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Arts & Expos

Andrea Crews défile à Beaubourg

Andréa Crews est un collectif mené par Maroussia Rebecq qui agit entre art et mode en fédérant stylistes, dessinateurs, musiciens, vidéastes et performers. Combinant plusieurs aspects de la création contemporaine, elle présente et met en scène ses collections sous forme de performances, de happenings et de vidéo clips. En opposition à l’uniformité dominante, Andrea Crews met en valeur la créativité personnelle, l’expérimentation et l’indépendance.

La foule est aussi grande que colorée, en ce mercredi soir, devant la Grande Salle du Centre Pompidou. Et pour cause : Andrea Crews présente sa nouvelle collection à 20h30. Le public trépigne d’impatience, et dans la file des invités, des doudounes colorées, combinaisons fleuries, tregging, pulls à ourlets et sacs XXL gigotent dans des éclats de rire, perchés sur des hauts talons ou installés dans des vieilles sneakers.

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Beaubourg, ce soir, est un vrai repère de modeux.  Ouverture des portes, les gens s’agglutinent à l’entrée de la salle, pressés de voir le défilé.

On entre dans la salle, et les spectateurs prennent place dans les moelleux sièges rouges. Sur la scène, un grand écran noir sur lequel un curseur se promène et écrit « ANDREA CREWS ». Les lettres blanches sont dessinées, puis effacées, puis redessinées en live ; la prestation semble amuser mes voisins de fauteuils, à la façon d’un happening. C’est ce qu’on appelle un « live drawing », et c’est Tomek Sadurski aux manettes.

Sur l’écran, la mention « Andrea Crews, Hors pistes, Fall Winter 2010/2011 » apparaît. La salle s’obscurcit, l’écran redevient noir.

Des bruits de vent glacial envahissent la salle. Une silhouette, avance, vêtue d’une grosse combinaison de longs poils. Un micro à la main, elle se met à souffler. Les bruits sont étranges, aigus puis graves. Le mannequin ours polaire se poste alors à gauche de la scène, et un beatbox éclate. Sur l’écran, des ratures rythmées s’affichent, et les mannequins arrivent 1 par 1 sur scène.

Leurs apparitions sont rapides. Le temps pour le spectateur d’en prendre plein les yeux. Stupéfaction des tenues, agencement de couleurs bien pensé, coupes brutes, asymétriques, géométriques. Le fashion show se rapproche d’une prestation de comédie musicale : Khadi, Lia, Pierre-Edouard, Georgia, Maya et les autres mannequins ne se contentent pas de défiler. Ils  se déhanchent, font quelques pas de danse, adoptent des démarches insolites, enchaînent les pas chassés, les pas cadencés, les petits sauts, grimaces et mouvements de bras. Un propulseur de neige artificielle s’enclenche.

Défilé de larges colliers de tissus (à la Ebony Bones), de collants bicolores, de longues écharpes. Mariage de couleurs sobres et de tonalités plus chaudes, alliance de vêtements amples et de tissus plus corsetés.

Le détournement des codes vestimentaires que Andrea Crews s’engage à faire ? On y est. Ce qui impressionne dans ce défilé, c’est bel et bien l’association de vêtements basiques (sweat-shirt, veste, tee-shirt) avec des pièces dingues (flocages aux couleurs et matières insolites, vêtements faits à base de chute, pièces de seconde main, etc). Ici, mode et art ne font qu’un, comme le suggère le collectif sur son site.

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Après leur passage, certains modèles se roulent en boule sous une large feuille de papier dorée, pendant que les autres continuent à défiler. Soudain, l’écran se lève. La scène est parsemée de ces boules de papiers dorées, qui cachent chacune un mannequin Andrea Crews.

Une dizaine de personnes, majoritairement noires de peau, s’avancent alors sur scène. Vêtu de capes blanches, de tenues larges beiges et noires, le groupe se met à murmurer un chant tribal, de plus en plus rythmé.

Les boules dorées se déploient subitement, le volume de la musique augmente, et tous se mettent à danser. La scène devient alors un feu d’artifices de couleurs, de mouvements, de déhanchés, de rires. Le public est conquis, applaudit, crie.

Le fashion show d’Andrea Crews est à l’image de la démarche de l’agence : libre et indépendant. Andrea Crews s’appréhende comme un espace de liberté, où les savoirs de chacun se voient revalorisés. Mais certains critiquent la récupération de Andrea Crews par la hype. L’atelier perdrait de son authenticité. Le débat est lancé, oui ; reste que, le défilé a été un grand plaisir des yeux et les créations (visibles sur le site) sont lumineuses.

Shop en ligne Andrea Crews
Blog Andrea Crews
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