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Santé

Allergies au pollen : et si le réchauffement climatique jouait un rôle dans la dégradation des symptômes ?

Éternuements, nez qui coule, picotements, démangeaisons et yeux rouges… c’est officiel, les allergies sont de retour. Mais pourquoi, depuis quelques années, ces dernières ont tendance à s’empirer ? On vous explique. 

Lorsqu’on est allergique au pollen (graminées, herbacées, bouleaux, frênes, cyprès…), on sait que l’arrivée du printemps rime avec un rhume des foins qui va durer 1,2 voire parfois 4 mois. Mais depuis quelques temps, voilà que les allergies se font de plus en plus longues et intenses pour les personnes qui en souffrent. Nez qui coule de façon incessante, yeux qui piquent ou qui grattent en permanence, démangeaisons intenses au niveau de la gorge… Vous êtes touchée ? Mais savez-vous pourquoi ?

Pourquoi suis-je allergique au pollen ?

Pour le ministère de l’Ecologie, ce phénomène est dû aux changements climatiques. Parce qu’il fait chaud, la période de pollinisation est rallongée, ce qui augmente la production de pollen et, fatalement, la quantité circulant dans l’air. C’est le cas notamment du bouleau, qui, étudié par l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique, est tenu responsable d’allergies dans le nord de la France. D’après Samuel Monnier : 

« Sur plus de trente ans, la quantité de pollens augmente en même temps que la courbe de températures. L’évolution des températures n’a fait qu’entraîner une hausse de la quantité de pollens de bouleau émis et donc une augmentation des allergies. »

Sur le site du gouvernement, on peut d’ailleurs lire la même théorie : 

« La répartition des végétaux est en train d’évoluer : certaines espèces typiques du sud, comme l’olivier ou le cyprès, très allergisants, remontent vers le nord. À cette évolution, qui modifie l’exposition des populations aux allergènes, il faut ajouter d’autres phénomènes aussi liés au réchauffement : les émissions de pollens durent plus longtemps, les pollens sont plus allergisants et l’accentuation de la pollution stresse les plantes qui se mettent à produire davantage de pollens. »

L’institut national de la santé et de la recherche médicale établit le même diagnostic et constate que les réactions allergiques tendent à augmenter :

« La forte composante génétique des allergies est connue de longue date. Mais l’augmentation de la fréquence de ces maladies est beaucoup trop rapide pour être expliquée par un changement de notre constitution génétique. Cependant, il est désormais bien établi que l’expression de nos gènes peut être modifiée par l’environnement, via des mécanismes épigénétiques. Or, notre environnement subit actuellement des changements majeurs. » 

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La pollution atmosphérique également en cause dans les allergies

Comme si ça ne suffisait pas, la pollution atmosphérique est également l’une des causes pointées du doigt. L’Insern explique d’ailleurs que certains polluants sont également des gaz à effet de serre : 

« La pollution atmosphérique, notamment l’ozone et les particules de diesel, aurait aussi un rôle dans l’augmentation de fréquence des allergies aux pollens. » 

Sans parler du fait que la pollution a un effet irritant sur les voies respiratoires selon les propos de l’allergologue Dina Kabirova à France Tv Info.

Le masque est-il efficace pour prévenir les allergies au pollen ? 

La réponse est oui ! Évidemment, ça ne vous enlèvera pas tout signe d’allergie, mais le port du masque peut aider à réduire les symptômes. C’est du moins ce qu’avance le Professeur Frédéric de Blay, président de la Fédération française d’allergologie (FFAL), et chef du service d’allergologie, d’asthmatologie et de pathologie respiratoire des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (Bas-Rhin) à Ouest France. Il explique : 

« S’ils portent le masque, les patients qui sont allergiques au pollen ont effectivement moins de symptômes, de rhinites ou même d’asthme. On a d’ailleurs fait une étude à Strasbourg, dans une chambre d’exposition allergénique au pollen dans laquelle on a testé des masques. On a montré que les patients qui ont de l’asthme au pollen de bouleau peuvent rester plus longtemps dans la chambre lorsqu’ils portent un masque. Donc les masques les protègent des symptômes. Idem pour la rhinite allergique. Alors c’est variable, bien sûr, d’une personne à une autre. 100 % des allergies ne sont pas forcément protégées par les masques mais pour un certain nombre d’entre elles, oui, le masque réduit ou améliore les réactions allergiques. »

C’est bon à savoir, même si après tant d’années de port de masque obligatoire, la simple idée de le remettre ne nous enchante pas toujours…


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