n'aime vraiment pas les modifications corporelles, ma grand mère est excentrique et adore mon piercing à la lèvre... Ma tante "préférée" est compréhensive vu que ma cousine lui fait subir les mêmes choses.
Mes amis ne m'ont jamais fait de réflexion, mon patron se contre-fiche (et même aime bien) mes piercing.. Mon copain ne s'en plaint pas non plus. Les gens dans la rue sont quant à eux bien plus durs, et moi aussi on se permet de prendre mes poignets pour observer mes tatouages, et j'ai déjà eu quelques personnes qui insistaient pour leur signification... Non, je la donne si je veux, quand je veux. C'est mon corps.