Après tous les préparatifs d’usage, je suis partie en Erasmus à Munich il y a quelques semaines. Ne connaissant pas du tout cette partie de l’Allemagne, j’avais hâte de découvrir de quoi cette année pourrait être faite !
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Mon nouvel environnement
Après un long voyage ferroviaire, je suis enfin arrivée un matin à Munich. J’ai découvert la gare centrale, avec beaucoup de monde et beaucoup trop de bagages. Mais je ne regrettais rien : j’étais contente d’être arrivée.
J’ai découvert le foyer d’étudiants où j’allais habiter pendant tout mon séjour. Bonne surprise ! Il est propre, bien situé, et j’ai la chance de pouvoir louer pour rien du tout ma literie, limitant les frais. Bien que ma chambre soit la plus petite de l’étage, je l’ai trouvée assez grande… peut-être parce que tout mon bordel était resté en France !
Les sanitaires et la cuisine sont communs, mais il y a toute une organisation pour que cela reste propre. Et le must : il y a tout ce qu’il faut dans la cuisine, même un gaufrier. C’est trop bien. Je suis comme à la maison, avec tout ce qu’il faut pour cuisiner.
Mes voisins de palier sont tous allemands, hormis quelques autres étudiants étrangers. La langue allemande prédomine dans les conversations, et lors de nos premiers contacts j’arrive à comprendre la plupart des échanges. Pourtant je passe encore à côté des blagues, des mots familiers, du patois… Le bavarois a une telle place ici que certains mots d’allemand standard ne sont jamais utilisés. Par exemple, pour avoir un petit pain, on demande en Allemagne un brötchen, alors qu’à Munich ce sera un semmel. À cause de ce genre de mots, les gens savent très vite de quelle région tu viens.
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Découvrir Munich
Je ne connais pas du tout la Bavière, et c’est ce qui m’a attirée ici. Très vite, je me rends compte d’à quel point Munich est une belle ville. Le centre-ville est vraiment sympa, avec des bâtiments d’un style classique et d’autres plus typiques : les murs sont très colorés. C’est à la fois une grande ville, où il y a beaucoup de choses à faire, plein d’opportunités, et une ville de campagne, où il fait bon vivre. Le fait qu’il n’y ait pas de gratte-ciels (ou si peu, et pas dans le centre-ville) fait qu’on a l’impression d’être dans une ville sans grande importance.
Panorama pris du Maximilianeum.
Mais il ne faut pas oublier la riche histoire de la ville, qui fut capitale du Royaume de Bavière. Il y a d’ailleurs plusieurs châteaux, dont mon préféré, le château de Nymphenbourg !
Il a été construit au XVII siècle et servait de résidence d’été aux princes électeurs et rois de Bavière. On ne peut pas visiter tout l’édifice, car l’actuel duc de Bavière y vit encore. J’ai été un peu déçue de la visite, car on ne peut voir que peu de choses qui ne sont par ailleurs pas très intéressantes. À noter quand même l’existence de la Galerie des Beautés, avec plusieurs dizaines de portraits de femmes qui ont été peints entre 1827 et 1852.
Mais à mon avis, c’est l’extérieur qui vaut le détour. Ça a été un coup de cœur !
Le château est entouré d’un parc immense, qui est assez différent de l’autre grand parc de Munich, le jardin anglais (Englischer Garten). À Nymphenburg, il y a moins de monde et cela est plus agréable. Le parc aussi a l’air beaucoup plus sauvage, car il a été conçu pour donner l’illusion d’être en pleine campagne.
L’entrée du château de Nymbenbourg.
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L’Oktoberfest
Quand on emménage dans une nouvelle ville, a fortiori dans une grande ville, le principal défi me semble être de se faire un cercle d’amis. Vivre en foyer étudiant est une bonne opportunité pour rencontrer du monde ; là vivent des personnes qui connaissent déjà la ville, qui ont des plans pour la journée, qui peuvent me guider. C’est comme ça qu’une fois, au petit-déjeuner, je me suis incrustée dans l’excursion à l’Oktoberfest d’un de mes voisins !
L’Oktoberfest, ou comme on dit ici « auf der Wiesn », est une tradition qui remonte au début du XIXème siècle. À l’époque, la Bavière était encore un royaume indépendant, et le futur Louis Ier s’est marié avec la princesse Thérèse de Saxe-Hildburghausen. Les festivités se déroulèrent le 12 octobre 1810 et tous les habitants de Munich y furent conviés. En l’honneur de la mariée, la fête fut reconduite les années suivantes au même endroit, qui fut nommé « Theresienwiese », le pré de Thérèse.
On y trouve de la bière (sans blague) ; tous les brasseurs de Munich ont leur tente et servent des milliers de mass (une chope d’un litre) chaque année. Une parade d’ouverture est organisée et est un véritable spectacle. Les brasseurs défilent dans le centre-ville jusqu’au Theresienwiese, sur des charrettes remplies de tonneaux de bière et de bavarois en costume traditionnel.
À midi, le maire de la ville monté sur un tonneau tire douze coups de canon et déclare « O’ zapft is ! » (« La bière est tirée ! »). Les festivités commencent !
C’est une fête vraiment bavaroise. Tout le monde est en lederhose ou dirndl, les habits traditionnels bavarois. Ça ajoute un certain cachet à la ville. Des groupes de musique égaient les tentes et nous font chanter des chansons à boire en bavarois. Pour la petite Française fraîchement arrivée que j’étais, je dois avouer qu’il était difficile de comprendre ce que mes amis disaient (enfin criaient) s’ils ne s’adressaient pas directement à moi, en faisant attention à bien articuler et à n’utiliser que l’allemand standard.
Les tentes des brasseurs sont de véritables auberges en bois, de la taille d’un grand bâtiment, très décorées. Il y a vraiment une ambiance chaleureuse, un peu campagnarde et bon enfant. On y boit sur de longues tables en bois, à partager avec d’autres groupes. Pour accompagner la bière, deux mets de choix s’imposent : le poulet grillé et le bretzel, de véritables institutions.
Il y a également tout plein d’attractions et de manège, qui font du Wiesn une véritable fête foraine. Certains manèges sont très vieux, et sont regroupés dans l’« alte Wiesn », une partie un peu à part du pré où l’ambiance est différente. On me souffle qu’il vaut mieux d’abord s’amuser sur les manèges puis aller prendre une bière, c’est moins risqué !
Je tiens aussi à évoquer les mauvais côtés d’une telle foire, qui est tout de même l’une des plus grandes au monde. Même si l’ambiance est vraiment sympa et vaut le coup, il y a des jours où il y a trop de monde et où c’est à mon avis difficile de profiter de la fête. La cohue dans les allées et dans les tentes ne permettent pas toujours de trouver un endroit où boire sa bière. Si vous pouvez, évitez de venir le week-end.
Il y a aussi beaucoup de vols dans les tentes, les pickpockets profitant de l’alcoolisation massive de la foule, et ça peut vite dégénérer. On observe également un pic de viols à ce moment-là, tout comme une prostitution accrue.
Aussi, il y a eu une véritable inflation du prix de la chope de bière, qui frôle désormais les dix euros. Ça fait donc un sacré budget si l’on reste plusieurs jours… Pour protéger les clients, il y a des contrôles pour s’assurer que les chopes sont bien remplies, d’au minimum 0,9 litre de bière, et que ce n’est pas que de la mousse. Les chopes sont en verre et transparentes justement pour prévenir ce genre de fraude. On ne rigole pas avec la bière !
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Des habitudes à prendre
Se mettre à l’heure allemande, c’est aussi prendre plein de petits réflexes comme bien attendre que le bonhomme passe au vert pour traverser. C’est très très mal vu ici de traverser avant même s’il n’y a pas de voitures, et on peut facilement avoir une amende. Je vous jure que c’est difficile de s’y tenir au début quand on a la mauvaise habitude de traverser un peu n’importe comment !
S’imprégner d’une nouvelle culture passe ainsi par tout plein de petits gestes du quotidien, ce qui est tout de même impressionnant au début. C’est autant de réflexes à perdre et à prendre, des réflexes dont nous n’étions pas forcément conscient-e-s, et d’autres que nous n’imaginions pas !
À très bientôt ! La prochaine fois je vous raconterai quelque chose d’à la fois familier et très différent : la vie universitaire outre-Rhin !
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