En partenariat avec Damned Distribution .
Le dimanche, quand tout le monde dort encore ou se remet laborieusement de la cuite prise la veille, j’aime me traîner hors du lit pour continuer à rêvasser au cinéma.
Les salles ne sont qu’à moitié pleines, voire franchement vides, ce qui promet un instant privilégié entre le cinéphile et le film.
Ces heures dominicales, je les chéris, mais j’avoue les avoir un peu délaissées depuis qu’aller au cinéma fait partie intégrante de mon métier et que j’associe cinéma et travail.
Ode aux films simples qui me touchent en plein cœur
Cependant, il y a des films devant lesquels je n’ai pas l’impression de bosser. Des films qui m’embarquent tout de suite et que j’aimerais voir plusieurs fois sur grand écran.
Ils ne sont pas toujours les plus sensationnels en terme d’action ni même ceux qui ont coûté le plus cher à produire. Parfois, une histoire toute simple peut avoir un goût de reviens-y, un goût d’umami.
C’est le cas de Anna, un jour.
Anna, un jour, de quoi ça parle ?
Anna est brune, ses cheveux sont courts et une grande mèche tombe sur ses yeux bleus un peu tristes. Anna est belle et a (a priori) tout pour être heureuse : trois enfants qu’elle adore, un mari qu’elle aime et un job.
Mais Anna est justement débordée entre ses mômes, son mari, son taf et globalement tous les soucis qui lui fracassent le crâne. Ses problèmes financiers lui grignotent l’existence et son mari lui glisse entre les mains. Elle le sait, elle le sent.
Elle se noie dans une charge mentale trop lourde. À un carrefour de son existence, elle doit trouver des solutions pour sauver ce qu’il reste de ses envies, ses désirs et ses relations.
Anna, un jour, c’est un film dont les enjeux pourraient bien être les miens, ceux de ma mère, de ma voisine de mes collègues. C’est l’histoire d’une vie qui s’effrite et de blessures qu’il faut vite panser pour avancer.
C’est touchant, sincère, universel, et important.
Anna, un jour, une héroïne lumineuse
Réalisé par Zsófia Szilágyi, une cinéaste hongroise qui en est à son coup d’essai, Anna, un jour a déjà tout d’un grand. Ce film n’est que son premier, et pourtant Zsófia fait preuve d’une maîtrise, non seulement de l’image mais surtout de la retranscription des sentiments humains
, assez bluffante.
Mais Anna, un jour n’aurait pas été aussi émouvant s’il n’avait pas tenu sur les épaules de Zsófia Szamosi, actrice accomplie qui s’est illustrée notamment dans Sing, L’étrangleur et Blossom Valley.
Dans Anna, un jour, elle brille par son naturel et semble ne jamais jouer la comédie. C’est elle qui porte l’entièreté du film sans une fausse note et rend hommage aux idées soignées de sa réalisatrice.
Gracieuse même dans la tristesse, l’héroïne à qui elle donne vie subjugue immédiatement, au point de m’avoir rendue accro à elle. J’aurais voulu que le film dure plus longtemps, pour ne pas abandonner Anna si vite.
Mon amour pour Anna, un jour
J’ai vu Anna, un jour, un après-midi où j’étais claquée. Honnêtement, tout ce que j’avais envie de faire c’était rentrer chez moi et dévorer un mac and cheese devant la première connerie trouvée sur Netflix.
Mais la création de Zsófia Szilágyi m’a remis un coup de jus. J’ai été saisie dès la première minute par les problématiques posées par le film, qui m’ont aidé à interroger les enjeux de ma propre existence.
Anna, un jour a relancé ma machine à réfléchir et à philosopher.
Pour cette raison, celles que j’ai énoncées plus haut, et encore 150.000 autres, je te conseille de foncer au cinéma dès le 19 juin pour voir Anna tenter de retrouver son souffle.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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