Mise à jour du 3 mai 2017 : Le replay est disponible pendant six jours ! Retrouvez-le sur Pluzz.
Initialement publié le 2 mai 2017 : Mardi 2 mai sur France 4 a été diffusé un documentaire fort intéressant intitulé Allons enfants. Consacré à la jeunesse qui se bouge, qui entreprend, le but était de démentir les clichés sur les jeunes qu’on entend trop souvent.
L’idée : envoyer des vidéastes de Golden Moustache à la rencontre de jeunes menant des initiatives citoyennes. Le documentaire est divisé en plusieurs chapitres. Chaque partie a pour but de démentir une rumeur : les jeunes sont des délinquants, ils sont toujours sur leur portable, ils ne s’intéressent à rien, ils sont nuls à l’école…
Et comment ils dénoncent ces a priori ? Avec des exemples bien sûr !
Allons enfants, une production commune entre web et télévision
Le documentaire mélange les codes de la télévision et ceux du web : les phases de reportages sont tournées selon des pratiques plutôt propres à la télévision, et sont ponctuées par de petits sketchs qu’on retrouverait plus facilement sur Internet. Ce côté hybride s’inscrit vraiment dans l’ADN d’Allons enfants.
En effet, le long-métrage a été coproduit par France Télévisions et Golden Moustache. Le groupe de vidéastes n’a pas été mandaté pour s’occuper du projet : à la base, l’idée vient de lui.
C’est ce que m’explique McFly, qu’on retrouve tout au long du documentaire et qui a porté le projet :
« Après la vidéo réalisée avec Nicolas Hulot, on a réalisé que Golden Moustache pouvait être entendu sur des sujets de société, plus sérieux. On a donc eu l’idée de réaliser un portrait de la jeunesse. On est ensuite allés voir France Télévisions. »
Tout au long du documentaire, McFly tente de faire évoluer le point de vue de Pascal Légitimus dans des séquences scénarisées.
On sent vraiment l’empreinte de Golden Moustache dans cette production. J’avais peur de découvrir un documentaire où les vidéastes font ce qu’on leur dit sans s’impliquer plus que ça. Finalement, j’ai plutôt eu l’impression de voir chez eux une réelle curiosité, une fraîcheur qui apporte un regard neuf sur ce type d’initiatives.
Des projets innovants dans Allons enfants
Et justement ces projets, c’est quoi ? J’ai eu l’impression que le but était d’explorer différentes facettes du changement que les jeunes peuvent mettre en place.
Changer de vie par exemple, avec l’histoire de Claire et Adrien, jeunes parisiens partis vivre à la campagne. Le couple a monté un petit restaurant et fait du thé avec les herbes qu’ils font pousser sur leur propriété.
Venant de la campagne, j’ai été touchée par ce témoignage : j’ignorais que c’était si compliqué de commencer une exploitation agricole quand on n’est pas né•e dans le milieu.
Pas besoin d’aller bien loin pour changer de vie : la Switch House s’est donnée pour but d’aider les gens qui se sentent mal dans leur carrière professionnelle à se renouveler. Étalé sur une semaine, un stage a pour objectif de cibler ses compétences et de réfléchir à ce qu’on aimerait vraiment faire dans la vie.
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Certains projets sont moins introspectifs et plus tournés vers les autres. Comme celui de Florent et Nadia, qui ont décidé de monter une école différente, s’éloignant des normes des établissements publics.
Ici, le but n’est pas d’ingurgiter une somme définie de connaissances en un temps donné, mais de grandir en communauté, tous les âges confondus.
McFly explique le message global qui ressurgit de toutes ces initiatives :
« Ce qu’on a essayé de faire comprendre, c’est qu’il ne fallait pas avoir peur de sortir de toutes ces vies pré-établies qu’on nous propose. On peut aussi s’inventer une vie complètement nouvelle. Le message c’est libérez-vous, autorisez-vous à rêver ! »
Mais qui est la jeunesse ?
J’avoue que j’aurais aimé voir aussi des gens plus jeunes. Beaucoup des personnes rencontrées au cours du documentaire ont environ la trentaine, voire plus. Pour ma part, je me suis engagée bénévolement dans une association à seize ans. J’aurais aimé voir des profils similaires.
Parce qu’il existe des jeunes qui s’impliquent. Je pense par exemple à Hugo Travers qui n’a que 19 ans et qui décrypte l’actualité avec talent.
McFly m’explique :
« Pour nous, la jeunesse ça va de n’importe quel âge jusqu’à trente ans. Pour des questions de droits, on voulait des gens majeurs. Mais on voulait aussi des personnes qui ont eu le temps d’avoir un chemin de pensée.
Beaucoup de projets présentés tournent autour de la thématique du changement. À seize ans par exemple on se construit, on n’a pas encore eu le temps de changer. »
Si cet aspect-là est un peu décevant, pour le reste je trouve que le documentaire remplit très bien sa mission : il transmet un vrai coup de boost. Il donne envie de s’impliquer, il explique qu’on peut changer les choses à notre manière.
Il nous montre qu’on peut tout faire pour devenir heureux•se si on ne l’est pas encore, mais aussi tout faire pour aider les autres à le devenir.
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Les Commentaires
Moi je suis partagée, surtout sur le besoin, la nécessité permanente de vidéos pour juste voir notre environnement réel, voir des choses simples. ^^. Il suffit d'ouvrir les yeux et de ne pas regarder que son nombril. Enfin. Je trouve ça assez triste et révélateur d'individualisme réel alors qu'on a tendance à penser le monde ouvert et social.
Toutes ces initiatives existaient naturellement par le passé (et à la campagne encore aussi). Qu'est-ce qui a fait qu' "on" a perdu cette authenticité, ce naturel et qu'à 20 ans environ "on" soit attiré-e autant par la superficialité. N'est-ce pas du gâchis ou du temps de perdu?
J'ai l'impression qu'il faut toujours une forme d'acquiescement de la part des autres pour avancer, avoir la bénédiction du plus grand nombre, de peur de ne pas "être cool". Besoin d'être cautionné-es tout le temps, quel frein.