Les télé-réalités pour mères (car on ne va pas se mentir, ce sont surtout les mères et non les pères qui regardent ce type d’émissions) sont nombreuses. Pendant ma grossesse, j’étais adepte de Mamans et célèbres par exemple.
J’avais aussi eu l’occasion de jeter un œil à Familles nombreuses : des familles XXL y racontent leur quotidien, assez musclé en termes d’organisation. On se dit alors que tout est possible quand on a seulement un ou deux enfants.
Une mère de cette émission, Amandine Pellissard, qui a huit enfants, connaît depuis quelque temps un harcèlement inquiétant. Ce dimanche 6 février, elle postait sur Instagram :
« Ma famille et moi-même sommes victimes de harcèlement perpétuel en raison de notre médiatisation. »
En novembre dernier, elle expliquait déjà recevoir beaucoup de messages de haine, lors d’un live avec ses fans sur Instagram :
« La violence de certaines personnes est sans borne. Mais le plus triste dans tout ça, ce sont les auteurs de ces commentaires méchants, parce qu’il faut quand même sacrément se faire chier pour faire ça. Ils se font chier et ils se disent : on va aller sur la page de la mère Pelissard.
Imaginez le temps que ces gens-là passent sur les pages de toutes les familles. Ils suivent toutes les stories, tous les lives, tous les contenus. Ils prennent des captures, les postent sur leur page et déblatèrent toutes sortes de saloperies pendant des heures. »
Dans une interview parue le 6 février, Amandine Pellissard a explicité le dernier cas de harcèlement en date — la réception d’une lettre anonyme avec des attaques racistes et des menaces à son domicile — mais aussi l’inaction de la police.
« On est démoralisés parce que les institutions ne nous viennent pas en aide, la police ne nous prend pas en considération.
Alex est allé au commissariat pour déposer une plainte pour ce courrier-là. Cette plainte a été refusée, seule une main courante a été accordée. On lui a répondu : “S’il se passe quelque chose, on aura une trace ; si vous en recevez une deuxième, on pourra prendre une plainte”.
Pour moi, un policier n’a pas à refuser de prendre une plainte, c’est au Procureur de décider s’il veut donner une suite ou pas. Certains portent plainte contre leurs voisins car la musique est trop forte. Nous, on se fait insulter. On est menacés, nos enfants aussi. »
Le harcèlement, c’est du sérieux
Les cas où le harcèlement n’est pas pris au sérieux et en considération sont encore trop nombreux. Qu’il s’agisse de cyberharcèlement ou non.
Depuis 2013, « un fonctionnaire de police ou un militaire de la gendarmerie ne peut refuser d’enregistrer une plainte sauf dans les cas où l’absence d’infraction est incontestable, sans nécessité de vérification ultérieure ».
Si vous êtes victime de harcèlement (ou d’autre chose d’ailleurs), dans le cas où l’on ne prend pas votre plainte, même si c’est extrêmement pénible, il faut aller dans un autre commissariat. Vous pouvez aussi contacter directement le procureur de la République.
Avec cette affaire de harcèlement d’Amandine Pellissard, on ne peut s’empêcher de penser à MavaChou, cette mère de famille, blogueuse, victime de harcèlement, qui mettait fin à ces jours le 22 décembre. Elle avait déposé plusieurs plaintes sans effet.
Son avocat, Stéphane Giuranna, a bien l’intention de faire « reconnaître la responsabilité pénale » de celles et ceux qui ont harcelé MavaChou et appelle à une loi pour imposer aux plateformes la levée de l’anonymat en cas de harcèlement afin de faciliter l’identification des auteurs de ces comportements.
Combien faudra t-il de drames pour que ce problème de société terrible soit pris au sérieux et que des mesures soient mises en œuvre ?
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Image en une : capture d’écran vidéo YouTube JeremStar/Amandine Pellissard
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