De nombreuses associations organisent et animent la vie étudiante dans les universités françaises. Elles sont créées et reprises année après année par des étudiant•e•s bénévoles.
Animafac est une association qui a pour objet d’animer le réseau formidable que constitue ce maillage d’associations à travers tout le territoire et toutes les universités françaises. Son conseil d’administration est constitué de 24 associations étudiantes élues pour un mandat de deux ans. Il est renouvelé par moitié chaque année lors de l’Assemblée générale du réseau.
Une photo prise lors de l’Assemblée Générale d’Animafac
Les hommes président, les femmes assurent le secrétariat
Animafac propose aide, conseils et encadrement aux gestionnaires des assos étudiantes. Dans ce cadre, l’association lance une campagne visant à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes.
Les femmes restent moins nombreuses aux postes à responsabilité en politique et en entreprise, et ce décalage se retrouve aussi dans le milieu associatif, dans les associations étudiantes également.
En 2013, Animafac avait publié une étude sur femmes et pouvoir dans les associations étudiantes, qui constatait une inégalité dans la répartition des responsabilités :
« On observe que les associations étudiantes sont majoritairement dirigées par des hommes. En ceci, elles ne dérogent pas à la tendance observée parmi les associations en général, même si elle y est moins prononcée.
Selon les données de l’enquête réalisée par Muriel Tabariés et Viviane Tchernonog portant sur la place des femmes dans les associations, les dirigeants d’association (toutes fonctions confondues) sont des hommes dans 61 % des cas. Les postes de président sont occupés par des hommes à 74 % et ceux de trésorier à 60 %.
À l’inverse 55 % des secrétaires d’association sont des femmes. »
Un quizz d’auto-diagnostic sur l’invisibilité des femmes
Pour favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités associatives, Animafac a mis en ligne un outil d’auto-diagnostic à destination des associations étudiantes. Il s’agit d’un quizz illustré, qui dresse un état des lieux de la place des femmes dans les universités :
Ce questionnaire ludique permet aux responsables associatifs de prendre conscience de la faible représentation féminine aux postes à responsabilité dans le monde universitaire.
Le manque de role model a tendance à influencer négativement les jeunes femmes, qui hésitent plus souvent que leurs camarades masculins à accepter ou à solliciter une charge associative. « En suis-je capable ? », « suis-je légitime à ce poste ? », les filles ont tendance à remettre en question leurs propres compétences et leur légitimité, davantage que les garçons.
Un visuel de la campagne d’Animafac
Le vademecum pour l’égalité
Pour remédier au déficit de visibilité et de représentation des femmes à l’université, Animafac présente son vademecum pour l’égalité, pour « permettre aux associations étudiantes d’être en phase avec leurs valeurs, par l’actualisation dans leurs pratiques du principe d’égalité entre les femmes et les hommes ».
Ce guide vise à donner des outils aux responsables associatifs, afin de comprendre les stéréotypes ancrés dans les mentalités, et de pouvoir agir pour les déconstruire. Il est divisé en cinq thèmes :
- la gouvernance
- la répartition des tâches et l’animation des équipes
- la répartition de la parole
- les activités de l’association
- la communication.
Rien que sur la communication des associations étudiantes, la marge de progrès est tangible : qui n’a jamais vu d’affiches de promotion de soirées ou d’événements festifs étudiants à base de représentations sexistes ? Moi-même, dans mon passé associatif, je n’ai pas tiqué quand on utilisait des pin-ups en maillot de bain pour faire la promotion d’une soirée. La diffusion de stéréotypes sexistes passe pourtant également par ce biais.
Retrouvez l’intégralité de la campagne sur Animafac
Cliquez sur l’image pour accéder au kit de campagne
Et toi, es-tu / as-tu été membre d’une association étudiante ? As-tu pris des responsabilités au sein de l’association ? Pourquoi ?
Pour aller plus loin :
- Le site d’Animafac
- Animafac sur les réseaux sociaux : Facebook et Twitter
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Même au sein de mon école, beaucoup de postes associatifs sont occupés par des filles, que ce soit des thématiques dites "féminines" (caritatif, artistique...) ou "masculines" (sportif). Une étudiante a carrément fondé une association pour la promotion du rôle des femmes en politique.
Donc bon, le principal, c'est que les tâches soient remplies correctement, et effectivement que les femmes ne restent pas cantonnées aux rôles de "fond", de bureau.
Je relève également la thématique d'égalité dans la campagne : ça, c'est un autre problème. Egalité sociale, d'origine... Parce qu'il faut souvent de l'argent et des réseaux pour bâtir ou entretenir une association, je trouve que beaucoup d'étudiants moins favorisés restent à l'écart du monde associatif (ou s'investissent uniquement dans des domaines les concernant, comme s'ils ne se sentaient légitimes que là).