Quand j’étais petite, je croyais que l’antisémitisme, le racisme et le sexisme, ça appartenait au passé. Que le monde avait évolué.
L’actualité ne cesse de mettre des taquets à la naïve enfant que j’étais.
L’antisémitisme vise une étudiante en médecine
C’est totalement ébahie que j’ai fait défiler l’article d’Europe 1 qui relaie la parole de Rose (prénom modifié), étudiante à la fac de médecine de Paris-13 et victime d’antisémitisme.
La jeune femme, 20 ans au compteur, est en deuxième année. Et elle témoigne d’une véritable vendetta antisémite menée par un groupe d’élèves, avec elle pour cible.
Des « blagues » sur la Shoah qui ne passent pas, qu’elle dénonce. Des saluts hitlériens. Des lancers de kippa. Toujours la même odieuse justification : « c’est de l’humour ».
De l’humour, toujours, quand « Rose » est victime de menaces : si elle vient au week-end d’intégration, elle sera « trashée ». Week-end renommé officieusement « Auschwitz 2019 ». Ou « les nazis contre les juifs ».
L’hallu ne s’arrête pas. « Rose » explique que ce groupe tient un classement des juifs et juives de leur promotion. Avec des « niveaux » indiquant leur implication dans le judaïsme et la communauté.
Les informations sont corroborées par des captures d’écran auxquelles Europe 1
a eu accès. L’avocat de la jeune femme soutient ses dires.
L’étudiante en médecine victime d’antisémitisme lance l’alerte
« Rose » a saisi la Justice, pour ne plus vivre dans la peur, pour que ces agissements cessent, pour pouvoir étudier en paix.
La direction de la fac, alertée par la plainte a immédiatement pris l’affaire au sérieux, convoqué l’étudiante ainsi que le groupe concerné et les profs en charge du week-end d’intégration (pour le moment suspendu).
Mais si la direction la soutient, « Rose » est isolée, indique toujours Europe 1 : elle est « qualifiée de traître, de cancer de la promotion ». Peu d’élèves sont de son côté.
La petite fille que j’étais est atterrée. En France, en 2018, une étudiante a peur d’aller en cours. Parce qu’elle est juive.
L’antisémitisme au cœur de l’actualité
Cette histoire me parvient au surlendemain d’un évènement tragique, marqué lui aussi du sceau de l’antisémitisme.
Ce 27 octobre 2018, aux États-Unis, à Pittsburgh, un dénommé Robert Bowers a fait irruption dans une synagogue, en plein service. Il a mitraillé les fidèles en scandant « tous les Juifs doivent mourir ».
L’homme a été appréhendé. Il a fait 11 victimes — c’est l’attaque antisémite la plus meurtrière de l’Histoire du territoire américain.
Mon cœur se serre devant ces deux actualités qui me forcent à regarder en face l’antisémitisme, la haine qui repousse, qui menace, qui tue.
J’envoie à « Rose » tout mon soutien, elle qui ne demande qu’à étudier, pour avoir enfin un métier dans lequel elle soigne des gens. Elle qui n’est victime que parce qu’elle est juive, tout comme les personnes assassinées à Pittsburgh.
Je vous laisse avec les mots de Joann Sfar, il en parle mieux que moi.
À lire aussi : Ginette, 93 ans et rescapée des camps, raconte son passé bouleversant dans Nos Aînés
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
Antisémitisme= acte visant le non respect du peuple juif
Anti-judaïsme= actes visant le non respect de la religion juive, tout simplement
Genre quelqu'un qui capture un gamin parce qu'il est juif et qui demande une rançon à ses parents parce que comme ils sont juifs ils ont forcément de l'argent donc ils peuvent payer= anti-sémitisme
Mais quand une personne ne respecte pas le fait que tu sois juif et que tu refuses de manger du porc mais que tu as aucun mot à dire parce que c'est l'adulte et toi le gamin= anti-judaïsme.