Dans un rapport publié ce mardi 7 février, Amnesty International met à jour les pratiques de la prison de Saidnaya.
Celle-ci se situe à 30 kilomètres au nord de Damas, en Syrie. Ce même pays que les habitant•es fuient depuis des années, ce qui a partiellement abouti à la crise des réfugié•es en Europe.
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La prison de Saidnaya en Syrie, un véritable enfer
Entre 2011 et 2015, le rapport estime que 13 000 personnes y ont été exécutées après avoir été victimes de disparitions forcées, puis détenues dans des conditions déplorables et torturées.
Pour rendre compte de ces violations des droits humains que l’ONG qualifie de crimes contre l’humanité, cette dernière a publié le même jour une vidéo sous forme de dessin animé qui retrace le parcours de l’un des prisonniers :
« J’aurais préféré qu’ils me tuent, plutôt que de me laisser pourrir dans cet endroit. Ce n’est pas une prison, c’est un abattoir.
Tout ça pour quoi ? Parce que je critiquais Assad [Bachar el-Assad, NDLR] et ses complices. Je n’ai pas pris les armes, je n’ai tué personne. Tout ce que j’ai fait, c’est assister à quelques manifestations […] pacifiquement. »
Comme le raconte la vidéo, il ne s’agit pas ici de conditions de détention ordinaires, ni de criminels, mais bien d’une répression de la part du gouvernement syrien sur ses citoyen•nes.
Ces conditions inhumaines (ainsi que les exécutions) sont d’ailleurs approfondies sur la page dédiée d’Amnesty International.
Comment agir contre la prison de Saidnaya ?
Si cette situation te choque et que tu souhaites aider à ton niveau à y mettre un terme, l’ONG propose une pétition à signer et partager, à destination des gouvernements de Russie et des États-Unis, requérant l’envoi d’observateurs indépendants afin de statuer sur la situation à Saidnaya.
Car le rapport d’Amnesty International se base d’abord sur les témoignages de 84 personnes, témoins ou victimes de ces circonstances. Si elles sont très bien placées pour parler de ce qu’elles ont vu et/ou vécu, une enquête indépendante serait une garantie supplémentaire pour encourager les gouvernements à agir.
D’autant que, comme le précise l’ONG, ce n’est pas parce que le rapport n’apporte des éléments que pour les années 2011 à 2015 que les tortures, violences et exécutions se sont depuis arrêtées…
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