En partenariat avec Nour Films (Notre Manifeste)
Cet hiver, madmoiZelle est la fière partenaire du film Oh Lucy, un récit brut de décoffrage qui n’hésite pas à présenter des amours différentes, loin des poncifs véhiculés par beaucoup de films romantiques.
Réalisé par Atsuko Hirayanagi, ce long-métrage aussi tendre qu’incisif ne devrait laisser personne indifférent.
Un amour qui tourne à l’obsession
Setsuko est une femme d’un âge incertain, qui traîne son ennui de son travail à son appartement en bordel. Au détour d’un cours d’anglais, elle rencontre John, charmant professeur.
Patatras, celui-ci quitte Tokyo et s’envole pour les States avec la nièce de Setsuko ! Qui décide de partir à leur recherche… Mais qui recherche t-elle vraiment ? Sa nièce ? Ou le beau John ?
En quête d’amour, de confiance, et de repentir, Setsuko qui se rêvait Lucy parviendra t-elle à se (re)trouver ?
Sorte de road-trip original sur fond d’amour déçu, Oh Lucy est un OVNI déroutant, en salles le 31 janvier.
L’amour déçu, c’est ce qu’a vécu une madmoiZelle, éperdument éprise d’un garçon qui ne l’était pas d’elle. Elle se livre sans détours sur sa relation à sens unique…
Tomber amoureuse grâce à un rire
Quand j’étais en seconde, je suis tombée folle amoureuse d’un garçon, Paul.
Lors d’une sortie scolaire pour voir le Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux au théâtre, j’ai fait une remarque sur l’interprétation d’un des acteurs. Paul, assis derrière moi a ri.
Je me suis sentie invincible. J’avais fait rire ce mec. Il était beau, sans le savoir, ce qui le rendait encore plus sexy.
Je suis rentrée chez moi, des films plein la tête… juste parce qu’il avait ri.
Le lendemain, j’ai commencé à changer ma manière de m’habiller. Je voulais lui plaire, je m’apprêtais pour qu’il me remarque.
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Je savais qu’il prenait le bus scolaire quelques arrêts après moi, et je priais pour que le siège à mes côtés reste libre jusqu’à ce qu’il arrive. Je rêvais qu’il s’installe près de moi.
Il était en première et moi en seconde. Nos cours n’avaient pas lieu dans le même bâtiment, pourtant je trouvais toujours une raison de me rendre du côté des premières pour le croiser.
Je l’ai trouvé sur Facebook (il utilisait un pseudo) et je l’ai abordé sur Messenger. Je cherchais de nouveau à le faire rire, je voulais à tout prix qu’il me remarque.
Je changeais complètement ma personnalité, ma manière de m’exprimer, mon humour pour le faire rire de nouveau…
Comment je suis devenue obsédée par un garçon
Je me suis mise à le suivre dans le lycée pour réunir un maximum d’informations sur lui. Mon seul objectif : le séduire. Mon groupe d’amies savaient qu’il me plaisait et étaient partantes pour participer à ma folie.
Un jour, je lui ai proposé de venir voir un film chez moi.
J’avais 15 ans et je pensais que si un mec se déplaçait pour moi, cela signifiait que je lui plaisais. Je le sentais gêné mais je pensais que je lui faisais de l’effet et que c’était pour cette raison qu’il était troublé.
On a regardé le film… puis il est rentré chez lui.
Ensuite, les échanges se sont espacés. Il était moins réceptif. Je ne comprenais pas. Le mec était venu voir un film chez moi, il avait donc envie qu’on aille plus loin !
Je pensais qu’il était déçu et qu’il voulait qu’il se passe quelque chose pendant cet après-midi.
Je me suis donc montrée plus insistante pour me rattraper. Il était en permanence dans mon champ de vision.
J’ai changé pour plaire à un garçon qui ne m’aimait pas
Je me suis mise à écouter des artistes qu’il aimait, regarder des films qui lui plaisaient, pour mieux le comprendre et me créer de nouvelles références. J’étais totalement déconnectée de qui j’étais et je me modelais à son image afin de lui correspondre.
Je suis même allée à un concert d’un groupe que je n’aimais pas, afin de le croiser « par hasard » dans la fosse !
Je me passionnais pour le hockey sur glace histoire l’encourager depuis le bord de la patinoire, et je rêvais d’apprendre le saxophone pour que nous formions un duo de jazz…
Je suis amoureuse, oui, mais d’un fantasme
Paul était devenu essentiel dans ma vie. Je me raccrochais à un fantasme de relation qui n’existait que dans ma tête.
Je devais avoir ma dose de Paul dans la journée. Ses longs silences à mes textos devenaient insupportables. Je pleurais son absence et son désintérêt. J’avais pourtant interprété correctement tous les signes ! Je lui plaisais, c’était évident !
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Il avait ri à ma blague et était venu chez moi. Un mec pas intéressé ne fait pas ça, pas vrai ?
Cette spirale a duré près d’un an… J’étais alors en fin de première et lui passait le bac.
Quand l’obsession s’essouffle
Pendant cette période, je ne me rendais pas compte qu’un autre garçon tombait, lui, amoureux de moi.
Je l’ai rejeté pour rester sur mon objectif, Paul, alors que j’aurais peut-être pu vivre une belle histoire avec quelqu’un qui m’aimait pour ce que j’étais, et non la pâle image de la fille parfaite que je m’étais dessinée.
Petit à petit, mon obsession s’est estompée.
Mon coeur bondissait encore quand je croisais Paul, mais je n’essayais plus de provoquer des rencontres « hasardeuses » afin qu’il se sente obligé de me faire la bise, ou de m’échanger quelques mots.
Les discussions par messages se sont arrêtées ; nous n’échangions plus qu’un sourire timide.
La fin de mon amour à sens unique
Paul a eu son bac et est parti à l’étranger pour ses études. Je n’ai jamais eu de ses nouvelles. Je n’ai jamais cherché à en avoir.
J’ai eu un copain en terminale et j’ai compris qu’on ne peut pas changer pour plaire à quelqu’un — en tout cas pas du tout au tout. Ce garçon m’a fait comprendre ce qu’était une vraie relation amoureuse.
Je comprends aujourd’hui que Paul s’est senti mal à l’aise dès qu’il s’est retrouvé seul avec moi. Si je ne me suis pas comportée comme une prédatrice par mes gestes, mon attitude générale avait tout de celle d’une traqueuse !
Il s’est toujours montré poli et ne m’a jamais rejetée, mais ma présence au quotidien était pesante pour lui.
Depuis Paul, je n’ai plus contracté « d’obsession » pour qui que ce soit mais avec le recul, je comprends que je traversais une période difficile de mon adolescence.
Je n’étais pas en accord avec mon image et ce qu’elle renvoyait.
Je me cherchais et trouver une personne réceptive à une plaisanterie m’est apparu comme une forme d’acceptation supérieure à toutes celles que je recevais de ma famille ou de mes amies.
Mais en voulant forcer le destin, je me suis retrouvée enfermée dans une spirale destructrice alors que j’aurai pu laisser les choses se faire naturellement !
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L’histoire aurait sans doute été différente. Peut-être n’était-ce qu’un rire… ou le début d’une amitié sincère, qui sait ? Au final, il n’en reste rien.
Être authentique, en amour comme partout ailleurs
Aujourd’hui, je lâche prise plus facilement et je ne cherche plus à forcer les relations. Je m’en remets au destin et je me dis que si jamais une chose doit arriver, elle arrivera.
Mes relations sont plus saines, non calculées. Je me sens appréciée pour ce que je suis vraiment et cela a évidemment beaucoup plus de valeur que n’importe quelle relation fantasmée !
Je recherche maintenant l’authenticité dans mon rapport à l’autre et j’élimine le superficiel dès que j’en ai l’occasion afin de garder près de moi les personnes qui me sont chères et qui savent me le rendre.
Cet article a été écrit par une madmoiZelle désormais débarrassée de ses vieux démons.
Si son histoire vous a plue (ou qu’elle vous a rappelé des souvenirs), foncez voir Oh, Lucy, qui avec un regard parfois tendre, et souvent acerbe traite également (et avec brio) d’un amour contrarié, en salles le 31 janvier !
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Les Commentaires
De mon côté je reste subtile et je n'arrive pas à être cash du coup quand ça marche (ce qui arrive assez souvent) je ne sais pas si c'est que je suis friendzoné ou juste que la personne ne s'est pas rendu compte de mes intentions ^^