Publié initialement le 21 février 2012
C’est au tour du génie Alexander McQueen de faire l’objet d’un portrait, et quelque chose me dit que ça ne te prendra pas plus de 5 minutes.
Alexander McQueen : la mini bio
Lee Alexander McQueen est né en 1969. Il est surnommé « l’Enfant terrible » (comme un certain Jean-Paul Gaultier).
Alexander arrête l’école à 16 ans. Mais tire bien son épingle du costard, puisqu’il est embauché comme apprenti chez Anderson & Shepard, le tailleur du Prince Charles.
Il reprend ensuite ses études à la célèbre Saint Martins School of Art. En 1992, sa première collection « Jack The Ripper » (Jacques l’Éventreur) fait craquer la journaliste Isabella Blow, qui achète TOUT.
En 1996, Alexander est embauché chez Givenchy. Mais le bad boy british ne goûte pas l’ambiance parisienne et laisse béton la couture française en 2001.
L’empire McQueen se développe avec une première collection masculine en 2002, et une ligne jeune, McQ, en 2006. Alexander crée aussi des accessoires, des lunettes et deux parfums : Kingdom en 2003 et MyQueen en 2005.
Mais misère, misère, l’argent ne fait pas le bonheur des pauvres. Et la gloire ne fait pas celui d’Alexander, qui se suicide le 11 février 2010. Après son décès, c’est sa collaboratrice Sarah Burton qui prend la direction de la maison McQueen.
Alexander McQueen : son style
Le look selon Alexander, définition :
- L’Angleterre victorienne. Alexander, c’est l’Histoire britannique à lui tout seul.Dans ses sources d’inspiration, on trouve en vrac : les peintres de la Renaissance, le mouvement Arts & Crafts, qui mélange l’artisanat et le design, et surtout l’époque victorienne.Sa collection « Highland Rape » fait référence au génocide des Écossais par les Anglais. Alexander est d’ailleurs très fier de ses origines écossaises, ça mérite bien un peu de tartan sur les vêtements.
God save l’Histoire de l’Angleterre
- La guerrière. La femme selon Alexander est une amazone, une warrior, du genre qui pratique le kung-fu au réveil. Retour à la civilisation primitive, à la Grèce Antique, et place à l’exotisme.
Kikou Spartacus !
- La nature indomptable. Alexander kiffe la nature et les petits oiseaux sous forme de robe. Il aime l’idée de l’éphémère. Cet amour va parfois très (trop) loin. En 2001, pour réaliser un top et une jupe, son équipe va ramasser des coquilles de moules dans les poubelles d’un restaurant.
Chasse, pêche et tradition
- L’océan futuriste. L’une des passions méconnues d’Alexander, c’est la plongée sous-marine. En 2004, lors d’une interview avec sa maman (c’est MIGNON), le couturier révèle qu’il vient d’obtenir son certificat de plongée en eau profonde.Bref, Alexander aime la mer qu’il voit danser et ça se sent (que c’est toi). Et chez McQueen, Atlantis marine dans un lac martien.
Sous l’océan, sous l’océaaaaan…
- Le gothique romantique. Alexander est le petit-fils caché de la famille Addams. Il est fasciné par le romantisme sombre de la fin du 19ème siècle et par la devise Memento Mori (« Souviens-toi de la mort ») de l’époque victorienne.
Eteins la luuumière, montre-moi ton côté sombre
Alexander est comme Voldemort : sombre et atypique (et chauve). En 1998, il fait défiler Aimee Mullins, une athlète paralympique amputée des deux jambes, qui porte des prothèses en bois.
Il travaille avec la chanteuse Björk, le chapelier Philip Treacy et bosse sur des collections limitées avec Puma. Et si tu veux du lourd, accroche-toi bien : Céline Dion a choisi une robe McQueen pour sa tournée à Las Vegas.
Quand McQueen rencontre Treacy/Björk/Céline Dion (cherchez l’erreur)
Dernière spécialité de McQueen : ses défilés sont des spectacles. C’est son côté Freddie Mercury, the show must go on.
Alexander conçoit des trucs foufous, à base de pluie, de cercles de feu et d’asile désaffecté. En 2004, les mannequins hommes et femmes dansent ensemble sur le podium. En 2005, la scène devient un jeu d’échec et en 2006, c’est l’hologramme de Kate Moss qui défile.
Pour le défilé printemps-été 1999, la robe est peinte directement devant les spectateurs par deux robots, sur la musique de Mozart (Merci aux madmoiZelles mélomanes). Classieux.
Alexander McQueen : sa pièce fétiche
Alexander est le créateur de LA godasse sous kryptonite. En 2010, il lance les « Armadillo Shoes » (« chaussures tatou » en espagnol), aussi appelées chaussures Alien.
Comme leur nom l’indique, elles sont fantastiquement importables. Le talon fait 30 cm de haut et certains mannequins refusent de les enfiler.
Pour la campagne publicitaire, le modèle Raquel Zimmerman est couchée par terre. Dans un bain de serpents (ça sentait l’embrouille).
La seule personne suffisamment fêlée pour tenter une chorégraphie entière avec ces monstres s’appelle Lady Gaga (tu m’étonnes, Brandon). La star les porte dans la vidéo du clip de Bad Romance en 2009. J’applaudis des dix orteils.
Marcher en crabe, c’est si gracieux
Alexander est un grand admirateur d’Hitchcock, au point de réaliser une collection en son hommage. En 2005, il crée un sac à main au nom de Kim Novak, la star du film Vertigo.
Le Novak varie à chaque collection, et a même droit à sa version joaillerie en collaboration avec Boucheron en 2006.
Un sac pour que Kim m’aime me suive
En 1993, Alexander joue la provoc’ avec le bumster, un pantalon court et taille basse qui laisse voir la raie des fesses. Il est inspiré par les travailleurs des chantiers (parce que les grues, c’est trop fashion).
Mais attention, il ne s’agit pas d’être vulgaire. Le bumster est prévu pour allonger la silhouette. En effet, pour Alexander, le bas du dos est la partie la plus érotique du corps, hommes et femmes confondus.
Pour la minute glamour : en France, ce phénomène de raie à l’air est gentiment surnommé le sourire du plombier. Si tu as déjà eu des soucis de canalisations, YOU KNOW WHAT I MEAN.
Coucou, tu veux voir ma raie ?
Alexander McQueen : Un détail insolite
Toi qui t’abrutis devant des séries niaises avec un pot de glace macadamia dans tes accès de déprime, n’aies pas honte. Alexander aussi avait ses moments de relâche intellectuelle.
Sarah Burton raconte qu’il est arrivé un jour en lui demandant si elle avait regardé « Friends », parce qu’il avait flashé sur le t-shirt de Joey.
Tout le monde s’est extasié sur le fait qu’Alexander puisait son inspiration partout, y compris dans les sitcoms des années 1990. Moi je dis surtout que Sarah est une grosse balance.
Alexander McQueen : Une phrase qu’il a dite
Dans une interview avec Philip Utz en 2009, Alexander se lâche :
« Les gens qui évoluent dans le milieu de la mode n’ont jamais rien à dire. Vous savez, c’est déjà assez difficile de faire ce boulot, je n’ai pas à lui sacrifier toute ma putain de vie non plus.
Je préfèrerais être assis chez moi à regarder Coronation Street (un feuilleton britannique) ».
La déclaration est un peu raide mais limpide : bonjour, vous êtes bien sur le répondeur d’Alexander, pas envie de vous parler de mon taff, je suis parti boire une bière.
Alexander n’aimait pas les journalistes et leurs questions. Pas du tout. À tel point qu’il s’arrangeait toujours pour filer à l’anglaise (pouet) après ses défilés, histoire de leur échapper.
Et pour encore plus d’Alexander McQueen
Pas de Twitter à te conseiller à ici, puisqu’Alexander mange les pissenlits. Le compte de la maison McQueen existe bien mais n’est pas ultra fifou en terme d’infos.
Si tu veux te décoller la rétine, va plutôt faire un tour sur le blog du Metropolitain Museum of Art de New York.
Le musée a consacré une rétrospective à Alexander en 2011, et sa page regorge de vidéos qui vont mettre dans ton coeur du jasmin, lilas, c’étaient nos divisions nos soldats.
Et toi, qu’est-ce que tu penses de ce créateur mythique ?
À lire aussi : Vivienne Westwood – Une créatrice en 5 minutes
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
La seule personne suffisamment fêlée pour tenter une chorégraphie entière avec ces monstres s’appelle Lady GaGa (tu m’étonnes, Brandon). La star les porte dans la vidéo du clip de Bad Romance en2009. J’applaudis des dix orteils."
comment lady gaga peut porter des chaussures qui sont lancées une année plus tard ???