Amanda Lear – Les icônes pop du Docteur Love

Amanda est une de mes icônes pop préférées, sans doute parce qu’elle s’appelle Amanda, comme moi en vrai à peu de choses près et comme Amanda Woodward de Melrose Place. Je l’aime aussi parce qu’elle a su frayer avec Dali, Bowie et Philippe Bouvard sans le moindre complexe. J’admire aussi qu’elle soit passée du disco au punk à la cover de Love Boat sans trouver ça complètement frapadingue. Bref, Amanda Lear, c’est du n’importe quoi et donc c’est tout ce que j’aime. Amanda est pop, vive Amanda (et Amandine aussi d’ailleurs) !

Amanda est née à Saïgon en 1946 selon le portail français de Wikipedia, mais à Hong-Kong en 1939 selon le portail italien, peut-être même en 1950 selon les Anglais qui ne veulent prendre parti ni pour Saïgon ni pour Hong-Kong. L’explication de ce mystère pourrait bien se trouver sur le portail polonais mais malheureusement je n’y comprends strictement rien. Pour brouiller les pistes encore plus, Amanda Lear s’appelle en vérité Amanda Tapp (ou même peut-être Alain Tapp, nous verrons ça plus tard).

Toute jeune, elle défile pour Paco Rabane et Mary Quant et puis, par une douce nuit d’été (ou une froide matinée d’hiver – Wikipedia ne dit rien à ce sujet, je me permets quelques petites extrapolations), elle croise la route du talentueux et moustachu Salvador Dali. Comme tout le monde le sait, il en fera sa muse, ce qui la protégera à jamais des oubliettes du trash et des faux-pas impardonnables : Amanda dès lors pourra dire oui aux opportunités les plus stupides et à celles qui frôlent les pâquerettes, elle n’en subira pas pour autant le sort de Larusso ou de Kirstie Alley car Madame a été « la muse de Salvador Dali ». Dans le même genre, Arielle Dombasle a essayé d’éviter les casseroles en se maquant avec BHL mais pas de bol pour elle, ça n’a pas fonctionné aussi bien (dommage, Foucault était gay et déjà mort en 1993 quand elle convola en justes noces avec Bernie, ça, ça aurait été un coup de pub d’un tout autre acabit !).

C’est à ce moment-là que naîtra la fameuse légende du changement de sexe d’Amanda (à Casablanca selon un témoin dénommé Coccinelle). Amanda s’appellerait en fait Alain. La rumeur a été lancée par cette mauvaise langue de Dali ou bien par David Bowie (un bon copain à Amanda, excusez-la du peu). Moi je penche plutôt pour David, la question l’ayant toujours un peu turlupiné. Amanda/Alain n’a jamais démenti et donc, bref, voilà, les paris sont encore ouverts. Le Docteur Love n’y donne pas beaucoup de crédit, mais bon, si Coccinelle l’a effectivement croisé-e à Casablanca, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise.

Amanda (Alain) est pop, mais est aussi rock ! En 1973, elle pose pour la pochette de For your Pleasure

de Roxy Music (« More than this, there is nothiiiiiiing » – c’est pas la même année, mais c’est ma préférée). En 1975, elle décide de pousser la chansonnette à son tour. C’est le début d’une loooooongue carrière qui oscillera principalement entre le disco et le rock. Amanda a aussi été brièvement une icône punk en Italie, le temps d’un duo avec Giovanni Lindo Ferretti du groupe CCCP (Ferretti qui, depuis lors, a eu une révélation divine et est devenu un fervent catholique – qui sait si Amanda y a été pour quelque chose).

Présentatrice télé, on la retrouve aux Grosses Têtes pendant les années 1990 et dans plein d’autres émissions relativement kitsch (Foucault – Jean-Pierre, cette fois – l’appelle même à la rescousse pour sauver ses Sacrées Soirées arrivées à leur déclin). On retrouvera notre icône pop et polyglotte sur les petites lucarnes italiennes (où elle sera membre du jury d’un télé-crochet qui fait danser les vedettes – la version italienne de Dancing with the Stars à laquelle a participé Kirstie Alley soit dit en passant) et allemandes (où elle présentera une émission coquine, Peep).

Pour couronner cette carrière exceptionnelle, Amanda recevra en 2006 le titre pompeux de Chevalier des Arts et des Lettres. La classe, quoi.

Et pour terminer, une magnifique cover de Love Boat avec un remix techno absolument agaçant et de faux marins homosexuels. Quelle plus belle manière de passer le cap de l’année 2001 ? Moi, en tout cas, j’aurais pas rêvé mieux.

http://youtu.be/DsDZgO_YUrA