– Article initialement publié le 27 avril 2012
Quiconque osant me dire que l’amour à distance est romantique me donne envie de lui coller un sacré coup de basket dans les glaouïs jusqu’à ce que mort s’ensuive.
L’amour à distance, c’est la pire chose au monde, c’est aussi romantique que ta mamie sur Chatroulette, et ça ne sert à rien à part te frustrer un peu plus chaque jour.
Voici trois bonnes raisons de ne jamais se lancer dans l’aventure.
L’amour à distance, ça coûte cher
Tu n’as pas le compte en banque aussi garni qu’un bon panini ?
Pas la peine d’aller trouver un·e partenaire à l’autre bout de la France voire du monde, puisque l’argent te manquera forcément au bout de 4 jours de love.
L’économie mondiale a bien compris que les histoires à distance pouvaient à elles seules renflouer les caisses des États les plus endettés, et se fait donc allègrement du beurre sur ton dos en te faisant payer les transports avec ton propre sang.
La SNCF, même avec des cartes de réduction, c’est nettement moins avantageux qu’il n’y paraît quand tu dois te farcir plus d’un aller retour par mois à 62€ minimum.
La voiture, quand tu n’as ni le permis, et de toute façon pas les moyens de te payer l’assurance et l’essence, tu oublies.
Co-voiturage ? La perspective de passer plusieurs heures en voiture avec un inconnu alors que je suis aussi maquillée qu’un mérou en boîte de nuit et que ma lingerie ferait rougir une strip-teaseuse, je le sens moyen.
J’ai secrètement rêvé que mon mec devienne agent SNCF histoire d’avoir le train à l’œil. Ça nous éviterait bon nombre de découverts en fin de mois.
Outre les transports, mets-toi bien en tête que l’amour à distance, ça coûte du fric même quand vous êtes réuni·es. Pourquoi ? Parce que bien entendu, tu n’as pas envie d’offrir à ta moitié une bonne assiette de pâtes au saindoux en guise de dîner aux chandelles.
Tu fais péter les sushis, le resto italien, les gambas poêlées ou la bouteille de vin et bam : tu viens, une nouvelle fois, de tuer ton compte en banque.
Je passe également sur les investissements de type « une nouvelle robe car je veux être la plus jolie », « un petit cadeau à ramener car j’ai envie de lui faire plaisir » et autres bonus qui font grimper les $$$.
L’amour à distance, ça fait ressortir ton côté drama queen
Se dire au revoir sur le quai de la gare : une scène relativement banale ? Pas quand tu vis une histoire à distance.
Tu te retrouves facilement happée par les démons du mélodrame qui te demandent de verser 36 litres de larmes, de bave, et un peu trop de décibels dans tes cris. Résultat, tout ton quotidien se retrouve envahi par des émotions complètement bêtes, et tu as l’impression de n’être plus qu’un syndrome pré-menstruel sur pattes.
La moindre évocation de l’être aimé qui se trouve loin devient source de désespoir absolu : voir sa brosse à dents dans ta salle de bains (« Elle est si seuuuuuuheuheuheule »), voir une série romantique à la télé (« Pourquoi Dylan abandonne Brenda ? Pourquoiiiiiiiihahahahwaaaaaaa »), manger seule un plat que l’autre aime bien (« J’te la dédicace cette assiette de spaghettis bolognaise, cette boulette elle était pour toi »).
Quand tu te rends compte que mettre la webcam sur Skype devient à peu près l’une de tes seules sources de joie au quotidien, c’est qu’il y a urgence : tu as complètement viré drama queen. La seule solution reste bien entendu de se faire taper dessus avec un gourdin.
L’amour et la distance, ça rend jalouse
Bah ouais, du moment que tu ne vois pas l’autre souvent, tu imagines nécessairement qu’il a la fifouillette en perdition et qu’il a envie de forniquer avec tout et n’importe quoi. Normal, j’ai envie de dire : ton frifri de l’amour n’est pas là pour le combler.
Toute personne qui s’approche de l’élu·e de ton cœur devient forcément une catin, une traînée, une fille de mauvaise vie qui ne recherche que la luxure et ton malheur. Ainsi, une discussion de fin de journée devient illico super saine :
– Alors, t’as fait quoi aujourd’hui ? – J’ai rencontré Sabrina, la nouvelle fille de service RH – Elle est comment ? Elle a quel âge ? – À peu près mon âge, bah écoute elle est banale, elle a deux bras deux jambes quoi… – Ouais bah dis tout de suite que tu veux la niquer dans la cafétéria ! Surtout te gêne pas, va te farcir d’autres meufs tout ça parce que je suis loin, connard, tu penses qu’avec ton zguegue de toute façon. Bientôt ça va être des « Haaaan viens que je te paye le cafééé c’est la pauuuuuse », avec sa voix de traînée là, vous vous foutez bien de moi hein.
Le plaisir de la routine, quoi.
Voilà, pour paraphraser le philosophe Grand Corps Malade : les histoires d’amour à distance, c’est comme les voyages en train et quand j’vois tous les voyageurs, j’aimerais arrêter d’en être un.
Alors la prochaine fois, Cupidon, trouve moi un gus que je n’ai qu’à rejoindre en bus. Merci bien.
— Illustration Anne-Lise Nalin
Et toi, comment tu vis les relations à distance ?
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