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Un homme victime de violence conjugale moqué, puis défendu lors d’une interview

Jeremy Kyle, présentateur d’une émission équivalente du Jerry Springer Show, a défendu un homme victime de violences conjugales qui était moqué par le public.

La violence n’a rien de drôle. La violence conjugales non plus. En France, en 2013, 547 000 personnes en étaient victimes. La plupart du temps, les victimes sont des femmes, mais ça ne veut pas dire « tout le temps ».

Certaines victimes sont des hommes. Des hommes violentés par leur épou-x-se ou concubin-e. Et les violences conjugales ne sont clairement pas un sujet à prendre à la légère, quel que soit le genre de la victime.

À lire aussi : Je suis un homme victime de viol conjugal — Témoignage

Ça paraît évident… Pourtant, c’est ce qui s’est passé sur l’équivalent anglais du Jerry Springer Show, sur le plateau du Jeremy Kyle Show

, une émission trash où des gens viennent s’engueuler au sujet de « qui est le père de leur enfant », sur leur infidélité et autres trucs pas top.

Un certain Geoff est venu dans l’émission pour raconter son histoire avec une femme qui le frappait, le violentait et le trompait. Ils sont restés ensemble pendant un certain temps, elle est tombée enceinte et, bien qu’ils soient tous les deux séparés depuis, il cherche à savoir s’il est le père de son enfant. À un moment, il raconte que la femme avec qui il vivait à l’époque (qui est en coulisses) (j’ai pas dit que ce genre d’émissions était classe) l’a séquestré, ce qui l’a obligé à sauter par la fenêtre pour se libérer.

Ça n’a rien de drôle, comme histoire. C’est même absolument horrible, ça fait frissonner d’angoisse, ça tire sur la corde de notre empathie. Et pourtant, dans le public, ce ne sont pas des cris d’effroi qu’on entend, mais bel et bien des… rires. Des gloussements et des éclats de rire. Les gens se payent une bonne tranche de cette anecdote sordide.

Ça a eu le mérite de faire réagir Jeremy Kyle qui n’a pas gardé secret son énervement. Il a même sévèrement rappelé son public à l’ordre :

https://www.youtube.com/watch?v=7PR5ryhnYtQ

« C’est drôle non ? Si une femme était assise à cette place, si un mec l’avait séquestrée dans un appartement et si elle avait été obligée de sauter, vous ne seriez pas en train de rire. »

C’est d’autant plus appréciable et surprenant de la part de Jeremy Kyle que son comportement n’est pas souvent très éclairé en matière de tolérance. Comme l’explique Julie Zeilinger pour le Mic, son sexisme a plus souvent fait parler de lui :

« Alors que la réponse de Kyle à cet incident précis est un coup contre le sexisme, il est intéressant de noter que le même présentateur a été critiqué pour ne pas réussir à traiter les femmes avec le même respect. En 2012, un article sur Feministing mettait en avant son paternalisme et ses commentaires à base de slut-shaming sur une femme enceinte dans un épisode sur le test ADN. Une chronique du Guardian publiée en 2014 critiquait sa participation à un « sadisme social moralisateur » dans son émission. »

Quelques semaines après le traitement médiatique honteux du viol subi par Shia Labeouf, il semblerait que nous soyons face à une nouvelle preuve qu’il y ait encore un gros travail de sensibilisation à faire pour que les violences perpétrées par des femmes sur des hommes ne soient pas considérés comme superficielles voire « drôles ». Nan mais franchement, y a quoi de drôle là-dedans ? Les bonhommes ça a des gros bras, ça fait cuire des grosses saucisses au barbecue et ça conduit des gros camions alors du coup s’ils subissent des violences c’est parce qu’ils se laissent faire et que du coup c’est drôle ? Ça me dépasse. J’ai pas la blague.

À lire aussi : Shia LaBeouf, son viol et son traitement médiatique, symptômes d’un tabou tenace

C’est pathétique. Ce monde est parfois tellement fatigant.


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Les Commentaires

7
Avatar de Farewell
28 juin 2015 à 22h06
Farewell
@Neverland90 Je suis totalement d'accord avec toi ! Quand le problème se pose vraiment, tout ceux qui pleurait pour qu'on n'oublie pas les hommes victimes (alors que jamais le féminisme n'a oublier les hommes victimes de violences) ont désertés ou se moquent de la victime. C'est d'une absurdité totale.
0
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