Réalisé par : Paul Weisz
Avec : Hugh Grant, Dennis Quaid, Willem Dafoe, Mandy Moore, Adam Busch
Sortie le : 07 juin 2006
Après une saison plus que fructueuse, Martin Tweed, présentateur télé ultra-médiatique mais aussi ultra-égocentrique, s’apprête à remettre le couvert avec une nouvelle saison d’American Dreamz, sorte de Nouvelle Star version US. Et pour décrocher des scores aussi bons que l’année précédente, Martin Tweed sait ce qu’il lui faut : des candidats pas forcément extrêmement doués, mais susceptibles de déchaîner les passions.
Va donc pour une blonde arriviste décidée à sortir de son bled à la force des cordes vocales, un candidat fraîchement débarqué d’Israël et… un autre récemment arrivé d’Irak, officiellement pour fuir la guerre et découvrir l’american way of life chez ses riches cousins, officieusement pour être le principal acteur d’une opération terroriste visant le Président des Etats-Unis lui-même. Président qui, sur les conseils de son bras droit, doit justement jouer les jury de poids pour l’émission, histoire de faire remonter un peu sa cote de popularité. Casting racoleur et juge médiatique : Martin Tweed tient les éléments d’une nouvelle saison plus explosive que jamais.
On s’en doute à la lecture du synopsis, American Dreamz s’en prend pas mal à ce qu’est selon lui le nouveau « rêve américain » et ce faisant, au lien qui unit les médias et le public. Ou comment chacun, selon ses intérêts et son degré de connaissance de l’instrument, l’utilise pour arriver à ses fins, ou se retrouve happé par lui. Fait vibrer les cordes des bons sentiments face à la caméra et étrangle tout le monde avec en coulisse. Connait le pouvoir de l’image et s’y perd.
Ce qu’on nous dit n’est donc pas vraiment nouveau, c’est vrai, mais après tout, on s’en tape. Le problème, c’est surtout que les différents messages que le réalisateur semble vouloir faire passer ne sont peut-être pas assez creusés pour faire mouche. Résultat : cette satire très ancrée dans l’air du temps manque un peu de solidité. Ca tire sur la politique (voir Dennis Quaid en copie carbone de Georges W Bush), sur la télé-crochet, sur les dérives du « rêve américain »… Mais finalement, ça ne fait pas si mal que ça. Ca donnerait même parfois lieu à des conclusions un peu limites.
Tu me diras « on s’en fout : c’est une comédie, pas une thèse. Le principal c’est de rire, non ? » Ben oui. Et d’ailleurs, on rit pas mal. Mais le film semble avoir du mal à allier gags et réflexion, à tel point que parfois, on se demande comment interpréter certaines scènes particulièrement outrées. C’est d’autant plus visible dans les dernières minutes du film, qui après un rebondissement qui aurait très bien pu servir de final (et de morale), en rajoutent une couche avec deux trois pirouettes un peu trop outrées pour être honnêtes. Marrant, mais pas le film de l’année.
Les Commentaires
C'est vraiment bien ficelé, tout en caricature et pourtant rarement dans l'excés.
Un bon moment à passer