Il y a deux semaines, j’ai pris un covoit pour la première fois depuis des mois, et je me suis subitement souvenue pourquoi j’avais arrêté.
Le covoiturage : une expérience de vie
En règle générale, j’essaye de ne jamais dire jamais. Mais il y a quelques mois, après un covoiturage désastreux, je me suis promis une chose :
PLUS JAMAIS je ne prendrai un covoit, même pour 20 ou 30 balles d’économie. MERDE.
J’étais furax, parce que oui, les voyages entassés à 5 avec des inconnus chiants qui puent, ça a le don de me faire sortir de mes gonds.
Et je ne fais même pas de rencontres puisque je suis la meuf chiante qui se met derrière avec ses écouteurs au bout de 5 minutes de trajet.
Sauf que depuis 6 mois, je sors avec un garçon qui a eu le toupet de déménager en campagne profonde de Poitiers, et le train, ça coûte un bras quand c’est toutes les deux semaines.
Alors je me suis laissée tenter par un aller-retour en covoit, et j’ai immédiatement regretté.
Le trajet a duré 5h au lieu de 3h30 parce que nous nous sommes coltiné les bouchons et que mon chauffeur n’était pas capable de prendre la décision de mettre le GPS pour contourner le trafic.
J’étais assise au milieu, entourée d’un mec qui sentait le cendrier et qui toussait sans mettre sa main devant sa bouche, et d’une meuf dont la voix m’insupportait tellement que j’avais des accès de violence difficilement contrôlables.
Je vous passe les détails, mais pour couronner le tout, mon conducteur du retour a annulé 1h avant le départ, et je n’ai pu rentrer que le lundi soir en payant un billet de train plus cher que prévu.
Le mardi, je suis arrivée remplie de haine et de ressentiment au boulot, et je vous ai demandé en story Instagram vos anecdotes les plus drôles et cheloues de covoiturage.
En lisant vos histoires, je me suis rendu compte que je n’avais encore rien vécu !
L’histoire de covoiturage de Marie-Laure : la voiture bar à chicha
C’était l’an dernier, un homme d’environ 30 ans m’a prise en covoiturage pour un trajet de 5h (Dijon-Lille). On était 2 covoitureurs, plus le conducteur.
Le conducteur était suuuuper sympa ! Je me dis : super, bonne ambiance dans la voiture, musique sympa, c’est cool pour débuter le week-end !
Comme souvent quand je prends un covoiturage, on fait connaissance, on se raconte un peu nos vies. Il me propose des gâteaux, il m’offre même du chocolat qu’il vient de ramener de Suisse. Vraiment le top !
On s’arrête au bout de 3h sur une aire d’autoroute. Là, il tient absolument à m’acheter une boisson, je refuse. Il insiste et gentil comme il est, m’achète 2 canettes du premier truc qui vient. Je le remercie… un peu gênée.
Et au moment de remonter dans la voiture, il me dit :
« Ça te dérange si je fume dans la voiture ? »
Après toutes les attentions qu’il avait eues, je me sens un peu obligée de dire non. Il est super sympa avec moi, je peux bien être sympa sur ce coup. Et puis ça ne me dérangeait pas tant que ça.
Je me réinstalle donc dans la voiture, à l’arrière. Le conducteur demande à l’autre covoitureur s’il a le permis et s’il veut bien conduire. Le mec dit oui. (Déjà là je sens le truc chelou arriver).
Le conducteur initial s’installe côté passager, il recule le siège à fond.
Et là.
Il sort sa chicha : le vase, le tuyau, le charbon, l’aluminium, le briquet… Et hop, en 5 minutes il allume sa chicha entre ses jambes et il commence à fumer.
Généreux comme il est, vous vous doutez bien qu’il me propose ! Mais j’ai refusé avec politesse.
Et ça a duré 45 minutes à peu près !
L’histoire de covoiturage de Pauline : la voiture repeinte en vomi
Cette histoire de covoiturage est également une de mes grandes hontes et une belle vie de bolosse.
Il faut savoir avant toute chose que j’ai commencé à boire de l’alcool à mes 18 ans quand j’ai intégré une école de commerce. Et autant dire que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé !
On a conclu un marché avec mon foie. Il me laissait boire autant que je voulais en soirée, je me réveillais tranquille et fraiche le lendemain matin pour aller en cours, mais je devais impérativement passer par la case vomi entre 14h et 16h
.
C’était LE créneau.
Jeudi soir, soirée étudiante, tout va pour le mieux. Je vais en cours le lendemain matin et prévois un covoiturage vendredi après-midi pour rentrer chez mes parents pour le week-end.
La chauffeure arrive, les autres covoitureurs se joignent à nous, et je suis désignée pour aller devant (parce que je ne sais pas dire non même si j’aurais préféré dormir derrière).
J’essaye de faire la conversation mais je sens mon ventre se tordre de plus en plus.
14h30. Je demande un petit arrêt sur une aire d’autoroute pour respirer et prier tous les dieux pour que j’arrive à tenir le coup jusqu’à l’arrivée.
14h45. Retour dans la voiture, on roule depuis 10 minutes. Mon foie me rappelle à l’ordre. Tic-tac tic-tac, c’est l’heure ! J’attrape mon écharpe en guise de réceptacle et je tapisse la voiture.
On s’arrête sur la bande d’arrêt d’urgence, nettoie ce qu’on peut puis repart les fenêtres grandes ouvertes. Plus personne n’osait parler et moi je voulais m’enterrer dans un trou.
On ne s’est pas mis de notes, ni de commentaires. Moi trop honteuse, elle sûrement traumatisée de ces deux premières heures de covoit alors qu’il lui en restait quatre autres après moi.
Mon calvaire a continué. J’ai pris un bus et un tram, pour rentrer jusqu’à chez moi, avec la sensation que tout le monde savait que j’avais une écharpe pleine de vomi dans mon sac à dos.
L’histoire de covoiturage de Louise : la voiture club échangiste
J’avais 20 ans et au début du mois d’août je cherchais désespérément un Vannes-Bezier pour arriver à temps à un anniversaire.
Et la, miracle ! Un couple de trentenaires bretons partaient en vacances à Agde, je ne pouvais pas rêver mieux. L’affaire est bouclée et à quelques jours du départ j’arrange par message les derniers détails logistiques.
La jeune femme me demande une photo de ma valise pour s’assurer qu’elle entrera dans le coffre. Je m’exécute en bonne élève.
Puis elle me demande une photo de ma tête pour pouvoir bien me retrouver au lieu de rendez vous. D’abord méfiante, je me dis qu’elle a pas l’air bien méchante et je finis par lui envoyer.
Bon là je vais pas vous le cacher ça a dérapé très vite. Un compliment sur mon physique auquel je réponds un peu froidement puis un :
« Qu’est-ce que tu cherches à Agde ? »
Gros fou rire de ma famille : et oui, la ville est réputée pour ses nuits libertines !
Ça s’est bien fini, je lui ai expliqué qu’elle faisait erreur et que j’annulais le voyage, elle s’est excusée. Au fond, elle n’a pas eu tort de tâter le terrain et l’a fait avec respect.
Peut-être qu’une autre personne aurait pu être intéressée !
L’histoire de covoiturage de Flora : des covoitureurs pas comme les autres
Cette histoire se déroule en 2016, j’effectuais un trajet Hambourg—Mulhouse pour finaliser mon déménagement. J’avais une place de dispo et j’avais envie de compagnie pour ce loooong trajet de 8h.
Donc j’ai mis en ligne mon annonce et rapidement je reçois un message d’une fille qui m’a demandé si elle pouvait prendre la place dans ce covoiturage mais pas pour elle ni pour une personne.
Je me dis :
« Okay, c’est étrange comme histoire. »
Mais je demande plus d’informations et elle me dit :
« Est-ce que l’on pourrait continuer cette conversation sur Whatsapp parce que la plateforme de covoiturage n’aime pas ce genre de transaction. »
Et alors là je vais sur le profil de la fille et je vois :
« J’utilise régulièrement le covoiturage pour transporter des rongeurs. »
Nous avons continué cette conversation sur Whatsapp, elle m’a expliqué qu’elle avait un élevage de gerbilles et pour éviter la consanguinité, elle cherchait des élevages partout en France et ailleurs pour adopter de nouveaux rongeurs.
Il s’avère qu’il y en a un à Hambourg : Donc on s’est arrangés avec l’éleveuse, elle a réglé sa place (donc une place d’humaine pour une petite boite de rongeur, de mémoire 50€ donc ça m’arrangeait bien).
Et j’ai récupéré Diddl un vendredi matin pour faire mes 8h de route.
Mais il a fait tellement chaud ce jour-là, genre canicule.
Et Diddl était tout flagada, je commençais vraiment à flipper et à dire qu’elle allait « passer de l’autre côté ». Alors j’ai doublé les pauses et j’essayais de lui donner de l’eau dans un bouchon, de lui parler, et de la caresser un peu…
Mais finalement nous sommes arrivées à bon port, sa maîtresse a récupéré Diddl qui était en super forme (elle se reposait juste), on a évité la consanguinité dans l’élevage et tout est bien qui finit bien !
Le covoiturage, pour le meilleur et pour le pire
C’est tout pour cette première partie !
Comme j’ai reçu pas mal de mails, rendez-vous samedi prochain pour la partie 2 de vos histoires les plus drôles et cheloues de covoiturage !
Promis, il y aura une histoire d’amour…
Et n’hésitez pas à vous lâcher en commentaires pour balancer les énergumènes les plus chelous que vous avez rencontré dans un habitacle mobile.
À lire aussi : Les trucs les plus drôles entendus à travers les murs de tes voisins
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On a hâte de vous lire !
Les Commentaires
Ce n'était pas la même ligne de tram, évidemment le temps qu'on arrive à l'arrêt pour s'en rendre compte la voiture était partie, le temps d'atteindre le centre ville, puis de remonter dans la bonne direction j'ai loupé le bus qui devait me déposer devant ma porte, j'ai fini le trajet avec mes chaussures à talons qui m'écorchaient les pieds, dans la boue, en traînant ma valise beaucoup trop lourde. Elle m'a laissé comme commentaire "arrangeante sur les lieux de dépose"