Maïram Guissé et Ruddy Williams Kabuiku sont partis dans les cités de Paris, Douchy-lès- Mines et Rouen. Ils ont donné la parole à six banlieusards, qui témoignent de leur rapport à l’amour, dans un univers bien loin des clichés des contes de fées.
« L’amour en cité, c’est six parcours amoureux dans différentes cités de France. Pour certains, le quartier est un terreau hostile où il faut une sacrée dose de caractère pour s’affirmer et vivre son histoire au grand jour.
Concilier la relation amoureuse avec les cultures, les traditions et les environnements est compliqué. En 2014, devoir choisir entre l’autre et sa famille n’est pas si rare.
Et pourtant les histoires d’amour en cité ne finissent pas mal en général… »
Écrit et réalisé par Maïram Guissé et Ruddy Williams Kabuiku, produit par Alexandre Brachet et Margaux Missika pour Upian, avec la participation de France Télévisions.
« On ne parlait pas d’amour chez moi »
Entre les tabous culturels et les codes sociaux de la banlieue, difficile de vivre et d’exprimer ses sentiments… Oui, l’amour est un sujet tabou dans les cités, terre de tous les fantasmes et de tous les clichés, décor de cinéma, focale des discours politiques (mais rarement des moyens déployés).
Loin de tous ces préjugés, L’amour en cité donne la parole à six jeunes, trois femmes et trois hommes, qui racontent leur adolescence et l’expérimentation sentimentale dans un cadre socio-culturel où « l’amour » est codifié.
« La honte de ma vie
» pour une gifle de sa mère, reçue parce qu’elle avait fait une bise à un garçon en public. « J’aurais préféré que tu sois zoophile », au fils qui annonce à son père qu’il est gay. « Faut pas en parler », à propos des questions que l’on (se) pose, adolescent•e•s, sur l’amour et le sexe. « Mais elle est blanche ! », sur les a priori culturels et l’acceptation de la famille…
Des citations marquantes, et pourtant prononcées comme des constats, comme un récit ordinaire. Les témoignages des six jeunes racontent chacun la même histoire, de découverte de soi et de l’autre, en dépit de l’omerta qui pèse sur ces sujets.
Et chacun fait son chemin, envers et contre les pressions du cadre socio-culturel, notamment les influences familiales. C’est ainsi qu’Ali raconte sa rencontre et son histoire avec une femme blanche, lui qui est noir. À travers le récit de son amour, il met les mots sur la construction identitaire dans un environnement multiculturel, quand les parents perçoivent celui ou celle que tu aimes comme un•e étrangèr•e, dans un pays qui est le tien. Lorsqu’il a annoncé à son père qu’il voulait se marier avec une femme blanche, celui-ci lui a répondu :
« Il est mieux pour toi mon fils que tu prennes une femme du pays. »
« Mais « pays », c’est quoi ? De son pays, ou du mien ? », s’interroge Ali.
D’autres extraits sont déjà disponibles sur la chaîne YouTube L’amour en cité.
L’amour en cité est un documentaire qui met en lumière les obstacles internalisés. Loin des clichés sur le machisme et le conservatisme des banlieues, ce film donne la parole à six témoins, qui racontent leur expérience et partagent leur réflexion, face à une caméra qui ne cherche pas à leur coller des étiquettes ni à les mettre dans les cases.
Que penses-tu de ce documentaire ? As-tu grandi en cité ? Te retrouves-tu dans ces témoignages ? Viens en parler sur le forum !
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires