— Article publié initialement le 18 mars 2016
Comment me suis-je fait des ami•es dans ma vie ? Principalement via des concours de circonstances. À force de passer mes journées en compagnie des mêmes personnes, sur les bancs du collège, du lycée ou de la fac, j’ai repéré celles avec qui j’avais des atomes crochus. Sur Internet, j’ai rencontré aussi de chouettes gens qui font toujours partie de ma vie.
Maintenant, je suis adulte. Je bosse du lundi au vendredi à des horaires fixes qui m’obligent à faire des trucs de boloss le week-end en même temps que tout le monde, genre faire mes courses le samedi, mes lessives le dimanche et me coucher relativement tôt en semaine pour ne pas être crevée le lendemain matin.
C’est ça, la vie d’employé•e : tu te lèves, tu vas au travail, tu fais ta journée, tu rentres, tu dînes, t’as deux à trois heures de libre et tu t’endors. Et rebelote. Ça m’a plongée dans des crises existentielles du genre « ÇA VA ÊTRE COMME ÇA TOUTE MA VIE JUSQU’À UN ÂGE AVANCÉ, SÉRIEUX ?! » mais j’en suis sortie.
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Par contre, y’a un truc qu’on t’apprend pas dans la vie : comment les adultes se font des ami•es.
Aime-toi toi-même, on verra ensuite
La première étape que j’ai eu à dépasser dans mon doux (non) chemin vers l’adulterie a été d‘apprendre à m’aimer moi-même. J’ai mis quelques années à me connaître et à m’apprécier comme je suis, à envoyer valser des complexes injustifiés, à identifier mes qualités et mes défauts.
Je connais maintenant mes points faibles et mes points forts, j’essaie de bosser sur les aspects de moi qui me plaisent moins, et de prendre soin des autres.
Je suis devenue ma meilleure amie, et je ne reviendrais en arrière pour rien au monde.
Je suis devenue ma meilleure amie, et je ne reviendrais en arrière pour rien au monde : quand j’ai des périodes de creux niveau vie sociale, je suis bien avec moi-même malgré tout.
Ça m’a aussi amenée à faire un peu de tri dans mes relations, à évincer les gens qui ne me faisaient pas du bien, qui étaient des freins plus que des moteurs, ou qui ne respectaient pas celle que je suis.
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C’était l’étape n°1 vers la « Mymy adulte », et c’était pas une mince affaire. Maintenant, c’est fait, et je pense que c’est là pour durer. Je suis en plein dans l’étape n°2, qui sort du « moi moi moi » pour aller vers les autres… et c’est pas facile non plus.
Vis ma vie de fille géniale
Plein de gens me disent que je suis géniale.
Aux orties la fausse modestie : je me considère comme une fille plutôt cool. J’ai un job passionnant, je suis cultivée, je m’intéresse à plein de trucs, je suis globalement une amie pas trop en carton, je suis rigolote, j’essaie d’être bienveillante avec tout et tout le monde, et en plus je fais super bien le gratin dauphinois (la muscade et l’ail c’est l’essentiel ok ?).
Voilà, et je suis pas désolée de bien m’aimer.
Plein de gens me disent que je suis géniale. Parce que je côtoie plein de gens cool. Il y a des inconnu•es sur le Web qui m’envoient de l’amour, des madZ que je rencontre et qui ont toujours un mot gentil, un compliment. Il y a des gens que je commence à voir via madmoiZelle ou mes ami•es qui me disent : « Vraiment chouette de faire ta connaissance ».
Mais voilà : j’ai pas l’impression que ces gens pensent à moi spontanément. Ils ne viennent jamais me demander comment je vais, me proposer d’aller voir un film, de manger un morceau ou de me joindre à telle soirée qu’ils organisent.
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Ce qui est BIZARRE, parce qu’on est plutôt tou•tes d’accord pour dire que je suis une fille tip top, mais bizarrement, ça intéresse personne plus que ça. Alors oui, ok, ça va faire Mymy petite princesse qui veut que tout le monde rampe à ses pieds, mais non ! Je ne veux pas que tout le monde rêve de passer du temps avec moi. J’aimerais juste recevoir de temps en temps un petit « Hey ça va ? Ça te dit un restau demain ? »
C’est pas la mer à boire, si ?
C’est la faute à Friends de toute façon
Comme vous, j’ai grandi entourée de productions culturelles (notamment des sitcoms) dans lesquelles l’amitié à l’âge adulte représente un roc plus solide que le mont Saint-Michel. Des brochettes de trentenaires y vivent en colocation, partageant tout, de leurs béguins à leurs repas, en permanence. Quand ils sont en couple, ça ne bousille pas leur amitié et ils ont toujours beaucoup trop de temps libre pour être honnêtes.
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J’ai grandi entourée de sitcoms dans lesquelles l’amitié à l’âge adulte représente un roc plus solide que le mont Saint-Michel.
Y’a sûrement des gens qui vivent leurs amitiés ainsi, mais ce n’est pas mon cas. J’ai quelques ami•es, dont certain•es chez qui je suis souvent fourrée, certes, mais ma vie est loin de ressembler à un épisode de How I Met Your Mother, et je ne retrouve pas la même bande chaque soir au même bar.
De l’amitié-lierre à l’amitié-orchidée
Comme je vous l’ai expliqué à plusieurs reprises, j’ai traversé de grosses périodes de coups au moral ces temps-ci, et j’ai mis du temps à identifier ce qui causait ces sautes d’humeur. Il se trouve que l’une de ces raisons était liée à ce changement dans mes relations amicales.
Je voyais mes connaissances nourrir une vie amicale bien dodue et j’avais l’impression d’être souvent laissée pour compte, pas invitée, comme au collège quand j’avais pas d’ami•es et que la soirée pyjama devant la Star Ac’ se faisait toujours sans moi. J’hésitais à solliciter les gens, mais je rêvais qu’ils le fassent avec moi. Paradoxal, non ?
Les relations amicales changent quand on se retrouve forcé•e de les organiser, de les provoquer.
J’ai fini par en parler un peu autour de moi et je me suis rendu compte que plein de gens de mon âge étaient dans le même cas. Les relations amicales changent quand on se retrouve forcé•e de les organiser, de les provoquer. C’est comme si l’amitié était auparavant un lierre qui poussait au petit bonheur la chance et qui s’était transformé en plante délicate qu’il me faut arroser soigneusement.
Ok, maintenant que j’ai pris conscience de ça (et du fait que si les gens ne m’invitent pas souvent, ce n’est pas par désintérêt total envers ma petite personne : ils ont simplement aussi « peu » de temps libre que moi, et le distribuent comme ils peuvent)… je fais quoi ? Rendez-vous dans le prochain épisode de L’amitié à l’âge adulte, bientôt sur madmoiZelle, pour en parler !
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Les Commentaires
Pour ma part je suis bien plus âgée que la moyenne des madz (34 ans) et je constate cela surtout depuis le changement de situation des gens autour de moi (ça s'installe a tout va, fais des bébés etc, du coup c'est chaud pour les visites ou sorties)
Du coup je me fais violence pour les sollicitations mais je réalise aussi que je dois élargir mon cercle d'amis, et c'est compliqué, surtout quand les envies des gens autour de toi changent...