Le samedi 10 mars 2018, monsieur Hubert de Givenchy, grand créateur de mode, est décédé à l’âge de 91 ans.
Je pourrais faire une retrospective de son travail et t’en tartiner des pages, tant il y a à dire sur sa vie.
Cependant j’avais envie de partager avec un toi un petit moment très simple.
Loin des chiffres exacts et des dates, que j’ai partagé avec lui et plein d’autres journalistes et qui restera gravé dans mon cœur toute ma vie.
Rencontre avec Hubert de Givenchy, véritable icône de la mode
En juin 2017, j’ai eu le plaisir d’être invitée par la Cité de la dentelle et de la mode de Calais à une rétrospective sur Hubert de Givenchy.
D’ailleurs c’est un très beau lieu, je te conseille d’y faire un tour si tu habites dans le coin.
Cette exposition était construite notamment autour des femmes qu’il avait habillé.
Audrey Hepburn, Jackie Kennedy ou encore la duchesse de Windsor, ces morceaux d’Histoire et de culture étaient devant nous.
En plus d’avoir ce privilège fou d’admirer un aussi beau travail à quelques centimètres de mes mirettes ébahies, les autres journalistes présents et moi-même avons assistés à une conférence de presse avec ce grand monsieur.
Et il était littéralement grand, il devait facilement mesurer 1m90 voire 95.
L’émotion dans la salle était si grande que j’aurais pu la dessiner, tout le monde l’applaudissait à s’en rompre les poignets.
Il nous a bien sûr parlé de son exposition mais un détail m’a profondément secouée jusqu’aux orteils.
Quand un souvenir de Givenchy concrétise mes rêves d’enfant
Givenchy était un très grand admirateur du travail de Cristobal
Il nous a raconté que jeune (à 10 ans si mes souvenirs sont bons), il est parti de Beauvais sans rien dire à ses parents pour rejoindre la maison Balenciaga à Paris où il avait demandé à voir le créateur pour lui montrer ses dessins.
Le créateur en souriait encore, et je m’amusais de son audace.
Il a ajouté en riant que bien sûr il n’avait pas été reçu. Il gardait pourtant le souvenir du passage des mannequins devant lui, de l’odeur des parfums qui l’entouraient et des tissus qu’il voyait défiler devant ses yeux.
L’entendre parler de ça m’a profondément émue. D’abord parce qu’il avait encore cet émerveillement intact, comme si l’évènement venait de se produire.
Ensuite parce que l’entendre parler de ces grands noms qu’il avait côtoyé m’a fait réaliser viscéralement que tous ces gens avaient vraiment existé.
C’est stupide sur le principe, bien sûr qu’ils ont existé. Je les ai vu en photos, j’ai étudié leur vie en cours, leurs noms sont toujours là.
Cependant, voir Hubert de Givenchy en chair et en os a concrétisé cette partie de mon imaginaire.
Comme s’il m’avait pris par le bras et qu’il m’avait dit : « oui, cet univers qui te touche depuis tout ce temps a existé, et écoute, j’ai même des anecdotes incroyables à te raconter là-dessus. »
Ça m’avait fait exactement le même effet au moment d’écouter Pierre Bergé nous parler de son travail avec Yves Saint Laurent.
Je n’ai rien d’autre à ajouter, c’est tout petit, c’est infime, mais c’est très très précieux dans mon coeur.
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