Article publié le 19 novembre 2018
Noël arrive à grands pas, et j’ai des petits papillons dans le ventre et le cœur. Depuis le 1er novembre 2018, j’ai endossé le rôle de Streussel, lutin malicieux affublé d’un sucre d’orge comme couvre-chef.
Aux côtés de Caroline, alias Crumble, j’anime le Before de Noël, ici, sur madmoiZelle.
Noël et son injonction au bonheur
Et pourtant, bordel, mon rapport avec Noël n’est pas un chemin de tout repos.
Alors quand je lis plusieurs d’entre vous sur le forum qui ne supportez pas d’entendre parler de Noël 2 mois avant, je comprends. Car je vais te le dire tout de go : JE DÉTESTAIS NOËL.
Jusqu’à assez récemment, je pensais que pendant cette période d’effervescence collective qu’est celle des Fêtes, tout le monde était content.
« Wouah, trop bien Noël, les cadeaux, la famille, c’et le meilleur moment de l’année non ?! »
Pourtant, dans mon coin, je culpabilisais beaucoup parce que cette période m’oppressait énormément. Je me disais vraiment que je n’étais pas normale parce que je n’aimais pas Noël.
Alors qu’on se le dise haut et fort : énormément de gens subissent Noël comme une véritable injonction et une pression à être heureux·se. Et tu as le droit de ne pas avoir envie de la supporter à ton tour.
Subir l’ambiance morose de sa famille à Noël
Au fond de moi, je ressentais un grand vide. Avec la séparation et le divorce de mes parents, et en grandissant, je me suis rendu compte que ma famille ne s’entendait pas aussi bien que ce que je pouvais croire.
Soudain, Noël me paraissait être une putain de mascarade, où la famille faisait semblant d’en être une. Ou au contraire, je me retrouvais seule. Seule à rêver d’une situation meilleure, qui n’arrivait pas.
Je suis désolée si tu traverses tout ça. Si cette période te fait souffrir, sache que tu n’es pas seul·e et que ça ira mieux. Si si, je te le promets.
Pour aimer Noël : relativiser le mot « famille »
Un des premiers points qui m’a aidée à retrouver la hype de Noël, c’est de me rendre compte qu’aucune famille n’est parfaite. Vraiment. Je t’assure.
Il doit y en avoir quelques-unes en France, mais la plupart du temps, c’est dans les films. Et ça m’a pris loooongtemps pour faire le deuil de l’image que j’avais de ma famille.
En fait on est un groupe de personnes complètement random qui se retrouvent ensemble : comment veux-tu que ça colle entre tout le monde ? C’est IMPOSSIBLE. Et c’est humain.
Alors même si c’est dur à avaler comme pilule, accepte que tu as le droit de ne pas t’entendre parfaitement avec tout le monde et d’avoir envie de te libérer de tes parents
. Ça enlève un sacré poids et une grosse pression, non ?
La fête de la lumière, ma version de Noël
En même temps que je menais cette réflexion, et que je me retrouvais entourée de personnes que j’avais choisies (mes amis, mon copain et sa famille) et j’ai eu envie de fêter Noël à nouveau.
Et je ne pensais pas du tout que ça reviendrait…
Si comme moi, tu adorais Noël mais que tu as perdu cette joie et réjouissance qui t’animaient et que tu ne sais plus comment célébrer cette journée, je vais t’expliquer comment moi je la perçois aujourd’hui, à 27 ans.
J’ai beau avoir eu une éducation catholique, je vois plutôt Noël comme la fête de la lumière (et pas la fête des Lumières comme à Lyon), une journée qui me remplit de clarté, au sens propre comme au figuré et qui me fait DU BIEN.
Et ce sentiment d’apaisement et de bonheur que cette période me procure maintenant, je veux le ressentir le plus tôt possible, dès le mois de novembre !
Retrouver la joie de Noël en s’entourant d’amour
Pendant ma fête de la lumière, je m’entoure des gens qui m’aiment, vraiment. Et de ceux avec qui j’ai envie de passer du temps. Si tu te retrouves à devoir être avec toute ta famille et que tu n’en as pas envie, ne te force pas à aller voir tout le monde.
Tu peux être polie sans avoir à te mentir.
Protège-toi de ceux qui te saoulent, et évite de trop échanger avec eux.
C’est vraiment l’amour qui me met de la lumière dans le cœur, alors je fais comme je peux pour le cultiver.
En organisant un brunch avec une copine d’enfance, en préparant des sablés choco-cannelle à offrir et qui feront plaisir à tout le monde, en écrivant des lettres, des cartes de vœux, en passant des coups de fil, en me tricotant un truc…
Et puis y a la lumière au sens propre, en allumant des bougies, des petites guirlandes, un feu si c’est possible pour toi.
Aimer Noël en revendiquant son droit au rêve
Ce qui me permet aussi d’aimer à nouveau Noël, c’est d’en avoir redécouvert son univers. Et rien que ça, c’est fantastique.
Le Père Noël et ces lutins qui fabriquent les cadeaux, les jolis paquets, les rennes qui donnent tout la nuit de Noël et que t’as envie de caresser.
L’imaginaire même de Noël est merveilleux. Il touche directement l’enfant qui est en moi et qui a envie de rêver. Et c’est important de réussir à rêver.
Oui, bien sûr que ça n’existe pas tout ça. Certains pourraient me dire que Noël n’existe que pour faire des tunes et qu’il faut vraiment être stupide pour croire à toutes ces histoires.
J’ai le même rapport aux parcs d’attractions qu’avec Noël. Quand je vais dans un parc, je peux choisir de voir son intégralité comme une énorme entreprise, à visée lucrative : faire venir du monde, vendre des entrées, vendre des produits.
Et je peux choisir, tout en gardant cette clairvoyance, de me laisser emporter par la magie des décors, des histoires qui me touchent depuis mon plus jeune âge, et de m’émerveiller comme à mes 6 ans, comme quand j’y suis allée les premières fois et que j’ai pleuré en voyant Mickey.
Dès novembre, pour rêver, je vais voir les vitrines des grands magasins. Je regarde les téléfilms de Noël qui se terminent quasiment toujours de la même façon.
J’aime être plongée dans cette ambiance qui fleure bon la cannelle et qui m’éblouit de doré le plus tôt possible. Pourquoi attendre pour se faire du bien ?
Accepter son état et ses émotions pendant les fêtes de fin d’année
Je n’ai pas besoin de plus. Pas besoin d’être entourée de 30 personnes, pas besoin d’autant de cadeaux.
Ma façon de fêter Noël c’est juste de m’accorder du rêve, de la douceur, de l’amour, et de le partager avec les gens qui voient cette journée comme moi : simplement, sans chercher à être quelqu’un en particulier, dans un état de joie exacerbée et feinte.
Si une année je ne me sens pas de fêter Noël, je ne me forcerai pas à le faire. Je n’ai pas besoin de faire semblant. Pour faire plaisir à qui ? Je pense qu’il est essentiel de rester à son écoute, d’aller à son rythme.
Fêter son Noël, comme on a envie, ou lui dire cordialement merde, si on n’en veut pas.
Streussel est exactement le petit lutin que j’aurais adoré rencontré étant gamine. Et si on m’avait dit un jour que j’allais porter la joie de Noël sur mon magazine préféré, je ne l’aurais pas cru…
Pourtant me voici là, à t’écrire avec mon ridicule mais adorable sucre d’orge sur la tête. Si cette période de Fêtes t’est douloureuse, je t’envoie tout l’amour possible et imaginable.
Et j’espère que, si tu as envie de redonner une chance à Noël, mon article t’aura apporté un peu de douceur et une nouvelle perspective.
Amour et câlins doux, Elise, alias Streussel
À lire aussi : 5 raisons pour lesquelles j’aime la fin d’année autant que je la déteste
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On a hâte de vous lire !
Les Commentaires
et puis, quelque-chose s'est cassé
Mon fils est adulte, sa maladie l'entrave
mon mari travaille quasiment à tous les réveillons de Noël, nous le fêtons donc le lendemain
j'aime ma famille, mais chez mes parents l'ambiance est toxique, j'ai du mal à supporter ma sœur. Elle est quelqu'un de bien pourtant, avec le cœur sur la main, mais il est impossible de parler avec une personne qui a toujours raison et n'écoute pas ce qu'on lui dit.
je n'ai plus envie, pour un peu cela me déprimerait.
Je me console en me disant que nous ferons plaisir à notre fils avec nos cadeaux, qu l'on va manger plein de bons chocolats et autres gourmandise, que je vais être en vacances pendant cette période...
mon mari a suggéré que nous fêtions un noël un 24 juillet, plus le temps passe, et plus cette idée me tente...