J’adore vraiment ça, quand un roman me bluffe. J’aime bien ne m’attendre à rien en l’ouvrant, et le finir un peu KO, finalement. Et c’est un pur délice quand un auteur me promène, et m’emmène là où je ne serais jamais allée seule. Voyage au glauque pays de Casanova…
Sexaholic
C’est un bout de l’histoire de Milo Rojevic, ou disons ce sont quelques jours de sa vie. Et puis d’ailleurs, on va l’appeler Casanova, parce que tout le monde l’appelle comme ça, et que ce surnom lui colle à la peau. Pour sa belle gueule, son tempérament nonchalant, mais surtout pour sa petite addiction… Casanova est flic, enfin ça c’est son job officiel, mais il est plus occupé à sauter tout ce qui bouge et qui est de sexe féminin. Et vu que sa vie est un drame, tout le monde fait semblant de fermer les yeux sur son évident manque de professionnalisme.
Oui mais voilà, un jour son coéquipier disparaît, et ce mec c’était un peu l’antithèse de Casanova. Pour te dire, on le surnomme le Saint. Un très bon flic. Alors le grand patron demande à notre « héros » de mener sa petite enquête, en tout discrétion, pour comprendre ce qui a pu arriver à son collègue. Bon, Casanova, la discrétion il ne connait pas trop, et puis il n’est pas très organisé non plus, rapport au fait qu’il y a un bout de temps qu’il ne s’est pas consacré à une affaire, sans compter toutes ces femmes qui détournent son attention. Ah, et il y a son ex femme qui re-débarque aussi…
Freak Circus
Mais ce qui pourrait être une enquête à peu près normal tourne vite au grand n’importe quoi. Parce que non seulement le héros est tellement antipathique que l’on ne peut qu’instantanément le détester, mais en plus tous les personnages qui vont croiser son chemin sont des tarés. Des pires que dans un film de Tarantino, un vrai festival de freaks en tous genres, de l’enfant monstre à la femme-aveugle dresseuse de chiens pour amateur de zoophilie, du boucher Bellevillois taillé comme une armoire à glace, au langage plus que fleuri, et dont les poings volent sans crier gare, à la petite stagiaire nymphomane et complètement hystérique.
Addictif
Ça ne s’arrête jamais dans le monde de Casanova, et malgré les personnages ignobles et les situations répugnantes, l’écriture d’Antoine Chainas t’accroche aux pages de ce polar sans que tu puisses lutter (je l’ai fini en une nuit). Un héros qu’on déteste, des passages surréalistes, et pourtant on s’y voit, on y croit et on se prend au jeu. Qu’est ce qui a bien pu arriver au Saint ? Et qu’est ce qui attend Casanova au bout du chemin, à la fin de cette enquête où rien ne se passe comme prévu ? Un polar glauque, mais délicieux, et étonnement rafraichissant, tant il est drôle et barré. Un régal.
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