Un élan de tendresse m’a submergée lorsque j’ai découvert le visage serein et souriant de l’ex-actrice Amanda Bynes en couverture du magazine Paper.
J’ai une infinie compassion pour Amanda Bynes, et j’ai eu mal pour elle lorsqu’en 2013, moi et tout l’Internet l’avons regardée sombrer dans une sorte de folie et de colère, épanchée sauvagement sur Twitter.
L’actrice s’en prenait à des stars, tweetait des critiques acerbes et violentes, semblait clairement avoir pété les plombs. Dans son interview accordée à Paper, Amanda Bynes revient sur cet épisode douloureux de sa vie.
Amanda Bynes : son combat contre l’addiction à la drogue
Amanda Bynes, c’est ma compagne de soirées et week-end cocooning.
Quand je suis pas au top de ma forme et que je me cherche un film ou une série à regarder comme je choisirais une pâtisserie pour le goûter, je finis régulièrement par opter pour un ènième visionnage de She’s the Man.
En 2007, Amanda Bynes donne la réplique à Channing Tatum — et contribue fortement à lancer sa carrière, au passage, en incarnant une lycéenne discriminée par le coach de son école.
Elle se fait passer pour son frère jumeau afin de pouvoir intégrer l’équipe de foot des garçons du pensionnat où il est censé être.
Meilleur teen movie, hyper féministe dix ans avant que le féminisme ne commence à s’immiscer de moins en moins subtilement dans la pop culture.
Dans son interview, Amanda Bynes revient justement sur ce film :
« Je suis tombée dans une profonde dépression pendant 4 à 6 mois après ce film, parce que je ne supportais pas mon image lorsque j’étais déguisée en garçon »
Un épisode de sa vie dont elle n’avait jamais parlé, à personne, confie-t-elle à la journaliste.
Amanda Bynes : de la dépression à la drogue
Je vais éviter de commenter l’histoire d’Amanda Bynes en citant une « descente aux enfers », une « spirale infernale »…
Ou autres expressions qui donneraient une connotation lyrique et dramatique à ce qui n’est que l’histoire tristement ordinaire d’une jeune femme durement affectée par la pression de son métier.
Elle-même ne décrit pas ses dernières années d’addiction comme un tournant tragique du destin. Ses mots, rapportés par Paper, sont très lucides.
Amanda Bynes se raconte comme une jeune femme sage, responsable, qui ne sortait pas faire la fête avant ses 25 ans. Et là encore, il n’était pas question pour elle de toucher à la drogue, d’abuser de l’alcool, et de « se donner en spectacle ».
Sauf qu’en parallèle, elle confie avoir commencé à fumer de la marijuana à 16 ans. Elle n’y est pas devenue accro, assure-t-elle. Mais elle a fini par s’essayer à d’autres drogues : ecstasy, MDMA, puis cocaïne.
Amanda Bynes parle de son addiction à l’Adderall
« J’ai essayé la coke trois fois mais je n’ai jamais été défoncée à ça. Je n’ai jamais accroché à la cocaïne. Ça n’a jamais été ma drogue de prédilection. Mais j’ai clairement abusé de l’Adderall. »
L’Adderall est un médicament psychostimulant à base d’amphétamines. Il sert à gérer les troubles de l’attention. Amanda Bynes en a été accro pendant plusieurs années.
« Je me souviens avoir lu dans un magazine que l’Adderall était la nouvelle pilule-minceur, car de nombreuses femmes en prenait pour réussir à rester minces.
Je me suis dit : bon, il faut que je réussisse à m’en procurer. »
Sous l’effet de ce médicament, Amanda Bynes n’était plus elle-même. Elle a quitté le tournage du film Hall Pass, dans lequel elle devait jouer un rôle, incapable de réussir à retenir son texte, se concentrer, se comporter en professionnelle.
Le point de rupture est atteint quelques temps plus tard, lorsqu’elle assiste à une projection de Easy A, l’un de mes films préférés AU MONDE — et le fait qu’Amanda Bynes soit au casting n’y est pas pour rien.
Elle s’est trouvée affreuse à l’écran, ne supportait pas sa propre apparence, mais elle était au moment de la projection défoncée à la marijuana.
C’est le moment où Amanda Bynes a décidé de mettre fin à sa carrière d’actrice, et partir complètement en live sur Twitter, ce qu’elle regrette bien sûr avec le recul :
« J’ai travaillé dur pour réussir, et j’ai tout foutu en l’air avec Twitter. Mais ce n’est pas de la faute de Twitter bien sûr, c’est de la mienne. »
La nouvelle Amanda Bynes, sobre, active et inspirée
Amanda Bynes a eu la carrière dont rêvent les enfants stars : repérée, engagée, promue, castée dans son show préféré All That, puis dans sa propre émission, The Amanda Show, puis dans une série où elle partage le lead, What I like about you.
Elle crève l’écran dans What a Girl Wants, mon deuxième teen movie préféré d’elle derrière She’s The Man.
Je l’ai vu environ 27 fois et je ne regrette aucun de mes choix de vie
Son parcours me rappelle ceux de Britney Spears bien avant elle, puis Miley Cyrus, Demi Lovato, Selena Gomez, Lindsay Lohan ou encore Hilary Duff.
Et non, la vie de jeune star est loin de me mettre des étoiles dans les yeux, lorsque je me projette dans la pression que doivent subir ces actrices, musiciennes, artistes.
Je me souviens du slut-shaming planétaire dont Miley Cyrus a fait l’objet, dès son album Can’t Be Tamed, ou plutôt dès son refus de rester ad vitam eternam la gentille petite fille modèle de son personnage Miley Stewart/Hannah Montana.
Je me souviens des commentaires acerbes et cruels, des photos honteuses et odieuses placardées dans les magazines à scandales, moquant et humiliant Britney, Demi, Lindsay et Amanda.
Et je suis heureuse et soulagée de lire aujourd’hui sur Paper qu’Amanda Bynes a réussi à reprendre le contrôle de sa vie.
L’ex-actrice suit des études de commerce, et ambitionne de lancer un jour sa propre collection de vêtements.
Ce top à bijoux qu’elle porte lors du shooting est d’ailleurs l’une de ses créations.
Ce sourire m’émeut sincèrement. Amanda Bynes s’est libérée de ses addictions depuis maintenant 4 ans, et j’imagine que c’est et ça restera longtemps un combat quotidien.
Amanda Bynes : ses conseils contre l’addiction
L’ex-actrice s’adresse au cours de l’interview à celles et ceux qui comme elles, tombent dans la drogue:
« Mon conseil à quiconque se retrouve en proie aux drogues, serait d’être vraiment, vraiment prudent avec les drogues que vous consommez, parce qu’elles peuvent réellement prendre le contrôle de votre vie.
Chaque personne est différente bien sûr, mais pour moi, le mélange entre la marijuana et je ne sais quelles drogues, et parfois trop d’alcool m’ont vraiment flingué le cerveau.
Ça m’a complètement métamorphosée. En réalité, je suis quelqu’un de bien. »
Avant de se lancer dans l’industrie de la mode, Amanda Bynes a exprimé la volonté de redevenir actrice : tout ce que je lui souhaite est de trouver son bonheur.
Et si ce chemin la ramène sur grand écran, je serais la première à me précipiter dans les salles obscures pour soutenir son travail.
L’intégralité de l’interview d’Amanda Bynes par Abby Schreiber est à lire en anglais sur Paper, et Marie Claire en a publié une synthèse en français.
Avais-tu suivi la carrière d’Amanda Bynes ? Quels sont tes films ou séries préférées de l’actrice ? Viens en parler dans les commentaires !
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