Initialement publié le 9 avril 2013
L’allergie au soleil, qu’est ce que c’est ?
À cette période de retour du soleil, je voulais vous expliquer ce que c’est, concrètement, que l’allergie au soleil car même si ce n’est pas très grave, c’est embêtant. Je suis allergique au soleil. Le terme élaboré c’est « lucite » : je fais des lucites. Je ne suis pas une enfant de la Lune. Je peux sortir la journée, je ne suis pas aussi intolérante aux UV que les personnes atteintes de cette maladie.
Mon allergie au soleil est apparue assez tôt (cette maladie se déclare avec la puberté généralement), aux alentours de mes 8 ans, lors d’un été à la plage : je suis rentrée un soir couverte de plaques rouges qui démangeaient et me criaient de les gratter. Je suis blonde, avec la peau très claire et sensible, ma mère a donc cru à de l’eczéma (mon père et moi-même étant de fervents eczémateux), et m’a tartinée de Dexeryl.
J’allais me coltiner cette allergie toute ma vie
Le lendemain, mes plaques étaient toujours là, et avaient doublé de volume ; pris de panique, mes parents ont couru à la pharmacie. Le pharmacien du coin n’a pas su nous dire ce que c’était mais nous a conseillé un docteur. Mon père, sceptique, a préféré attendre que l’on rentre chez nous pour consulter notre docteur familial.
J’ai donc passé le reste des deux semaines des vacances assises sous le parasol, avec l’interdiction de m’asseoir dans le sable, de me baigner ou de m’exposer au soleil : ne sachant pas d’où venait l’irritation, ma mère ne prenait aucun risque. Mes plaques ont disparu au bout de quelques jours, mais la question de leur origine demeurait.
Quand nous sommes rentrés, mes parents ont pris rendez-vous et c’est comme ça qu’un matin, j’ai entendu mon docteur me dire :
« Eh ben ma petite demoiselle, je crois bien que tu es allergique au soleil ».
Il a alors expliqué à ma mère ce qu’étaient les lucites, que ce n’était pas grave, mais qu’il ne fallait pas le prendre à la légère et me soigner. Ma mère m’a donc emmené chez un dermatologue, qui a confirmé mon allergie.
Le verdict était tombé : j’étais blonde, ma peau était extrêmement sensible à la lumière, aux UV A, j’allais me coltiner cette allergie toute ma vie
et elle allait peut-être même s’aggraver en grandissant.
Le traitement n’est pas lourd, je dois juste préparer ma peau au soleil en l’aidant à créer de la mélanine grâce à des cachets, j’ai une crème solaire spéciale et une autre à appliquer après chaque longue exposition.
L’allergie au soleil, vivre avec
J’ai donc grandi avec cette angoisse d’être exposée au soleil, mais heureusement mes parents ne sont pas tombés dans l’exagération et ne m’interdisaient pas de jouer en été ni d’aller à la piscine.
Je dois juste respecter quelques règles, auxquelles je me suis habituée : exposition autorisée de 8h à 11h et de 16h à 19h avec une robe, un chapeau et de l’écran total sur tout le corps et je ne dois pas rester plus de 20 min exposée directement au soleil.
Les zones les plus sensibles sont mes cuisses, mon ventre, mon dos et mon visage, et tout endroit où j’aurais pris un coup de soleil (ce qui m’est à la base fortement interdit). Ces règles ne sont pas draconiennes, et beaucoup de gens les respectent alors qu’ils ne sont pas allergiques au soleil ; la seule différence vient du fait que si je fais réagir ma peau en m’exposant, je double mes risques de développer un cancer de la peau.
L’allergie en soleil et ma vie sociale
Maintenant, j’ai 18 ans et mon allergie est toujours là. Je suis blanche en hiver, et guère plus foncée en été. La plage et la piscine ne sont pas un plaisir pour moi, car en plus de l’exposition au soleil, le chlore et le sel accentuent l’irritation de ma peau.
J’habite dans le Sud-Est, alors imaginez, une fille qui n’aime pas le soleil, c’est compliqué !
Cependant, je ne cherche pas à éviter le soleil, je porte des shorts, des débardeurs et je peux rester au soleil un certain temps mais j’ai toujours, même au lycée, dans mon sac de l’écran total et un foulard pour couvrir mes épaules.
J’habite dans le Sud-Est, alors imaginez, une fille qui n’aime pas le soleil, c’est compliqué ! Mais mes amies comprennent et font en sorte d’organiser d’autres activités.
Voici mon petit témoignage sur l’allergie au soleil. Un dernier conseil les madZ : ne vous surexposez pas, le soleil est un ami mais peut devenir très rapidement votre pire ennemi et l’allergie au soleil peut être développée tard, aux alentours de 20-25 ans, alors ne prenez pas de risque inutile !
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Les Commentaires
Et aussi, mon papa (qui a déjà fait de violentes réactions au soleil) a pris pendant des années de l'Oenobiol mais je ne crois pas que c'est un traitement contre les allergies au soleil (il me semble que ça la prépare un peu au soleil avant une période d'exposition genre grandes vacances), donc méfie-toi que ça ne revienne pas à la charge