J’ai toujours été attirée par les films d’horreur, les ambiances glauques et le gore. Ne me demande pas pourquoi le meurtre m’attire, je n’en sais rien ! C’est étrange de passer une heure trente à kiffer devant Freddy ou une description d’autopsie de Mo Hayder, mais c’est comme ça. C’est mon kif.
Inutile de te décrire mon enthousiasme quand j’ai appris qu’une série entièrement dédiée aux peurs primaires de l’homme allait être mise sur pied. Après trois saisons pas tout à fait égales mais carrément addictives, j’attends fébrilement la quatrième saison d’American Horror Story.
Après le mythe de la maison hantée, des esprits, des savants fous, des expérimentations atroces, des tueurs en séries et des sorcières j’avais un peu de mal à imaginer avec quoi Ryan Murphy et Brad Falchuk pourraient encore me surprendre. Pourtant, à l’annonce du thème de la saison 4, j’ai cru avoir un orgasme du système nerveux.
American Horror Story se penche sur l’angoisse qui me parle sans doute le plus : les monstres humains, la difformité et l’ambiance malsaine teintée de voyeurisme des freaks shows américains du milieu du XXème siècle.
Les monstres sont horribles car on les définit comme tels. Ils ne sont pas seulement des êtres dangereux et pleins de mauvaises intentions… Le monstre est extraordinaire simplement car il n’est pas comme tout le monde. La société considère les personnes défigurées ou informes comme des anomalies.
Auparavant, les cirques ambulants ne s’encombraient pas seulement d’une ménagerie tristoune : ils montraient régulièrement tout un tas d’humains différents. Les gens payaient pour voir des femmes à barbes et des hommes sans membres se traînant sur leurs torses. C’était une sortie familiale.
Imagine donc un peu toutes les interrogations, les questionnements malsains et intrigants autour desquels American Horror Story : Freak Show va pouvoir évoluer… Ça me donne des palpitations tiens.
Des personnages forts
Pour cette saison j’imagine une bonne dose de personnages forts et surtout loin du pathos qui pourrait leur être réservé.
- Jessica Lange, plus froide que jamais (mais pas que)
Jessica Lange n’est pas habituée aux rôles les plus sympathiques. Tantôt dirigeante d’un hôpital psychiatrique glauque ou sorcière suprême avide de pouvoir et de jeunesse, elle joue toujours la femme forte, cassante, dominatrice et sûre d’elle.
« Mon âme est aussi noire que le fond de ce cliché. »
Dans cette saison, de nombreuses sources ont avancé qu’elle incarnerait une Allemande expatriée détentrice du dernier freak show du pays. Outre un subtil accent, je l’imagine toujours tirée à quatre épingles, tentant de vendre son spectacle obsolète à de petites villes disséminées à travers les États-Unis. Prête à tout pour faire survivre son affaire, elle part à la recherche de phénomènes humains toujours plus impressionnants… quitte à devenir la plus inhumaine de tous.
Mais Jessica Lange ne serait pas seulement une marâtre avare cherchant à tout prix à se former une collection de bizarreries. Parfois, prise de pitié sans doute, elle se prendrait d’affection pour les nains et autres femmes à trois seins… Car au final, le véritable monstre, ce serait elle.
- Des jumelles siamoises
Sil y a bien UN truc qui m’intrigue, ce sont les personnes tératopages. Comment font-elles pour manger, s’assoir, penser, aller aux toilettes, baiser, VIVRE ? De toutes les histoires de soeurs siamoises célèbres, celle de Violetta et Daisy Hilton me semble la plus intéressante à raconter.
En 1908 naissaient en Angleterre deux jumelles reliées des hanches aux fesses. La sage-femme, profitant de l’opportunité et de la mode des jumeaux liés, en profite pour les prendre sous son aile et leur apprendre la musique afin de pouvoir les faire monter sur scène. Très jolies, les deux soeurs sont régulièrement utilisées pour assouvir les fantasmes de certains hommes sans scrupules…
En 1930, à l’âge de 22 ans, elles partent pour les États-Unis où elles montent le spectacle à succès La revue des soeurs Hilton. Peu après, elles participent au film Freaks de Tod Browning en compagnie d’un tas d’autres phénomènes de foire. Considérées comme les plus jolies jumelles soudées des cirques américains, elles suscitent questionnements et fantasmes. Véritables stars, elles enchaînent les conquêtes amoureuses et les succès jusqu’à mourir de la grippe asiatique en 1969.
Leur histoire pourrait être une bonne intrigue parallèle à celle du cirque ambulant, tout en élargissant l’esprit des spectateurs.
- Une femme à barbe
Les femmes à barbes étaient également très prisées des cirques à partir du XVIème siècle. Mais en 1950, elles ont été tellement représentées qu’elles n’intéressent plus personne.
La saison pourrait raconter la célébrité déchue d’une d’entre elles, ou mettre en scène le quotidien d’une jeune fille dont l’avenir est franchement compromis.
- Un clown vicieux
Je m’excuse platement auprès des coulrophobes et autres traumatisées de Ça, mais cette saison d’American Horror Story ne serait pas digne de son titre sans le cousin de Ronald — les dents en pointes et l’esprit sadique et pervers en plus. Ce genre de personnage qui s’incruste toujours en background pour faire craquer des pétards en riant à gorge déployée… Tu vois le genre.
Un peu comme le clown de DM Prank Studio quoi. Mais cette fois, pas pour rire.
- Jigsaw
Qui dit clown, dit aussi son acolyte le pantin.
J’y tiens.
Allez.
Une ambiance sordide
En ce qui concerne l’univers de la série, je fais confiance aux réalisateurs pour me plonger dans l’horreur. Je m’attends à un générique encore plus lugubre, à des images glaçantes, à des plans brefs que je n’aimerais pas regarder plus d’une demi-seconde, le tout surmonté d’un thème festif sonnant toujours plus faux.
Au niveau de l’esthétisme, j’aimerais retrouver les contrastes et l’aspect parfois flou des clichés des cirques de l’époque.
J’imagine que les scénaristes ne nous ménageront pas côté images insoutenables. Cependant, j’espère que les corps difformes seront représenté de manière à les sublimer. Je ne peux pas m’empêcher de lier ce thème au travail de Joel-Peter Witkin, ce photographe de l’étrange…
The Harvest — 1984
Woman on a table — 1987
Je n’imagine pas une photographie léchée. J’espère quelque chose d’anguleux, de lacéré, tantôt chaud ou très froid, surtout pas dans la demi-mesure. Un peu comme si Le cabinet du docteur Caligari avait forniqué avec Hannibal, quoi.
Octobre est vachement loin finalement…
Et toi, tu imagine squoi pour cette quatrième saison ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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