Alec Hardy (David Tennant) de Broadchurch — Les Fantasmes de la Rédac

— Publié pour la première fois le 26 février 2014

Il y a quelques jours, Sophie nous parlait de la série Broadchurch, dont la première saison est déjà terminée au Royaume-Uni mais qui commence à être diffusée en France. Je la découvrais à cette occasion, comme peut-être plusieurs d’entre vous, et apercevant vaguement que David Tennant était de la partie, je décidai de mettre House of Cards de côté le temps de jeter un oeil à la chose.

Un week-end et huit épisodes plus tard, c’était ma culotte que je jetais.

Eut-elle été blanche, elle aurait servi de drapeau à mes ovaires soumis — mais hélas, non seulement elle n’était pas blanche, mais elle n’était surtout plus en état. C’est ainsi un peu en mémoire à ma culotte décédée sous les braises hormonales de la surchauffe inattendue que je viens vous parler de mon nouvel amour, le Detective Inspector Alec Hardy. Un rôle interprété avec brio par celui qui était déjà mon petit chéri briton, David Tennant.

Car du Docteur à l’Inspecteur, quelque chose s’est produit.

David Tennant en inspecteur ténébreux

OUI, je succombe au bon vieux cliché du beau gosse ténébreux, OUI, et alors ? La luxure, ça ne s’explique pas. Je peux tout de même préciser pour ma défense que je ne m’y attendais pas. Je m’explique.

David Tennant, ça fait un moment que j’ai rejoint sa foule d’embrasé-e-s convaincu-e-s, tombé-e-s sous le charme de cet individu british – non, mieux, écossais – et si foxy, dont l’accent irrésistible me faisait des petits papillons dans la… dans le… la… dans le ventre. Absolument.

Cui cui cui (et non pas coït coït coït, je vous entends, vous savez)

J’avais renoncé à comprendre, alors que je le regardais d’un air béat pousser des BRILLIANT! à tout bout de champ dans Dr Who, comment un monsieur qui ne correspondait, somme toute, pas trop à mon style habituel, pouvait autant me faire frétiller le frifri d’aisance (oui, j’ai décidé de lâcher un peu la grappe à ma culotte). On n’a pas « un type » pré-défini, je veux faire des câlins à David Tennant et puis c’est tout.

Et puis vint Broadchurch, son rôle tout à l’opposé du Docteur, et je voulus faire des câlins AVEC le concerné. Je ne sais pas si vous saisissez la nuance.

Je sais bien qu’il a eu d’autres rôles, le canaillou. Mais la transition s’est opérée à partir de Dr Who, puisque c’est le dernier rôle devant lequel je bavais tranquillement d’en haut et d’en bas, avant qu’Alec Hardy n’arrive.

Alec Hardy. L’inspecteur blasé qui n’est clairement pas amused à l’idée de se retrouver dans le petit village de Broadchurch. Le Docteur : l’énergumène rasé proprement qui court un peu partout avec des étoiles dans les yeux. Alec Hardy : l’homme intense et fatigué qui porte tout le poids du monde sur ses épaules et sa barbe de trois jours permanente. Le Docteur, le style foxy british bien habillé avec la mèche en l’air. Hardy, l’Écossais qui te déteste avec la mèche émo dans les yeux. Le docteur. Hardy. Le Hardy, le… le docdy… Hardeur..; ARDEUR.

Laissez-moi, je meurs.

David Tennant en inspecteur grumpy et tritu… non, TORturé [potentiel spoiler très vague]

Bon, soyons sérieux-ses deux minutes. Il n’est pas là pour déconner, le DI Alec Hardy. La douche froide est totale, quoique pas particulièrement efficace, puisque le passage sans transition à grumpy cat version détective sexy n’est pas sans dégâts internes.

Aaah, cet air pincé, je, aaahh

Oui, Alec Hardy est un personnage pas drôle qui fait la gueule en permanence et vous regarde avec perplexité quand vous essayez de faire la conversation, avec désarroi quand vous faites une blague, et avec une envie de mourir palpable quand vous tentez des pets d’aisselles. Mais VOUS POUVEZ PAS COMPRENDRE il est intense.

Dévoué à son travail, c’est la mèche au vent et le costard-cravate qu’il contemple le monde avec une indifférence un peu hargneuse, cette attitude revêche et un brin boudeuse qui donne envie de lui faire un câlin.

Okay, il déteste tout le monde, mais le challenge n’est est que plus enivrant ! Tu serais celle (non, pas celui, j’ai décidé qu’il y avait déjà suffisamment de concurrence) qui lui rendrait le sourire, ce sourire qui, d’être si rare, n’en devient que plus chéri ! (Comme quoi, finalement, les prouts d’aisselles, ça fonctionne en toutes circonstances.)

Oui, bon, y a du boulot.

Tu lui ferais oublier la douleur, la peine de son passé d’homme trituré, et il te regarderait soudain comme s’il te voyait pour la première fois ; un sourire timide, un petit rire de bonheur encore incrédule lui échapperait, et en posant doucement sa main sur ta joue une larme, une seule, emplie de joie nouvelle et d’amour glisserait de la sienne avant de se faire emporter par le vent — celui-là même qui jouait dans vos cheveux comme dans les films, sans vous décoiffer. Son petit coeur fragile ratera un battement en même temps que le tien comme vos visages se rapprocherait, et…

Bref. Voilà pourquoi David Tennant mal rasé qui fait la tronche, ça me rend toute chose.

Et surtout, David Tennant en inspecteur ÉCOSSAIS

En Alec Hardy, David Tennant est plus un cheval fou enivré par la sensation de liberté que vous ne le pensez : il a enfin le droit de laisser libre court à son accent. Son accent écossais. Alec Hardy est un inspecteur écossais qui fait la gueule. Tu les entends bien, les hormones qui courent en cercle en agitant les bras et en demandant où donc est passée leur vertu perdue, là ?

Fatalement.

Attendez, je crois que vous n’avez pas bien saisi le potentiel — vous n’avez pas saisi, que dis-je, le MAGNÉTISME ANIMAL qui se dégage d’un David Tennant qui peut rouler ses « r » comme il le désire ! D’où l’intérêt de visionner la série en VO, d’ailleurs, et pour une fois, j’insiste.

Un des nombreux éléments qui constituent le charme de Tennant, c’est sa voix, sa manière de s’exprimer. Et en l’occurrence, Alec Hardy qui s’emporte un peu dans son discours — puisque s’il y a bien un moment où notre accent nous trahit, c’est sous le coup d’une émotion  — ça fait non pas des Chocapic (encore que tu jouis comme tu le sens), mais plein de petits coeurs dans ta culotte.

Et c’est pour ça que, si je réfléchissais sérieusement à, dans ma grande générosité, prêter mon utérus à la science en tentant l’expérience de l’accouplement avec le Docteur n°10 (sachant, nous sommes bien d’accord, qu’une expérience n’est valable que si testée un nombre suffisant de fois)… c’est la grande fête du slip chez mes ovaires rien qu’en entendant un petit « Ugh » je-m’en-foutiste du détective Alec Hardy.

(Je ne sais pas si vous vous représentez bien à quoi ressemble une fête du slip.)

Aaah, Alec, mon poulet ronchon d’Écosse… Tu me rouleras tes « r » avec passion et nous partirons au soleil couchant en direction de l’hôtel, ta petite bouille d’incompris et moi — car moi seule te comprends.

Puisque je te le dis.