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Société

Pourquoi mes amitiés féminines sont précieuses, alors que je les ai longtemps rejetées

Mymy est une femme. Certes. Donc avant, elle était une fille. Ouaip. Sauf que quand elle était une fille, Mymy, bah, elle aimait pas trop les filles… heureusement, elle a changé d’avis !

Cet article a été rédigé en partenariat avec Universal. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.

ENFIN ! Le très attendu Pitch Perfect 3 sort sur les écrans ce 27 décembre 2017 !

De quoi clôturer l’année ou entamer la nouvelle du bon pied, en retrouvant les chansons a capella entonnées par les Bellas, une bande de meufs aussi différentes que soudées, à l’énergie diablement communicative.

Comme vous pouvez le remarquer devant cette bande-annonce, on rempile pour du clash contre des équipes musicales, pour une Elizabeth Banks HILARANTE et surtout pour une ode à l’insolence, mais aussi à la solidarité féminine.

Cette brochette de jeunes femmes diverses et unies par leur humour irrévérencieux m’a donné envie de vous parler un peu de mes amitiés féminines… qui n’ont pas toujours été un long fleuve tranquille.

Prêtes pour une histoire de Tatie Mymy ?

J’étais une « fille qui n’aime pas les filles »

Petite, j’étais ce qu’on appelle un « garçon manqué », plus adepte des petites voitures et de ma Game Boy que des robes roses et de Barbie.

Je n’étais pas casse-cou, mais je ne me reconnaissais pas trop dans les activités « féminines ». À la GRS, j’ai préféré le judo. Je zappais les épisodes de Dawson pour ne pas rater le nouveau combat de Yu-Gi Oh.

Extrêmement timide voire farouche, j’étais plutôt solitaire. Au collège, à l’heure où se cristallisent les groupes genrés et où les hormones commencent à bouillir, j’étais paumée.

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J’ai essayé de me faire passer pour une « vraie fille », et ça n’a pas tenu longtemps. Quant à me faire passer pour un garçon, comme disait l’autre :

— T’as un double détail qui va leur sauter au visage !

(Mushu, grand penseur des temps modernes.)

Je n’arrivais que rarement à entrer en résonance avec les filles de mon âge. Je ne leur ressemblais pas, et elles le savaient. On ne se comprenait pas.

J’ai eu ma période « fille qui n’aime pas les filles », ces chipoteuses futiles, obsédées par leurs apparences et les candidats de la Star Ac… alors que moi, j’étais cultivée, s’il vous plaît ! Je lisais des livres et des mangas, j’étais même sur Internet !

Eh oui on est un peu conne à 13 ans, souvent.

En réalité, ces « vraies filles », j’en avais peur. Pas qu’elles soient méchantes, mais elles semblaient avoir reçu un manuel qui s’était perdu comme ma lettre pour Poudlard.

Leur féminité naissante semblait une évidence. Moi je me sentais vilain petit canard, gauche, ratée. Je pensais les mépriser, alors qu’elles m’intimidaient. J’aurais tout donné pour être, comme elles, une fille, tout en simplicité.

À lire aussi : La « féminité » et moi, histoire d’une oscillation constante

Quand j’étais presque un mec de la bande

Conséquence logique, j’ai plutôt tissé des liens avec des garçons. Des amitiés souvent mêlées de sentiments flous, tant j’avais du mal (et eux aussi) à différencier « j’apprécie cette personne » de « MES HORMONES FONT LA MACARENA ».

L’adolescence : une allégorie

J’étais un membre de la bande, mais aussi la seule meuf de la bande. Un statut un peu chelou. J’étais pas vraiment traitée différemment, mais j’étais pas un mec non plus.

Des trucs tout cons chez les autres étaient soudain valorisés chez moi. J’étais nulle aux jeux vidéo ? Ok, mais j’étais une FILLE qui joue aux jeux vidéo ! Je ne faisais pas de skate ? Certes, mais j’étais une FILLE qui porte des chaussures de skate !

Ce qui était banal pour mes potes devenait un petit exploit. J’osais « ne pas être une fille », avec tout ce que ça a de méprisant. Ce qui était à la base une question de goûts et de confort était devenu une sorte de revendication.

Ça avait son côté agréable, mais c’était un peu bizarre. Je n’étais pas 100% moi-même. Et puis, j’ai grandi, et j’ai eu des amiES.

Ça m’a fait un bien fou !

De l’importance des amitiés féminines

Soyons bien claires : rien de tout ce que j’ai évoqué ci-dessus, comme les goûts ou centres d’intérêts, ne sont inscrits dans les gènes.

Les hommes ne sont pas intrinsèquement fans de jeux vidéo, et les femmes n’ont pas le chromosome d’attrait pour la Star Ac. Ce sont des constructions artificielles qui assignent des activités à un genre particulier.

À lire aussi : Socialisation genrée : grandit-on dans un monde sexiste ?

De la même façon, avoir des amiES m’a enfin offert des personnes qui partageaient des expériences de vie similaires aux miennes (en plus de mes sœurs).

Il y a l’aspect un peu technique, toutes ces caractéristiques physiques que je partage avec beaucoup de femmes : le bonheur d’enlever son soutif, les douleurs de règles, les rendez-vous gynéco, le rapport au corps

Quand ma meilleure pote a une cystite

Et puis il y a être une femme au niveau social.

Râler sur le relou qui m’a interrompue dans la rue sans que ça ne surprenne. Parler du syndrome de l’imposteur qui me limite parfois à cause de mon genre. De l’immense boulot à accomplir au niveau du féminisme.

Mais surtout, surtout, il y a le positif !

Je partage avec les femmes de ma vie une volonté farouche d’aller vers l’avant, de faire du monde un endroit meilleur. On s’enthousiasme sur les nouveaux role models, on débat des initiatives pour l’égalité, on cherche comment avancer.

En grandissant, on m’a appris que les femmes se tirent dans les pattes, sont mesquines, volontiers harceleuses, hypocrites, jalouses, en compétition. Du coup, j’avais peur des femmes. Car j’y ai cru, à ces conneries.

CERTAINES femmes ne sont pas de bonnes personnes. Et croyez-moi, CERTAINS hommes peuvent être tout aussi mesquins et cruels.

Mais plein de femmes sont COOL, et j’ai trouvé dans mes amitiés féminines, tout comme dans ma belle brochette de collègues, plus qu’un soutien : un moteur pour avancer !

La moi d’il y a quinze ans, je la comprends, maintenant. Je sais qu’elle était surtout intimidée, un peu jalouse, et pas bien dans sa peau.

Elle a sûrement raté de belles amitiés, mais c’est pas si grave, j’ai toute la vie pour me rattraper. J’ai déjà bien commencé !

Pitch Perfect, des amies qui ressemblent aux miennes

Et c’est toute cette affection envers les femmes de ma vie que je retrouve dans Pitch Perfect. L’amitié entre les personnages n’est pas forcément évidente, immédiate. Elle se construit par-delà les a priori, les idées reçues.

L’histoire de cette bande de potes, c’est un peu celles de ma vie : des femmes qui tiraient des conclusions sur les autres en quelques secondes, transposant parfois leurs propres insécurités sur des personnes n’ayant rien demandé…

Mais qui, quand elles prennent le temps de regarder au-delà des apparences, s’aiment sincèrement, sans se forcer à changer, sans faux-semblants et avec énormément d’humour !

Alors je vais emmener les meufs cool de ma vie au cinéma pour voir Pitch Perfect 3, et je vous conseille d’en faire autant. Ça va être aca-mazing !

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Les Commentaires

3
Avatar de Appie
7 mars 2018 à 16h03
Appie
Je me reconnais vraiment dedans mais malheureusement aujourd'hui je n'est toujours pas trouver "chaussure à mon pied",étant plutôt timide de base.
Mais je reconnais que il y a des jours une amitiée féminine me ferais le plus grand bien
Car parler "tampons, serviettes" avec des mecs aussi ouvert d'esprit qu'il soit, il y a certaines choses ils ne peuvent pas les comprendre ou ressentir.
0
Voir les 3 commentaires

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