Nez qui coule, gorge qui gratte, démangeaisons cutanées, yeux rouges… Selon les chiffres du Ministère des Solidarités et de la Santé, 20% des enfants à partir de 9 ans et 30% des adultes sont allergiques au pollen en France. Un phénomène qui s’explique simplement : la chaleur arrive de plus en plus tôt, la pollution à l’ozone flambe et la période de pollinisation est rallongée. Mais que faire face à cette période où les allergies sont « importantes et précoces » d’après les dires de l’allergologue Jérôme Lesniak rapportés par BFMTV ? Porter un masque peut aider, c’est en tout cas ce qu’explique à Ouest France le Professeur Frédéric de Blay, président de la Fédération française d’allergologie (FFAL), et chef du service d’allergologie, d’asthmatologie et de pathologie respiratoire des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (Bas-Rhin) :
« S’ils portent le masque, les patients qui sont allergiques au pollen ont effectivement moins de symptômes, de rhinites ou même d’asthme. On a d’ailleurs fait une étude à Strasbourg, dans une chambre d’exposition allergénique au pollen dans laquelle on a testé des masques. On a montré que les patients qui ont de l’asthme au pollen de bouleau peuvent rester plus longtemps dans la chambre lorsqu’ils portent un masque. Donc les masques les protègent des symptômes. Idem pour la rhinite allergique. Alors c’est variable, bien sûr, d’une personne à une autre. 100 % des allergies ne sont pas forcément protégées par les masques mais pour un certain nombre d’entre elles, oui, le masque réduit ou améliore les réactions allergiques. »
Mais tous les masques ont-ils la même efficacité ?
Qu’ils soient chirurgicaux, en tissus ou FFP2… « Tous les masques sont bon à prendre » selon Jérôme Lesniak. Et pour cause, ces derniers ont tous un niveau de filtration suffisant par rapport à la taille du pollen, ce qui peut grandement aider à limiter le contact avec ce dernier. Le docteur Nhân Pham-Thi allergologue, pneumologue et pédiatre est d’accord avec cette théorie, il explique quant à lui à Franceinfotv :
« Le masque peut servir de filtre externe pour diminuer l’inhalation de ces particules qui sont invisibles que sont les pollens et ça limite l’accumulation dans les voies aériennes (…) ça peut être très important pour diminuer la quantité de pollen ».
Si tous les masques permettent donc de créer une barrière physique entre le pollen et les voies respiratoires, le FFP2 reste encore plus efficace car « il contre les pollens qui font entre 40 à 60 microns de diamètre » d’après Jérôme Lesniak.
Mais est-ce suffisant ?
Pour certains oui, pour d’autres non. En réalité, tout dépend de votre niveau de sensibilité au pollen. Mais il faut savoir qu’il est possible de coupler ce geste préventif à d’autres habitudes du quotidien. Pour commencer, vous pouvez porter des lunettes de vue ou de soleil, qui pourront faire rempart contre les particules de pollen qui ont tendance à venir dans les yeux.
Autre piste exposée par Jerôme Lesniak : « Prendre une douche et se rincer les cheveux pour éviter de déposer les pollens sur son oreiller et de les respirer toute la nuit, rincer son nez avec du sérum physiologique ou de l’eau salée, aérer les pièces très tôt le matin et tard le soir pour éviter qu’il y ait d’autres irritants qui rentrent dans le logement ».
Nous voilà renseignées.
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Crédits de l’image de une : @Anna Shvets provenant de Pexels
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