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Actualités mondiales

Tu vois des pubs anti-IVG sur Facebook ? Ce n’est pas un hasard

Les associations anti-avortement utilisent les publicités Facebook ciblées pour répandre de fausses informations au sujet de l’IVG.

Mise à jour du 12 juillet 2018

Les anti-IVG n’ont de cesse de faire preuve d’inventivité dans leurs campagnes, c’est au moins une chose que je ne peux pas leur retirer.

Nous t’avions déjà parlé du faux numéro vert et des faux sites Web dont le but est de décourager les femmes qui y font appel de recourir à une IVG (à lire plus bas).

À présent, il semblerait que la partie se joue aussi sur les publicités Facebook.

Des pubs d’associations anti-avortement sur Facebook

C’est en lisant un article des Décodeurs du Monde que j’ai découvert la dernière stratégie des anti-IVG.

Alors qu’il n’était plus possible de faire de la publicité pour de tels contenus via Google (lire ci-dessous), les militants et militantes anti-choix continuent à utiliser leur page Facebook, intitulée IVG : vous hésitez ? Venez en parler !

À l’heure où j’écris ces lignes, la page compte plus de 84 000 likes. Son contenu ? Des témoignages de femmes, jeunes, ayant eu recours à l’avortement.

Lesdits récits sont illustrés par des photographies, renforçant leur crédibilité, cependant les Décodeurs

affirment que celles-ci « sont la plupart du temps issues de banques d’images ». Ils assurent également :

« Elles étaient associées aux mots-clés suivants « adolescente en dépression », « adolescente en pleurs » ou encore « maux de tête ». »

LE MESSAGE SERAIT-IL QU’AVORTER DONNE MAL À LA TÊTE ?

Pour avoir plus d’informations, je t’invite à lire directement l’article des Décodeurs.

Des posts Facebook anti-IVG soigneusement ciblés

Ces posts sont sponsorisés, et c’est là que Facebook et son algorithme interviennent. Le réseau social permet de choisir de cibler expressément un genre et une classe d’âge.

Ici, les messages sont donc adressés en priorité… aux jeunes femmes.

À travers les témoignages sponsorisés, la page Facebook diffuse un message suggérant que l’IVG serait à l’origine de troubles mentaux, serait forcément un traumatisme…

Il s’agit une fois encore d’une grande campagne de désinformation de la part des militant·es anti-choix.

Que faire contre les posts anti-avortement sur Facebook ?

Si un des posts sponsorisés de cette page apparaît dans ton fil d’actualité, il est possible de le signaler à Facebook.

Pour ce faire, tu n’as qu’à cliquer sur les points de suspension en haut à droite de la publication, puis sur « Signaler la publicité ».Capture d’écran 2018-07-12 à 10.58.44

Tu n’as ensuite plus qu’à suivre les indications données par Facebook.

Focus sur les anti-IVG

Mise à jour du 7 décembre 2016

En 2012, Sophie Riche avait déjà testé le numéro vert d’un certain site relatif à l’IVG, trrrrès bien référencé sur Google, et elle vous en parlait ici (voir ci-dessous).

En 2016, malheureusement, ce site et d’autres perdurent, en masquant leurs intentions antichoix : entraver l’accès à l’information objective (et factuellement exacte !) sur l’avortement, en France. 

Alors que le Sénat débat ce 7 décembre d’un article sur le délit d’entrave numérique à l’IVG qui vise à les contraindre à annoncer leur position anti-IVG, les Décodeurs du Monde se sont attachés à en examiner les origines ainsi que l’identité de ceux qui se cachent derrière.

Leur enquête a mené à une association, SOS-Détresse, et à un couple de militants catholiques qui en assurerait la gestion : Marie et René Sentis, qui n’ont pas été très enclins à dévoiler des informations…

« Qui sont ces écoutants ? Mme Philippe reste floue sur le sujet. Son service compterait une vingtaine de personnes.

Elle parle de « trois gynécologues », d’une vingtaine de psychiatres, dont elle assure qu’ils sont formés « tous les deux mois ». Ils sont bénévoles et répondent de chez eux. »

Pour lire la suite, rendez-vous sur Le Monde, chez Les Décodeurs.

Les anti-avortement sur Facebook

Mise à jour du 22 février 2016

Les anti-IVG continuent d’utiliser leurs méthodes trompeuses. La preuve avec cette publication qui nous a été signalée par Morgane, une lectrice (merci à elle).

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La vigilance reste de mise : informez-vous, informez les gens autour de vous, utilisez en priorité le site officiel du gouvernement pour vous documenter sur l’IVG, et n’oubliez pas l’option Planning Familial : on y trouve toujours de bons conseils, des personnes à l’écoute et surtout du respect !

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La désinformation sur l’IVG est interdite par la loi

Mise à jour du 20 janvier 2014

Le projet de loi égalité hommes-femmes, examiné à partir de ce lundi par l’Assemblée Nationale, pourrait punir la désinformation sur l’avortement.

Un amendement propose d’étendre le délit d’entrave à l’IVG à ceux faisant obstacle à l’information.

Mise à jour du 14 janvier 2016

La loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes punit effectivement le délit d’entrave à l’IVG, en incluant le fait de fournir une information biaisée, fausse ou incomplète.

Les manœuvres décrites ci-dessous peuvent donc désormais être punies de deux ans d’emprisonnement et de 30 000€ d’amende.

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De nouvelles mobilisations des anti-avortement sur Internet

Mise à jour du 10 mai 2013

Alors que le gouvernement n’a, à ma connaissance, toujours pas lancé le site qui contrerait dans les résultats Google les pages anti-avortement (IVG.net est actuellement premier ou deuxième dans les pages de résultats Google), un nouveau site vient de voir le jour : avortement.net.

Le site est partagé sur Facebook avec une petite introduction plutôt claire sur ses intentions : l’objectif est de multiplier les sources pour permettre aux anti-IVG de rester en tête des résultats sur le fameux moteur de recherche (« au maintien du site bien visible dans le top 3 de Google, et permettra ainsi de SAUVER des mères et des bébés »).

Prudence, donc, et on ne vous le dira jamais assez : tournez-vous vers le planning familial le plus proche de chez vous en cas de besoin d’informations.

Parce qu’avortement.net n’a pas l’air très motivé à vous rassurer si vous souhaitez avorter :

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La nouvelle stratégie des anti-IVG

Article initialement publié le 1er mars 2013

Une enquête de l’AFP, reprise par Le Figaro, fait largement parler d’elle depuis quelques jours.

On y apprend que certains centres d’écoute spécialisés dans l’IVG, dont les sites Internet qui ont l’air très officiels, délivrent en réalité des messages négatifs sur l’avortement.

Ils ont une façon très particulière de conseiller ceux et celles qui sont un peu perdu·es et souhaitent trouver une oreille compatissante pour les aider à y voir un peu plus clair, ou du moins pour les écouter.

On s’attend à y trouver des bénévoles qui doivent prêter une oreille attentive et donner de bons conseils.

Oui mais voilà : certains de ces centres d’appel font preuve de partialité, bien que rien ne laisse présager sur leurs sites que la conversation téléphonique sera dirigée insidieusement vers un rejet de l’avortement.

Il s’agit de certains centres, et pas n’importe lesquels : deux d’entre eux sont sur la première page de résultats Google quand on tape « IVG » dans la barre de recherche. Un gros boulot de référencement.

ivg-premiere-position-googlePremier sur 8 millions de résultats. Devant Wikipédia. Chapeau.

Pour nous faire une idée plus précise, nous avons donc décidé de cliquer sur le premier – ivg.net – et d’appeler le numéro vert pour entendre le genre de conseils qu’on peut y recevoir.

J’ai dit que j’étais mineure, lycéenne en 1ère, que j’étais depuis trois mois avec mon copain d’à peu près mon âge, que j’étais enceinte.

Avec ma conseillère, on a commencé par faire le calcul : j’ai raconté que j’avais toujours mes règles en milieu de mois et que je les avais eues pour la dernière fois mi-janvier, qu’inquiétée par mon retard et des symptômes du type nausées et durcissement mammaire, j’avais fait un test urinaire et qu’il s’était avéré positif. 

Ma conseillère a fait le calcul : je pouvais être enceinte d’au maximum 5 semaines.

Tâter le terrain des anti-IVG

Elle m’a alors demandé si j’avais autour de moi des connaissances qui avaient déjà eu recours à l’IVG. J’ai prétexté que non.

Si j’en avais parlé à mon copain : j’ai répondu que non « de peur qu’il me quitte ».

Après m’avoir demandé un bref topo sur ma situation (en quelle classe j’étais, si je m’entendais bien avec mes parents, pourquoi je ne leur en avais pas parlé, si j’avais pour projet d’avoir des enfants avec mon mec…), elle a pris le temps de la réflexion, une longue pause, avant de me dire :

« S’il suffisait de dire « prenez cette pilule », ce serait trop simple, il me faut le temps de la réflexion ».

Voici le reste de la conversation. 

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À lire aussi : Mon gynéco anti-IVG m’a fait croire que je n’étais pas enceinte

Le grand entretien

Pour ne pas entretenir la désinformation, vous trouverez des points fact checking sur les propos les plus surprenants.
En parallèle, j’ai également appelé Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning Familial, pour avoir son point de vue sur certaines affirmations.
Ne voyez pas ses interventions comme une réponse aux faux sites officiels sur l’IVG, mais bel et bien comme des réponses à mes questions.

La conseillère : Quand vous avez su que vous étiez enceinte, ça vous a fait quoi ?

Moi : Ça a été super dur, parce que je suis beaucoup trop jeune pour avoir un enfant, que je ne me sens pas prête et que j’envisage de ne pas le garder. Enfin, je voulais savoir comment ça se passait, du coup.

– Et par rapport à l’IVG, en soi, ça vous fait quoi quand vous y pensez ?

– Si ça me faisait rien, je serais tranquille en fait, j’irais et puis voilà. Ça me rend triste, parce que je ne sais pas si je vais bien le gérer, si je vais m’en remettre, je ne veux pas des enfants tout de suite.

– Votre peur, c’est de ne pas vous en remettre, mais à quel point de vue ?

– Niveau psychologique. Je pense que ça peut laisser des traces, mais qu’on peut s’en remettre. C’est une épreuve dans la vie mais en même temps tout le monde va en vivre, des épreuves.

– Ce que je peux vous apporter comme complément là-dessus, sur les épreuves, c’est que oui, bien sûr, on en a tous, et habituellement, elles sont indépendantes de notre volonté, ce sont des choses que la vie nous apporte, on n’a pas le choix de faire avec. Là, ce qui rend la chose difficile, c’est que vous avez un choix qui se fait devant vous : de le garder ou de le supprimer.

C’est ce choix qui va être difficile à porter. C’est la même différence qu’entre quelqu’un qui perd un enfant en bas-âge dans son sommeil par exemple et une IVG où c’est vous qui décidez d’arrêter la vie de l’enfant. Au niveau psychologique, je sais pas si vous voyez la différence.

– Alors imaginons que je sois enceinte de, je sais pas, un mois, est-ce que c’est un enfant quand même ou…

– Alors, c’est un enfant, bien sûr. Vous pourriez avoir une grossesse qui remonte au dernier week-end de janvier, ça voudrait dire que là, vous en êtes déjà à la cinquième semaine. Je vais vous dire à quoi ça correspond (elle fouille dans ses affaires) : ce qui est sûr, c’est qu’à trois semaines, le coeur bat déjà. On peut avoir l’illusion que c’est un noyau de rien du tout, mais si vous êtes perdue, c’est justement parce que ce n’est pas ça, sinon, ça ne vous ferait rien (elle fouille à nouveau).

À la cinquième semaine de grossesse, l’embryon mesure entre 7 et 11 milimètres. Il pèse déjà environ un gramme. Y a des débuts de jambes qui commencent à émerger. Les membres supérieurs sont nettement plus développés déjà. La mesure se fait à l’échographie. Il y a déjà l’ébauche de son visage qui en train de se former avec la bouche et les yeux et on commence à voir aussi les oreilles (pour le moment, c’est deux petites fentes).

Fact checking : sur Internet, à 5 semaines de grossesse, l’embryon mesure entre 5 et 7 millimètres.

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– Ouais alors c’est pas un grain de riz, quoi. 

– Non : d’ailleurs vous ne m’avez pas dit que vous attendiez un grain de riz. Rien que la façon dont on parle est significative. C’est pas « Je suis contente donc j’attends un enfant, je suis pas contente donc j’attends un grain de riz ». Ce serait trop facile.

Mais dans les conséquences, qu’on soit content ou pas, ça change rien. C’est-à-dire qu’à partir du moment où vous vous sentez perdue, c’est qu’il y a autre chose qu’un grain de riz, que c’est pas une verrue plantaire qu’on va vous enlever et voilà, on va y penser trois mois et être un peu triste et après c’est bon. Non.

Dans cette décision effectivement, ce qui va être atteint, c’est votre rôle de femme. C’est votre maternité elle-même qui va être atteinte. Et dans votre corps (parce que bon, ça ne fait pas du bien sur tout ce qui est appareil génital de passer par une IVG médicamenteuse ou pas). Est-ce que c’est évident pour vous ou est-ce que je vous l’explique davantage ?

– Je veux bien des précisions s’il vous plaît.

« L’important, c’est de prendre son temps, parce qu’une fois que c’est fait, c’est trop tard. D’accord ? »

– Sur le plan physique, il y a soit l’IVG médicamenteuse, soit par aspiration. Si c’est une IVG médicamenteuse, c’est 5 semaines au plus tard après le début de la grossesse. Alors comme vous, vous êtes déjà – on peut l’estimer en tout cas – à la 5ème semaine, a priori ce sera impossible (il faut avoir un rendez-vous, passer une échographie, en plus de la semaine de réflexion…).

Plutôt que de se précipiter dans la décision, mieux vaut se dire bon, tant pis, j’ai toujours la solution de l’IVG par aspiration qui sous certains aspects peut paraître plus traumatisante, en tout cas ce qui est sûr c’est que ça vous donne jusqu’à 12 semaines. L’important, c’est de ne pas sentir le couteau sous la gorge. Et dans ce type de cas, l’important c’est de prendre son temps, parce qu’une fois que c’est fait, c’est trop tard. D’accord ? big-syndrome-down-journee-mondiale

Donc je vais juste vous dire pour la méthode par aspiration. Je vous dis rapidement parce que d’un hôpital à l’autre, ça change, donc je ne peux pas vous dire « Ça se passera comme ça » alors que ça se passera autrement pour vous. Mais dans le principe, c’est :

  • On vous fait avaler un cachet à base d’hormones pour arrêter la vie du bébé.
  • On introduit dans l’utérus une espèce de canule qui a pour but d’aspirer le bébé.
  • Il faut bien râper la paroi de l’utérus de façon à ce que le placenta soit bien enlevé et qu’il y ait plus rien.

Alors introduction de matériel + aspiration etc., ça ne peut pas être bénéfique pour votre utérus. Vous pouvez (je peux pas vous dire que tout ça va vous arriver, mais ça peut arriver) avoir une perforation de l’utérus ou l’endommager (est-ce qu’il y aura une hémorragie, un problème d’anesthésie ?). Les IVG ont pour conséquence de favoriser par la suite les grossesses extra-utérines. C’est toujours embêtant. Ça favorise aussi les accouchements prématurés et les fausses couches. Tout ça ce sont des facteurs de risques dont il faut avoir conscience.

– C’est fréquent, les risques ?

« À la ménopause, vous avez beaucoup plus de chances de faire un cancer du col de l’utérus ou un cancer du sein ». C’est faux.

– Ça dépend du médecin, ça dépend de l’état de santé, ça dépend de beaucoup de choses, il faut savoir que ça existe. Quand je vous dis ça, là je ne vous parle que des risques du geste. Après tous les autres risques qui sont à long terme, c’est plus difficile de les mesurer.

L’augmentation des risques, ça peut aller très loin. À la ménopause, vous avez beaucoup plus de chances (enfin, beaucoup, j’ai pas de chiffres à vous donner mais vous avez plus de chances qu’une autre) de faire un cancer du col de l’utérus ou un cancer du sein, mais bon, à 17 ans ça va vous paraître un peu abstrait.

Mais c’est-à-dire que tout ce que vous allez faire à l’encontre de votre nature qui est d’avoir des enfants, de la spécificité de votre nature féminine, un jour où l’autre, ça va se payer d’une autre façon.

Ce qu’il y a, c’est que vous n’allez pas savoir ni où, ni quand, ni si vous aurez de la chance ou si vous n’en aurez pas, et moi non plus j’en sais rien ! Et le médecin non plus. Ce que je veux dire, c’est que ce sont des choses qui arrivent et que si vous prenez cette décision, il faut que assumer les conséquences éventuelles de ce choix.

Donc après, sachant les risques pour votre santé – sans parler des risques psychologiques – eh ben, faut le mettre dans la balance et se dire « Est-ce que ça vaut le coup, ou est-ce que j’ai d’autres solutions qui se présentent à moi ? ».

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Fact checking : Aucune intervention chirurgicale ne connaît le risque zéro. En ce qui concerne les statistiques, il faut savoir que les complications importantes liées à une IVG sont minimes.

En ce qui concerne les conséquences à long terme, de nombreuses études portant sur des milliers de femmes ont été menées pour voir s’il existait un lien de cause à effet dans les risques pour les grossesses ultérieures à une IVG mais la majorité d’entre elles démontrent qu’ils ne sont pas plus élevés chez les femmes qui ont vécu un avortement que chez les autres.

J’ai demandé à Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning Familial, ce qu’elle pensait des risques régulièrement évoqués par des gens qui ne sont pas forcément pour l’avortement. Elle m’a rappelée qu’aucune étude ne démontrait la survenue plus massive d’un cancer du sein chez les femmes qui ont avorté. « Tout comme un avortement ne vous rendra pas stérile ». Elle précise :

« C’était le cas quand il y avait des avortements clandestins. Les femmes avaient par la suite des infections pas possibles, et elles pouvaient effectivement vivre une perforation de l’utérus, mais c’est pas un avortement. Un avortement de manière sûre et légale n’a jamais rendu stérile. Pour preuve, 4 femmes sur 10 sont concernées par l’IVG au cours de leur vie et la France a un des meilleurs taux de fécondité. »

Marie-Pierre Martinet affirme que le seul risque d’une IVG médicamenteuse, c’est que l’avortement ne fonctionne pas (l’action n’est pas fiable à 100%). Et rappelle que les risques pour un avortement par aspiration « sont les mêmes que ceux liés à un curetage de fausse couche. On n’est pas sur un risque spécifique mais sur un risque lié à un type d’intervention qui se fait couramment en cas de fausse couche notamment. L’acte est le même ».

– Oui mais quand je réfléchis, je me dis, je suis tellement jeune, pour avoir un enfant…

– Qu’est-ce qui vous gêne dans le fait d’être jeune ?

– Je sais pas mais pour moi, on trouve un travail, on se met en couple et on fait des enfants… 

– Alors je suis d’accord avec vous, c’est vrai que ça peut être plus simple, ça peut même être « mieux » on peut dire, à la limite, ça n’a pas d’importance ce qu’on pense. Ce qui est important, c’est la réalité d’aujourd’hui.

Vous m’auriez posé la question y a 2 mois, vous m’auriez dit « Qu’est-ce que vous en pensez, si j’ai un bébé maintenant ou dans 2 ans ? », je vous aurais dit oui, ça serait peut-être mieux d’attendre. Mais ça aurait été il y a deux mois. Donc la situation aurait été radicalement différente.

Là, c’est plus la question. Je vais pas vous donner la même réponse, aujourd’hui la question c’est « J’ai le bébé en moi qui grandit, qu’est-ce que j’en fais  ? » C’est complètement différent. Même si vous êtes jeune, à partir du moment où vous avez eu la possibilité de concevoir cet enfant, c’est que vous pouvez. Et quand on peut, physiquement, c’est que les choses se mettent naturellement en place et que les solutions, vous pouvez les trouver. Même si vous avez 17 ans, vous serez pas la première.

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– Oui oui mais après, à part si mes parents m’aident (parce qu’il faudra que j’aille à l’école, que je trouve de quoi nourrir le bébé), je vois pas…

– Effectivement si vos parents peuvent vous aider, c’est quand même l’idéal parce que c’est vrai que quand on est jeune, on a besoin de ses parents, c’est forcé. Maintenant, ce n’est pas parce que vous avez un enfant que vous devez arrêter vos études, ni que c’est terminé pour vous. Votre directeur d’établissement ne peut pas vous virer parce que vous êtes enceinte.

– Oui mais c’est plus par rapport au temps : si j’ai pas les sous pour le faire garder, si y a pas de place en crèche. Je veux dire, réussir ses études et avoir un enfant, c’est rare, non ?

– Rare, j’irai pas jusque là et je vais vous dire pourquoi. C’est parce que quand on a une motivation de cet ordre-là, ça donne vraiment des ailes pour réussir et aller de l’avant. L’expérience et les témoignages qu’on reçoit nous prouve le contraire. Je pense en particulier à une fille qui nous avait écrit, elle était à peu près dans votre cas.

Elle avait fait son IVG parce qu’elle avait peur de ne pas pouvoir se concentrer sur ses études et finalement, son témoignage après IVG, c’était qu’elle avait fait la plus grosse bêtise de sa vie parce que justement, elle était arrivée à l’opposé de son but : elle n’arrivait pas à travailler, à se concentrer parce que son esprit était toujours à repenser à cette IVG. Du coup, ça l’empêchait d’avancer.

Elle avait fait cette IVG pour son boulot, et son boulot, elle ne pouvait plus le faire. Au bout du compte, elle n’avait plus ni le bébé, ni le travail. Alors qu’on le remarque : celles qui sont démunies de tout mais ont un enfant à charge, obligatoirement, quand on se lève, on sait qu’on s’écoute pas, on sait qu’il faut y aller, qu’il faut réussir et mettre le paquet là-dessus, parce qu’on n’a pas le choix.

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– Mais y a des gens qui le vivent « bien », non ?

– Alors c’est difficile à dire parce que les effets de l’IVG peuvent se produire dans l’heure qui suit, dans les jours, les semaines, les années, parfois même 20 ans après. Vous pouvez très bien croiser une fille qui a fait une IVG la semaine dernière et qui se porte très bien. Ce que vous ne savez pas, c’est comment elle le vivra dans quelques années.

Par exemple – je me base quasi-exclusivement sur les témoignages qui nous arrivent – une fille avait, si on peut dire, complètement oublié qu’elle avait fait une IVG, eh bien le jour où elle a accouché de son premier enfant, PAF, ça lui est retombée dessus mais alors comme une masse, donc forcément c’est pas voulu. Le jour où elle a accouché, elle a réalisé ce qu’elle avait fait le jour de son IVG. Et au lieu d’être toute en joie à l’arrivée de son premier bébé, eh bien ce n’était plus possible pour elle.

Elle n’arrivait plus à profiter de son bébé, à le porter, elle était complètement vidée du jour au lendemain. Donc voyez, pendant plusieurs années, vous l’auriez interrogée, vous m’auriez dit « Elle se porte très bien », et ça aurait été vrai. Et ça peut aussi arriver à une fille qui vit bien son IVG, qui fait sa vie, a un boulot, se marie, et puis quand elle veut un enfant ça marche pas. À quoi elle va penser ?

Fact checking : J’ai vu dans cette partie de la conversation comme une référence (véritable ou pas) au syndrome post-avortement. Cette notion est une théorie souvent utilisée par les pro-vie* pour laisser entendre qu’une IVG marque profondément la santé des femmes qui l’ont pratiqué.

Selon ses défenseurs, il peut se manifester juste après l’avortement mais peut aussi se déclarer plusieurs années après. La docteure Anne Gilchrist a réalisé une étude à ce sujet sur 13 000 femmes qui avaient connu une grossesse non-désirée avant de comparer pendant 10 ans les conséquences psychologiques sur celles qui avaient choisi de garder l’enfant et celles qui avaient choisi l’avortement. Et les conséquences sur la santé mentale n’était pas moins présente chez les premières que chez les secondes :

tableau anne gilchristSource : le très bon site suisse SVSS-USPDA

Toutefois, les gynécologues Israël Nisand et Brigitte Letombe ainsi que la psychanalyste Sophie Marinopoulos ont publié en mars 2012 une tribune dans Libération pour nuancer ces propos. Rappelant qu’ils sont défenseurs de l’IVG, ils fustigeaient la posture qui voudrait faire croire que le recours à l’IVG n’a aucune incidence sur la vie des femmes.

« Certes elles ne meurent plus ; certes les cases à cocher ne montrent plus de complications, mais tous les cliniciens qui rencontrent des femmes savent qu’il s’agit là d’un vrai négationnisme : il s’agit de dénier le fait qu’une IVG peut marquer douloureusement une vie. »

De son côté, Marie-Pierre Martinet pense qu’un syndrome post-avortement peut s’expliquer par des raisons hormonales : elle explique que le corps se retrouve soudain soumis à une modification hormonale importante, même en début de grossesse, tout comme lors d’un accouchement. « On peut avoir un petit coup de mou », dit-elle. Mais surtout, pour elle, ce n’est pas forcément une conséquence de l’acte en lui-même, mais révélateur de tout autre chose. Elle explique :

« Avoir recours à une IVG, c’est un choix dans le sens où ça demande une décision. Choisir, c’est renoncer. Effectivement, on change sa vie de sens à ce moment, parce qu’après on continue sa vie avec un enfant ou sans. Ce ne sont pas forcément des décisions simples, je ne banalise pas l’affaire. Je dis aussi que ce n’est pas forcément traumatisant.

Or on a tendance à vouloir dire aux femmes qui ont eu recours à l’avortement que de toute façon, quelque part, elles ne s’en remettront jamais. Ce qu’il faut comprendre derrière ça c’est que c’est souvent soit le révélateur de difficultés quant à la décision, soit ça va être un effet de miroir de ce que la société au sens large, les proches, vous renvoient de votre décision. […] D’ailleurs certaines disent :

« Je me sentais pas du tout coupable, et je me suis même posée la question de savoir si j’étais normale ou pas de ne pas me sentir coupable au regard des témoignages qu’on me renvoyait »

Il faut dissocier cette notion de culpabilité de cette notion de choix. Or, pourquoi est-ce qu’on se sent coupable ? C’est qu’il y a quelque part une difficulté dans l’entourage à vous reconnaître comme étant une adulte responsable qui fait ses choix. En gros, on vous conteste les choix.

Dans un pays où on est dans une espèce de survalorisation de la maternité, dans un moment de fragilité relative en raison de la difficulté des choix à faire (plus ou moins importants selon les personnes), il y en a pour qui c’est évident, tandis que d’autres hésitent plus. Ce sont des choix structurants, qui auront un impact sur notre vie. Donc forcément, ce n’est pas simple. Mais ça ne veut pas dire que « pas simple » est synonyme de « traumatisant ».

Donc la question du syndrome post-abortum peut avoir des raisons hormonales et être la conséquence de ce qu’on renvoie à cette personne, qui est une façon de la faire culpabiliser, de lui dénier son autonomie, sa responsabilité, etc. Quand on dit à quelqu’un par exemple qu’il est nul, au bout d’un moment il finit par le penser.

Et du coup on se sent coupable et quand on se sent coupable, on n’est pas en forme. Dans ce cas, les questions de dépression peuvent arriver. […] Comme l’a dit Nathalie Bajos (spécialiste de l’avortement à l’INSERM), « Ce n’est plus la légalité de l’avortement qui pose problème aujourd’hui mais sa légitimité. » »)

Fin du fact-checking.

– Elle va penser à son avortement ?

– Ça, c’est sûr ! Et le pire, c’est qu’en pensant au bébé qu’elle a avorté, ça va lui créer des blocages d’ordre psychologique qui vont de surcroît l’empêcher d’en avoir d’autres. C’est un peu le cercle vicieux. Alors c’est vrai que de temps en temps, on se dit « C’est peut-être pas le moment. C’est peut-être pas l’idéal, mais au moins il est là ».

Si vous êtes en bonne santé, si vous avez des parents avec qui vous vous entendez suffisamment bien pour espérer avoir un petit coup de main… Et même s’il n’y a pas de coup de main, il y a toujours des solutions pour les filles qui veulent garder leur bébé. Je pensais à ça : est-ce que ça vous rendrait service – on a fait ça plusieurs fois – de parler avec une fille qui a eu un bébé en première ou terminale ?

(Ce que je refuse, prétextant connaître une fille dans cette situation).

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– De toute façon faut pas rester seule. Faut en parler. Alors faut pas en parler à la Terre entière hein, on est d’accord : faut en parler aux gens qui pourraient vous aider. Vos parents, par exemple. D’ailleurs, je regardais mes dossiers tout à l’heure pour une autre jeune femme et même à 17 ans vous avez droit au RSA si vous êtes enceinte. Alors le RSA, je sais pas si vous vous imaginez mais c’est quand même une bonne petite somme qui vous arrive tous les mois et avec ça vous avez de quoi nourrir votre enfant.

« Vous ne pouvez pas prendre cette décision sans votre ami. Sa décision n’est pas déterminante, mais quand même, c’est son enfant »

Vous vous adressez à la CAF, vous faites un dossier et vous y avez droit. Pour vous donner une idée, parce que c’est pas 10€, c’est quand même 590€ par mois (tarif de 2010). Donc voyez. Ce serait dommage de pas le savoir, de gâcher votre vie future – parce que vous avez 17 ans et que vous avez du temps devant vous – parce que vous pensez que vous êtes trop jeune. Faut bien peser tout ça.

Parce que votre vie elle s’arrête pas à 17 ans. Après c’est à vous de voir si vous en parlez avec votre ami, mais faudra le faire de toute façon, non ? Vous pouvez pas prendre cette décision sans votre ami. Sa décision n’est pas déterminante, mais enfin quand même, c’est son enfant. Donc faut qu’il le sache. Parce que sinon, prendre cette décision sans lui, c’est comme ériger un mur de pierre entre vous deux. Mais encore une fois, c’est pas la priorité. La priorité, c’est vous et ce bébé.

Il faut absolument que vous preniez du temps pour réfléchir. Il va falloir que vous en parliez avec vos parents. Que vous alliez voir votre médecin traitant (ordonnances pour une prise de sang et une échographie). Cette échographie, elle sera obligatoire, parce qu’on a besoin de savoir si l’embryon est bien dans l’utérus, à quand remonte la grossesse. Le temps de réflexion. Contacter la CAF de votre région pour cette histoire de RSA. Même si vos parents vous aident et que vous y avez droit, profitez-en. Ça va vous permettre, selon le montant, de vous dire si oui c’est possible ou non c’est pas possible. Si vous choisissez de le garder, c’est pas une folie. Même à 17 ans.

Fin de la conversation

big-loi-veil-droit-avortement

À lire aussi : « Le jour où tout a changé », la tribune de Najat Vallaud-Belkacem pour les 40 ans de la loi Veil

Où est le problème avec cette stratégie anti-IVG ?

De ces 40 minutes passées au téléphone, j’ai compris ce que Le Figaro appelait la stratégie insidieuse des anti-IVG sur le Net.

On ne vous parle pas sèchement. On ne vous somme pas de garder l’enfant. On ne fustige pas l’avortement, on ne remet pas en cause le droit à l’IVG en tant que tel : on le questionne. La personne que j’ai eue en ligne m’a parlé avec douceur et clarté. J’ai eu l’impression qu’on m’accompagnait dans le cheminement qui m’aurait amenée à décider de garder l’enfant que j’aurais pu porter.

Le vocabulaire utilisé est extrêmement important : elle m’a peu parlé d’embryon, préférant le terme « enfant », le ressortant dès que l’occasion se présente, histoire d’humaniser ce qui grandit. Le passage sur la comparaison entre l’enfant qui meurt par accident VS tuer l’enfant qui grandit en soi en ayant recours à l’avortement en est un exemple probant.

J’ai tendu quelques perches, mais chacun de mes arguments, chacune de mes hésitations étaient contrés par un exemple de témoignage ou l’évocation de « risques » pour la santé physique et mentale, ou par la possibilité de toucher le RSA.

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Est-ce que les anti-IVG ont le droit d’agir de la sorte ?

Mais ces faux sites officiels et neutres qui redirigent vers un numéro vert comme celui que j’ai pu appeler ou un suivi par mail sont-ils dans la légalité ? Oui. Ils respectent la loi relative à l’interruption de grossesse, comme Najat Vallaud-Belkacem l’a souligné le 17 janvier (des propos repris par Le Lab) :

« On parle beaucoup des dangers sur Internet en ce moment. Ces sites-là ne sont pas hors-la-loi mais ils parviennent à se faire référencer en premier. Lorsqu’une femme veut s’informer sur Google, elle tombe dessus. Ces sites font du prosélytisme anti-IVG. »

En effet, lors d’une consultation pour une IVG, le/la médecin doit parler des risques liés à l’intervention, des droits auxquels la potentielle future mère pourrait accéder. C’est le discours qui est biaisé (on privilégie les points négatifs sur l’avortement et les points positifs sur le fait de garder l’enfant), mais il n’est pas illégal. Ce genre de pratiques ne l’est pas.

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Comment a réagi le gouvernement face aux anti-IVG ?

Najat Vallaud-Belkacem annonçait le 9 janvier dernier souhaiter la création d’un site officiel sur l’avortement. En plus de cet espace sur Internet, un numéro vert devrait également être mis en place sur le même sujet. Le but étant de contrer la désinformation qu’on peut trouver sur des sites tels qu’ivg.net.

Le 17 janvier, lors d’une table ronde pour célébrer l’anniversaire de la loi Veil, la ministre des droits des femmes a demandé aux associations de se rendre très actives sur Internet en général et les réseaux sociaux en particulier pour « organiser une contre-offensive » face aux sites anti-choix.

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La contre-offensive est lancée et madmoiZelle aidera !

Najat Vallaud-Belkacem m’a confié hier que son équipe s’attellerait à la confection de ce site après le 8 mars.

Après quoi il y aura un gros travail de référencement à faire (auquel chacun pourra participer en partageant le site sur les réseaux sociaux, sur son blog…) pour faire remonter ce véritable espace d’information dans la liste des résultats de recherche.

Une chose est sûre : le gouvernement pourra compter sur madmoiZelle.com pour filer le coup de main de référencement qu’il faut – et relayer le message en temps voulu.

En attendant, donc, n’hésitez pas si vous vous retrouvez dans ce cas à multiplier les sources d’informations et vous écouter le plus possible.

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Qui contacter, alors ?

big-ivg-droit

À lire aussi : SaturdayChores, le Tumblr des pro-choix trollant les anti-avortement

big-avortement-cinema-series-tele

À lire aussi : Desigual et sa campagne au préservatif troué qui fait scandale


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Les Commentaires

300
Avatar de Aesma
21 juin 2021 à 19h06
Aesma
@lafeemandarine Je pense pas c'est juste que les 18 ans ne sont plus sur FB. C'est genre hyper ringard
1
Voir les 300 commentaires

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