L’autre soir, j’étais épuisée. Épuisée de mes règles, de ma journée et même de notre société. J’avais besoin de ma recette miracle « anti-déprime » pour éviter de sombrer dans un spleen baudelairien dont moi seule ait le secret. Certainement que vous me comprenez aussi… Bref, je m’octroyais un fast-food bien copieux et une revue scientifique sur les chats. Et j’allais tout de suite mieux.
Mamour, mon bouddha détendu du coussinet ronronnant de bon cœur, était bien entendu à mes côtés. Quelle fut notre surprise de découvrir, ce soir là, dans ce livre sur les chats, que sa race était… hypoallergénique ! Je restais dubitative. Certes la robe aux allures léopards de mon félin est composée de poils courts… Mais ils les perds en masse ! Demandez le à mon aspirateur dont le filtre se bouche toutes les semaines !
Je regardais l’air ambiant autour de moi, des poils en apesanteur le polluaient… Mais comment serait-il impossible de ne pas déclencher une réaction allergique dans cet environnement ? D’un roucoulement Mamour a acquiescé, nous devions enquêter.
26% des Européens seraient allergiques au chat
D’après une enquête vétérinaire réalisée par Nestlé-Purina Pet Care France, et publiée en octobre 2021 par La dépêche vétérinaire, les allergies liées à l’espèce féline sont fréquentes, le chat étant l’animal identifié comme principal responsable des cas d’allergies humaines, comme le confirme Emmanuel Bensignor, vétérinaire spécialiste en dermatologie dans le rapport d’enquête :
« En Europe, 26% des patients allergiques seraient concernés. »
Lors d’une réaction allergique au chat, les symptômes peuvent être multiples : rhino-conjonctivite, asthme, et plus rarement une dermatite atopique (soit des plaques d’eczéma chronique volant par poussées). Dans les cas les plus graves, on peut même déclencher une crise anaphylactique, qui peut être mortelle.
L’allergie au chat est dite immédiate : les symptômes apparaissent en quelques minutes ou dans les heures suivant le contact avec l’animal ou avec des allergènes du chat déposés par exemple sur les vêtements de son propriétaire. Les personnes ayant une prédisposition génétique au développement cumulé d’allergies courantes ont plus de chance d’être allergique au chat mais dans 10% des cas, il n’y a aucun antécédent connu.
Beaucoup d’idées reçues règnent encore sur cette allergie au chat. Est-ce dû à leurs poils ? Faux ! Les principaux allergènes responsables de cette allergie sont deux protéines présentes dans les sécrétions salivaires et les glandes sébacées de l’animal : la Fel D1 et la Fel D4. Sa diffusion sur l’ensemble du pelage du chat se fait par léchage. Quant aux poils et aux squames, ils permettent sa propagation dans l’environnement.
Traitements et astuces pour limiter votre réaction allergique
Mais peut-on alors contrôler notre allergie au chat et accueillir une boule de poils sans risque dans notre foyer ? D’après le vétérinaire Bensignor, la gestion des allergies félines repose sur une stratégie multimodale :
« L’approche thérapeutique consiste le plus souvent à diminuer la quantité d’allergènes au contact des patients, tout en traitant leurs éventuels symptômes. »
Si l’allergie est avérée, après des tests chez un allergologue, plusieurs traitements peuvent vous être proposés : des médicaments antihistaminiques, des corticoïdes par voie nasale ou encore du collyre si les symptômes sont minimes. En cas de crise, le médecin peut également vous prescrire un bronchodilatateur.
Aussi, la désensibilisation par voie sublingual est possible chez les adultes comme chez les enfants à partir de 5 ans. Toutefois, de nombreux professionnels de santé doutent de son efficacité. On manquerait de recul par rapport à cette approche dont l’intérêt est pour le moment laissé à l’appréciation du médecin traitant.
Les professionnels de la santé conseillent aux patients allergiques d’empêcher au chat d’accéder à leur chambre, voire aux autres pièces. Une mission impossible comme le déclare Emmanuel Bensignor :
« C’est difficilement réalisable en pratique. On peut au moins enlever les tapis et les moquettes, susceptibles de retenir les poils de l’animal et donc les allergènes. Il existe aussi des aspirateurs à filtre HEPA, plus efficaces que les modèles standards. »
Bien sûr, pour limiter la diffusion des allergènes dans votre environnement, vous pouvez laver votre chat. Mais pour que cette mesure soit efficace, il faudrait le baigner entièrement tous les jours… Et rares sont les matous qui aiment l’eau !
Les chats hypoallergéniques n’existent… pas !
Les chats hypoallergéniques sont-ils donc la solution idéale si on veut adopter une boule de poils (et d’amour!) mais qu’on en est allergique ? Première nouvelle : cela n’existe pas. Et oui, c’était de la connerie ! C’est ce que confirme le docteur en vétérinaire :
« Même un chat sans poil produit des allergènes. La stérilisation du chat diminue certes la sécrétion des allergènes par les glandes sébacées, mais de façon très limitée. »
Plusieurs études ont démontré que les chattes stérilisés et les chats castrés produisent moins de protéine Fel D1 en raison de la réduction de leur taux de progestérone et de testostérones. Aussi, certaines races de chats produisent cette protéine en faible quantité, permettant de réduire les crises allergiques qui se déclenchent à leur contact. Attention, les humains sont aussi différents que sont les chats. Certains n’auront aucune réaction face à un chat caractérisé hypoallergénique alors que d’autres subiront les mêmes effets qu’avec un chat dit normal.
Il existe actuellement dix races de chat nommés, à tort vous l’aurez compris, hypoallergéniques (et bien entendu, je vous conseille celle du mien, le Bengal, si vous aimez jouer et vous promener partout avec votre animal) :
- Le Sibérien
- Le Balinais
- Le Bengal
- Le Devon Rex
- Le Rex de Cornouailles
- Le LaPerm
- Le Javanais
- Le Bleu Russe
- Le Sphynx
Mais alors, pour éviter l’allergie au chat faut-il totalement arrêter d’en fréquenter ? Et bien non ! Ce n’est pas forcément nécessaire dès lors que l’humain accepte de suivre un traitement adapté chaque jour. D’après de nombreuses études, les propriétaires de chat allergiques préfèrent cette médication quotidienne que de séparer de leur animal. Finalement, grâce à l’amour, on supporte tout. Mamour a acquiescé, cette réponse lui plaisait. (Il n’hésitera donc pas à me réveiller trois fois par nuit pour jouer ! ) Et ni une ni deux, j’ai passé l’aspirateur, pour que nous respirions mieux tous les deux !…
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Les Commentaires
Deux de mes meilleures amies ont des chats et je ne peux rester + d'1 demi-heure chez elles.
Une fois, quand j'étais étudiante, g eu une grosse galère et l'une de mes amies m'a hébergé pour une nuit. Le chat a dû s'expatrier de l'appartement le temps de ma visite. Eh bien, ça n'a pas loupé ! Malgré mes anthistaminique et ma ventoline, j'ai fait une énorme crise d'asthme direction les urgences.
Je crois le chat très intelligent parce que plus je les fuis, plus je les attire comme des aimants. Le moindre chat errant adore me sauter sur les genoux ou me suivre en miaulant