Depuis ce dimanche 19 novembre, l’Argentine a un nouveau président, et ce n’est pas une bonne nouvelle. Élu avec 55,7 % des voix, l’économiste ultralibéral Javier Milei a été élu face à Sergio Massa, actuel ministre de l’Économie.
Se présentant comme le candidat « antisystème », l’homme de 53 ans habitué aux plateaux télévisés a été immédiatement félicité par Donald Trump et l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro.
« L’espoir brille à nouveau en Amérique du Sud. Que ces bons vents atteignent les États-Unis et le Brésil pour que l’honnêteté, le progrès et la liberté reviennent à nous tous », a notamment déclaré Jair Bolsonaro sur le réseau X (ex-Twitter).
Un programme économique ultralibéral
Car derrière son look de rockeur, Javier Milei est un profond réactionnaire, élu sur un programme d’extrême droite qui a parlé au peuple argentin, enlisé dans la pauvreté (40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté) et une inflation record (143 % en un an).
Populiste et polémiste, il a débuté sa carrière politique en fondant il y a deux ans le mouvement La Libertad Avanza. Se définissant comme un « anarcho-capitaliste » et un libertarien, il a à plusieurs reprises pris position contre « la caste parasite » et a déclaré vouloir « tronçonner » l’« État-ennemi » en « dollarisant » l’économie argentine. Cela signifierait abandonner la monnaie nationale, le peso, pour adopter le dollar américain, comme l’ont précédemment fait d’autres pays d’Amérique latine comme le Panama et l’Équateur.
Favorable à une déréglementation du marché des armes à feu, Javier Milei souhaite aussi mettre en place une « solution de marché » pour le don d’organes en monétisant cette pratique pourtant définie par des conditions éthiques et médicales très strictes.
Un ennemi des femmes et du climat
Côté programme sociétal, Javier Milei n’a jamais caché son aversion pour la thèse du changement climatique, qu’il définit comme un « mensonges des socialistes ». Selon lui, les différents évènements climatiques extrêmes auxquels a été confrontée l’Argentine ces dernières années (sécheresses régulières, incendies…) ne sont pas imputables à l’activité humaine, mais ne sont qu’un « cycle ».
Le nouveau président argentin est aussi un ennemi des droits des femmes. Opposé à l’avortement, légal en Argentine depuis 2020, il a martelé durant la campagne présidentielle que l’interruption volontaire de grossesse « n’est pas un droit acquis » et que, s’il est élu, il « organiserait un plébiscite » sur le droit à l’avortement pour « supprimer la loi ».
Pendant son discours de victoire, Javier Milei a cependant assuré son « engagement pour la démocratie ». Un maigre espoir pour les Argentin·es comparé à tous les signaux alarmants qu’il a jusqu’ici donnés.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
J'ai écouté tout à l'heure la rediffusion récente du podcast de l'heure du monde. Et c'est fou ce que la précarité ou la peur de cette dernière peut "nous" faire prendre comme décision.
En plus d'être ce qui est écrit dans le titre de l'article, il aimerait aussi supprimer plusieurs ministères. Celui des femmes et des diversités évidemment, la santé, la culture, l'éducation entre autres. Vous vous rendez compte ?