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Alerte rouge, il risque d’y avoir une pénurie de sages-femmes dans les maternités cet été

L’ordre des sages-femmes alerte : les maternités ont des difficultés à recruter pour cet été, mettant les femmes et les bébés en danger. Comment y remédier ? Indice : mieux les rémunérer.

« À l’approche de l’été, de nombreuses maternités rencontrent d’immenses difficultés à recruter des sages-femmes. Conséquences : les effectifs réduits ne permettent plus de garantir la sécurité des patientes. »

Le constat du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes est clair et très inquiétant. Dans un communiqué publié mardi 6 juillet, l’instance tire la sonnette d’alarme, expliquant avoir été alertée par des sages-femmes et médecins. Dégoûtées et épuisées par des conditions de travail de plus en plus difficiles, de nombreuses sages-femmes ont quitté les hôpitaux et cliniques ces dernières années, pour se tourner vers d’autres modes d’exercice de leur profession.

Les sages-femmes nouvellement diplômées ne veulent plus jouer les bouche-trous

Les effectifs sont donc déjà à flux tendus dans les maternités, mais avec la période des congés estivaux, c’est encore pire. Habituellement, les maternités avaient en effet l’habitude de recruter des jeunes diplômées pour pallier les absences de leurs salariées pendant l’été, mais les candidates et candidats manquent à l’appel cette année, selon le communiqué :

« Pour la première fois, les sages-femmes nouvellement diplômées ne sont pas assez nombreuses pour prendre la relève dans les maternités, préférant s’orienter vers l’exercice libéral. Les contrats précaires, la faible rémunération et le sous-effectif permanent – source majeure d’insécurité à la fois pour les soignants et les patients – en sont les principales causes. »

Qui aurait effectivement envie pour son premier contrat de se trouver lâchée dans le grand bain, en sous-effectif, en étant payée au lance-pierre et sans visibilité pour l’avenir ?

Le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes pointe en effet la grande précarité

des débuts de carrière dans le métier, à base d’enchaînement de CDD en maternité, basés sur des anciennes grilles salariales désavantageuses.

Et même chez les sages-femmes titulaires, la lassitude prime, car elles ont le sentiment d’être les grandes oubliées des accords du Ségur de la Santé en 2020.

La pénurie de sages-femmes met en péril les femmes et les bébés

Ce manque d’attractivité des maternités n’est pas sans conséquences. S’il n’y a pas assez de sages-femmes pour remplir le planning des gardes, les personnes qui viennent accoucher et les bébés ne seront pas correctement pris en charge. Le communiqué pose alors une question simple : « Jusqu’à quand les sages-femmes pourront-elles garantir la sécurité et la qualité des soins ? ».

Le Conseil national de l’ordre des sages-femmes demande maintenant aux institutions de réagir, et vite, pour sortir de cette situation :

« Sans réaction des pouvoirs publics, le mouvement de fuite des sages-femmes des maternités se poursuivra et s’amplifiera, fragilisant encore un système périnatal déjà précaire. »

Il y a urgence, si rien n’est fait : « l’été 2021 pourrait être dramatique ».

À lire aussi : Pourquoi on devrait toutes soutenir la grève des sages-femmes, mal payées et en sous-effectifs


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Les Commentaires

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Avatar de LolitaFlor
7 juillet 2021 à 14h07
LolitaFlor
Je trouve ça tellement flippant. ça fait plusieurs année que les sage-femmes alertent sur leurs conditions de travail et sur le fait que les soins aux femmes et aux nouveau-nés en pâtissent. J'ai même vu cet automne le syndicat des gynécologues s'en inquiéter, et pourtant je ne pense pas que le bien-être des patientes soit leur préoccupation numéro 1. Mais après en tant que patiente, on n'a pas vraiment d'échappatoire: les maisons de naissance sont peu nombreuses, soumises à critères d'entrée, les plateaux techniques et les sages-femmes accompagnant les accouchements à domicile sont également rares. Que peut-on faire?

Un autre sujet intéressant à développer dans un article serait la méconnaissance des recommandations par les obstétriciens et les sage-femmes. J'ai lu plusieurs mémoires de sage-femmes qui posent la question sur tel ou tel point, c'est effrayant de voir que les soignants ne connaissent pas les recommandations de leur métier... Par exemple, sur la technique de suture recommandée pour les épisiotomies dans les Pays de la Loire en 2015: 40% des gynécologues et 77 % des sages-femmes interrogées ne connaissaient pas la recommandation, qui date pourtant de 2006 (https://dune.univ-angers.fr/fichiers/20091641/2015MFASMA3537/fichier/3537F.pdf) et ce alors que d'après Cochrane, c'est connu depuis genre 70 ans. Permettre aux patientes d'avoir accès à une technique plus rapide, plus esthétique, avec moins de risque d’adhérences et de douleurs, c'est beaucoup trop demander (84% des soignants ne l'utilisaient pas) ! Vous aurez aussi le bonheur de lire dans ce document que les règles d'hygiène lors de la suture ne sont pas tellement respectées: visiblement, se laver correctement les mains est dispensable pour près de la moitié des soignants... Ce n'est pas très grave une infection après tout!

On voit le manque de soignants sur plein d'autres spécialités, il y avait un échange là dessus dans un autre topic, sur les dermato (qui ont quand même du temps pour faire des épilations laser, mais pas pour prendre les gens qui ont peut-être un cancer en RDV), mais on peut dire la même des ophtalmo, etc.
J'aime bien quand mon ophtalmo me dit: "Vous avez une irritation de la rétine, ne portez plus vos lentilles pendant un mois, et ensuite gardez vos lunettes 2 jours par semaine minimum. Dans un mois ça devrait être passé, on contrôlera ça l'année prochaine (A oui, donc si dans un mois ça n'est pas résolu, il faut que j'attende 11 mois pour le savoir, en ayant peut-être dégradé la situation sans le savoir entre temps?) Heureusement, j'ai trouvé un cabinet d'orthoptistes spécialisé dans les lentilles qui va pouvoir me réexaminer dans un mois (mais ils ne peuvent pas faire d'ordonnances car ils ne sont pas ophtalmo).
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