« Mon p’tit corps… »
C’est par ces mots, sur fond de piano, que Marion Séclin entame une lettre à son physique, qu’elle a appris à aimer, à s’approprier, dans la jolie vidéo Mon corps, ce héros, réalisée par Benjamin Névert.
« Mon p’tit corps… »
C’est par ces mots, sur fond de piano, que « Sophie » entame une réclame pour Comme j’aime, un service de régimes, dans une pub qui a été retirée de YouTube… après que Marion et Benjamin ont évoqué sur Instagram les grosses similitudes entre les deux vidéos.
Le message commence de la même façon, mais s’achève sur deux conclusions radicalement différentes : là où Marion encourage à faire la paix avec son corps, « Sophie » explique que c’est grâce au régime miracle qu’elle a réussi à s’aimer.
Je ne suis pas juge, je ne connais rien à la propriété intellectuelle, je ne vais pas décider si Comme j’aime a « plagié », dans une pub de 30 secondes, la vidéo de Marion et Benjamin.
Moi, je suis plutôt en train de m’interroger : c’est quand même fou qu’un message qui est au moins à 70% identique aboutisse sur des résultats aussi opposés !
Lutter contre ses complexes, avec ou sans régime ?
D’un côté, Marion prône l’amour inconditionnel de soi. Elle explique que c’est un chemin, et qu’elle n’a pas fini de le parcourir, mais qu’elle est bien plus épanouie maintenant qu’elle fait la paix avec son physique.
(Et si tu es en train de te dire que Marion est « trop bonne pour avoir des complexes », je te renvoie vers mon article qui évoque notamment ce sujet : Pourquoi c’est important de parler du rapport au corps ?)
De l’autre, « Sophie » explique que ce n’est qu’en perdant 9kg
, via un régime spécial (et payant bien sûr), qu’elle a pu être en accord avec son corps.
Si on met de côté l’aspect mercantile de cette pub, qui vise à vendre un produit, tout ça me fait penser à l’article de Clémence qui se demandait comment concilier envie de maigrir et valeurs féministes.
Estimer qu’on doit modifier son apparence (via des régimes mais aussi coupes de cheveux, tatouages, piercings, exercices de musculation, colorations…) pour qu’elle nous convienne, c’est loin d’être un mal en soi !
Mais si on n’est pas prêt·e à faire la paix avec soi-même, si on pense qu’un seul changement, comme une perte de poids, va suffire, c’est là que le bât blesse.
S’aimer, ça se passe dans la tête avant tout — avant le miroir, avant les pantalons une taille plus petits, avant le regard des autres, avant le premier moment Beach Body Ready à la plage.
Et c’est bien ça qui manque au discours de « Sophie » : en prônant le régime Comme j’aime, elle passe totalement sous silence l’aspect psychologique de l’amour de soi, qui ne se calcule pas sur une balance ni sur une taille de vêtements.
À l’approche de l’été, la pression autour du corps féminin augmente, les pubs pour les régimes et autres « brûleurs de graisse » se multiplient. Pourtant, une fois en maillot de bain, bien des femmes ne s’aiment pas.
À ces femmes, j’ai envie de dire : c’est normal. C’est parce que la solution n’était pas dans un sachet de poudre ni dans des massages anti-capitons.
Elle est dans votre tête et cerise sur le gâteau, elle est gratuite !
À lire aussi : L’été où j’ai appris à aimer mon corps
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