Si les vampires sont devenus hype, elle y est largement pour quelque chose. Et si vous avez été tentée d’arborer une tenue victorienne pendant votre période emo au lycée (on juge pas), c’est sûrement à cause d’elle aussi.
C’est son fils lui-même auteur qui a eu la lourde charge d’annoncer aux fans et au monde entier la mort de l’autrice Anne Rice. Âgée de 80 ans, elle est décédée des suites d’un AVC en Californie.
« L’immensité de la tristesse de notre famille ne peut être surestimée. Elle était ma mère, et elle m’a soutenu de façon inconditionnelle – elle m’a appris à embrasser mes rêves, à rejeter la conformité et à défier les voix obscures de la peur et des doutes. En tant qu’écrivain, elle m’a appris à défier les limites des genres et à céder à mes obsessions. »
On doit à Anne Rice l’immense série The Vampire Chronicles, et son volet le plus connu, Entretien avec un vampire, qui a été adapté au cinéma en 1994 avec les stars montantes du moment : Tom Cruise, Brad Pitt, Antonio Banderas, ainsi que la toute jeune Kirsten Dunst.
Un chef-d’œuvre totalement crypto-gay qui en a ému plus d’un et d’une à l’époque et qu’on vous recommande chaudement si vous ne l’avez pas encore vu (en attendant un reboot chez AMC prévu pour 2022).
Entretien avec un vampire est disponible à la location
Anne Rice, une alliée inconditionnelle des personnes LGBTI+
Anne Rice est chère au cœur de bien des personnes LGBTI+ qui ont trouvé dans ses œuvres une représentation juste, spontanée, et surtout, respectueuse :
« Je ne réfléchis pas en terme de “je vais écrire des personnages gays” ou “ou je vais écrire sur un thème homoérotique” — cela arrive dans mon travail de façon plutôt naturelle », confiait-elle à The Advocate en 2000.
C’est notamment ce qu’a rappelé Stéphanie Nicot, éditrice et directrice artistique des Imaginales :
En 2010, Anne Rice avait par ailleurs annoncé prendre ses distances avec la religion :
« Au nom du Christ, je refuse d’être anti-gay. Je refuse d’être contre la contraception artificielle. Je refuse d’être anti-démocrate. Je refuse d’être anti-laïque. Je refuse d’être anti-science. Je refuse d’être “anti-life”. Au nom du Christ, je quitte le christianisme. »
À l’annonce du décès de l’écrivaine, la réalisatrice d’animation Cressa Maeve Beer a raconté une anecdote particulièrement touchante :
« J’étais totalement à l’aise pour lui dire que j’avais découvert que j’étais une femme trans. Comme c’était souvent le cas avec Anne, elle a trouvé ça fabuleux. Elle m’a dit qu’elle pensait que les personnes transgenres étaient sacrées. Que nous possédons un don unique d’expérience de vie que peu de personnes ont, qui nous permet de voir le monde “du plus haut point”.
Elle a partagé avec moi les histoires de figures trans dans l’histoire qu’elle avait découvertes dans ses études approfondies. »
Sans l’œuvre d’Anne Rice qui a permis de dépoussiérer le cercueil où sommeillait les vampires, difficile d’envisager des récents succès populaires comme Twilight ou bien True Blood.
Elle détestait d’ailleurs la saga de Stephanie Meyer, mais était fan de la série d’Alan Ball, probablement touchée par le cadre de l’intrigue, sa Louisiane natale, qu’elle n’aura jamais eu l’occasion de revoir avant sa mort.
À lire aussi : Pourquoi Buffy contre les vampires est une série féministe
Crédit photo : CBC News: The National (capture)
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