Sorti en 2013, le premier volet de la saga American Nightmare, créé par James DeMonaco, lançait un concept suffisamment réaliste pour glacer le sang de millions de spectateurs…
Et donner des idées à de petits blagueurs, en France.
American Nightmare, de quoi ça parle ?
L’Amérique est gangrenée par la criminalité, et les prisons débordent.
Le gouvernement décide alors d’innover en inventant la Purge.
Pour « nettoyer » son pays, il autorise ses habitants, une fois par an, pendant 12 heures (en pleine nuit of course, c’est un film d’horreur), à massacrer qui ils veulent.
Tous les crimes sont permis, même celui de tuer.
Le but ? Exorciser les citoyens et citoyennes, leur permettre de déchaîner leur violence. Puis de redevenir de gentils petits agneaux. Ainsi, l’Amérique descendrait en-dessous de 1% de criminalité, le reste de l’année.
Chacun est libre de tuer son voisin sans aucune raison, de couper la tête de son patron ou d’aller bastonner des personnes précaires, en toute simplicité.
C’est la jungle, quoi. Une jungle hostile où l’on aime à assassiner son prochain.
Les volets 2, 3 et 4 s’intéressaient à l’action « de la rue » où la chasse-à-l’homme a lieu. L’horreur est là, et elle cavale sur les trottoirs.
Bref, la Purge, ça fout les frissons. Et comme toute bonne dystopie, cette histoire était censée rester… une dystopie.
Mais ça, tout le monde ne l’a pas entendu de cette oreille…
Un appel à « la Purge » lancé en France
Lundi 29 octobre, un homme a été placé en garde à vue. Son délit ?
Avoir
appelé au lancement d’une « Purge », notamment contre des policiers, le soir du 31 octobre, c’est-à-dire pendant Halloween.
Relayé sur Snapchat, l’appel s’est propagé jusqu’à devenir viral.
Tu veux le voir ? Le voici :
https://twitter.com/Alternative_PN/status/1056845267847340033
Dedans, il est donc possible de lire un appel à la violence, des encouragements à se parer de noir et de masques pour entre autres brûler des voitures, voler des scooters et s’en prendre aux forces de l’ordre à l’aide de différentes armes.
Sauf que notre Jean-Claude, qui à l’origine ne voulait selon ses dires que « faire une grosse blague », a oublié un point essentiel :
« Ce que tu postes sur Internet influence de vrais gens, tes propos vont être pris au sérieux, et tu vas devoir assumer les conséquences de tes actes. »
Internet, c’est aussi la vraie vie, eh oui !
Quelles suites pour l’instigateur de l’appel à « la Purge » ?
Logiquement, cette « blague » a eu des conséquences très sérieuses.
Jean-François Papineau, directeur départemental de la sécurité publique de l’Essonne, a déposé plainte contre l’instigateur de l’appel, pour « provocation à la violence ».
De plus, Christophe Castaner, Ministre de l’Intérieur n’a pas tardé à réagir, notamment sur Twitter, où il explique :
https://twitter.com/CCastaner/status/1056927555008323585
Il poursuit :
https://twitter.com/CCastaner/status/1056927557835243521
Mais le jeune homme à l’origine de cet appel a également son mot à dire, et s’est d’ailleurs empressé d’éclaircir la situation.
Le Grenoblois de 19 ans se serait en effet rendu de son plein gré au commissariat pour préciser le caractère humoristique de ses messages.
Une blague qui n’a pas eu l’air de trop faire rire les policiers : le jeune homme a été placé en garde à vue.
Voilà ce qu’en dit le principal concerné :
https://twitter.com/AissaAskip/status/1056872743289978881
Quelles ont été les conséquences de cet appel à la Purge ?
Le jeune homme s’excuse pour cet appel à la violence, supposé n’être qu’une grosse boutade.
Mais la vanne semble avoir eu une vraie résonance puisque des incidents qui pourraient être liés à cet appel ont été relevés.
Des policiers ont notamment été attirés dans ce qui ressemble à un guet-apens dimanche soir, à Corbeil-Essonnes, suite à l’incendie de trois véhicules. Les voitures des forces de l’ordre auraient été caillassées lors de ce guet-apens.
Comme quoi l’aspect « blague » n’a pas été compris par tout le monde, et pour cause : il n’est pas clairement indiqué.
Appeler à la violence « pour rire », pas sûre que ça soit une bonne idée. Tout comme croire qu’Internet est une zone de non-droit !
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